Michaël Cailloux (c) LuluNB

Le goût d’entreprendre, ça se cultive !

L’entreprenariat est plus que jamais d’actualité, il apparaît comme une sorte d’antidote à la difficulté d’accès au marché de travail des plus jeunes. Mais ces derniers ne sont pas tous « prêts » à entreprendre et n’en expriment pas forcément le désir. Mais si cet esprit n’est pas inné, il peut être stimulé grâce à la pédagogie que nous mettons en place à l’Ecole Conte. Nos étudiants en art sont encouragés à être indépendants et à développer leur propre énergie pour être armés sur un marché du travail en pleine (r)évolution…

 

A la sortie de mes études en 1998, un diplôme supérieur d’art appliqué de l’école Duperré en poche, on m’a immédiatement proposé de travailler pour un cabinet de tendance, Peclers Paris. Déjà à cette période, il ne s’agissait pas d’un contrat de travail au sens propre, mais d’une mission qui nécessite d’être travailleur indépendant ou le terme employé désormais « Freelance ». Ce n’est donc pas nouveau dans le domaine des arts, un jeune fraichement diplômé aura plus d’opportunités et de missions s’il a le sens de l’entreprenariat et n’a pas peur de multiplier les expériences, en étant force de propositions.

 

L’entreprenariat freiné par les démarches administratives

Le problème en France, c’est que ce sens de l’entreprenariat n’est pas dans son ADN politique ou juridique. Il n’y a pas de transmission du goût d’entreprendre, et les pouvoirs publics ont tardé à encadrer et encourager les jeunes à développer leurs propres entreprises. J’ai moi-même créé et diriger mes propres sociétés dès l’âge de 22 ans (Société LZC, Michaël Cailloux, Agence Notez-le bien !), je connais les difficultés administratives, juridiques et comptables que cela entraine, c’est un frein évident pour les jeunes qui veulent tenter l’expérience, surtout quand ils ont des profils artistiques. Il suffit de regarder les chiffres des pays anglo-saxons pour constater qu’ils osent se lancer quand les démarches sont facilitées.

 

L’art d’entreprendre, ça s’apprend aussi !

A l’école Conte, nous prêtons donc une grande attention au fait que nos étudiants en art appliqué peuvent être « bloqués » par toutes ces démarches. Nous faisons évoluer le programme chaque année et mettons un point d’honneur à ce qu’ils soient préparés au marché du travail par des stages obligatoires dans différentes entreprises. Nous avons notamment créé le cours de « compétences requises professionnelles » pour que les étudiants en Bachelor aient des notions de marketing et de droit : statuts des sociétés, édition de factures, établissement de devis… Tout ce qui n’est pas forcément évident pour des profils créatifs. Aussi, l’équipe pédagogique est composée majoritairement de professionnels connectés à la réalité du marché de la création. Ensemble, nous enseignons et préparons nos élèves à être indépendants, en les encourageant à développer leurs propres idées. Ce goût d’entreprendre se cultive par une curiosité qui n’a pas de limite, il faut toujours explorer, aller de l’avant, assumer ses idées et aussi ne pas manquer d’audace. Ils savent que tout au long de leur parcours, ils devront améliorer leur « book » pour séduire de nouveaux clients ou de nouveaux partenaires. Mais la question qu’ils se posent à la sortie de leur diplôme : sous quel statut dois-je exercer ?

 

Le statut « étudiant-entrepreneur »

Depuis 2014, le Gouvernement a créé le statut « étudiant-entrepreneur » parce qu’il voit dans l’entrepreneuriat une solution pour l’emploi des jeunes générations comme pour la reprise de la croissance. Les étudiants et jeunes diplômés qui veulent créer leur entreprise peuvent ainsi profiter de ce statut pour être aidés dans leurs démarches et continuer de bénéficier de leurs avantages sociaux étudiants. Une initiative positive pour l’ensemble des jeunes, quelque soit leur filière…

 

La maison des artistes

Mais les étudiants des filières d’art ont tout de même un petit avantage avec l’existence de « La Maison des Artistes ». Cette association remplit des missions d’intérêt général pour les métiers créatifs : solidarité, accompagnement professionnel, conseils et informations. Elle est également agréée par l’Etat pour gérer la sécurité sociale. Etre affilié à cette institution permet d’exercer en « free-lance », d’être exonéré de TVA et surtout de ne pas s’interroger sur le statut à adopter (autoentrepreneur, EURL, SASU…). Une réelle opportunité pour tous les étudiants en art qui veulent se lancer dans l’entreprenariat avec leurs créations intellectuelles : dessins uniques, sculptures, maquettes textiles… De quoi rassurer ceux les plus hésitants !

 

 

http://www.ecole-conte.com/

 

Artiste : www.michaelcailloux.com/