Alors que l’école a célébré son cinquantenaire et que le campus de Singapour a soufflé ses dix bougies, la culture de l’excellence prévaut plus que jamais à l’Insead.
Insead, le label de l’excellence
Diversité culturelle et professionnelle
« Nous attirons les grands talents et nous leur apprenons à devenir de bons managers », résume Dipak C. Jain, le nouveau doyen de l’école. Comment ? « En ouvrant l’école au monde, en en faisant une institution globale ». La diversité, voilà un des secrets de l’excellence des Insead, « car elle fait naître de nouvelles idées, de nouvelles visions », affirme Dipak C. Jain. La diversité se traduit par un très fort multiculturalisme : pas moins de 80 nationalités se côtoient sur le campus de Fontainebleau, aucune ne devant excéder les 10-12%. Côté corps professoral, l’école emploie 145 enseignants issus de 36 pays et ses 41.000 anciens se répartissent dans 160 pays. « L’Insead réunit les individus, les cultures et les idées du monde entier pour changer la vie et transformer les organisations », liton dans les plaquettes de l’école. Qui omet une autre diversité qui pourtant frappe aux yeux quand on visite le campus : celle de l’âge. Cas rarissime dans les grandes écoles, l’Insead n’hésite pas en effet à accentuer les différences d’âge dans les groupes d’études. Une audace très appréciée pour la transmission de connaissances et le télescopage d’idées. Comme l’a souligné Dipak C. Jain, les jeunes générations « can teach you how to do things more efficiently …» Last but not least, l’école s’appuie aussi sur les différences d’expérience professionnelle : financiers, marketeurs, drh, consultants, professions libérales se côtoient pendant plusieurs mois et se retrouvent à plancher ensemble, en petits groupes de 5 personnes. « Cette diversité, c’est unique et une opportunité d’ouverture extraordinaire car on découvre d’autres visions du business et du management et qui nécessite d’adopter de nouvelles perspectives », estime un top cadre de Sanofi, ancien de l’Insead. « Quand on planchait sur un cas concret, c’était stimulant de confronter nos approches, très différentes si vous êtes de culture anglo-saxonne, française ou asiatique », renchérit une financière américaine également diplômée de l’Insead. Tous de s’accorder à dire que cette diversité propre à l’Insead est une de ses meilleures cartes de visite. « Après plusieurs mois dans ce jacuzzi multiculturel, on en sort forcément grandi avec une vision plus panoramique des choses. Je m’en suis vite rendu compte quand je suis revenu dans le groupe. J’avais une approche du business plus audacieuse », ajoute un directeur de chez LVMH.
Trois campus pour une école globale
Avec un campus en Europe (Fontainebleau), un en Asie (Singapour) et un au Moyen-Orient (Abou Dabi) tous ayant la même approche multiculturelle, la marque Insead entend former des leaders transculturels, c’est du reste son ADN. Et offre des programmes pointus de MBA qui à l’Insead se décroche en un an au lieu de deux ailleurs. L’école dispose également de nombreux centres de recherche devenus « centres d’excellence » dans tous les secteurs : l’économie virtuelle, la finance, la gouvernance, le risk management, les ressources humaines, les sciences sociales, etc. Des laboratoires d’idées et d’innovations devenus des références mondiales pour leur créativité et la richesse de leurs publications qui font autorité. Etre l’école de l’innovation managériale, c’est déjà la réalité de l’Insead qui entend aller encore plus loin en ouvrant de nouveaux champs d’investigation intellectuelle et entrepreneuriale.
S.G
Dipack C. Jain, un citoyen du monde à la tête de l’Insead
Quinquagénaire souriant, intellectuel brillant, homme plein d’humour et de finesse, Dipak C. Jain, américain d’origine indienne, a pris en mars ses fonctions de doyen de l’Insead, la prestigieuse école française de management. Alors que tout autour de lui les convives se régalent de viandes et de poissons qui composent un généreux buffet, Dipak pioche lentement dans son assiette de légumes multicolores. D’un sourire mutin, il explique qu’il est végétarien, « ce qui a pour intérêt de susciter la curiosité » ditil. Ceci dit, ce nouveau doyen plein d’humour et de raffinement ne manque pas d’être une curiosité à lui tout seul : il ne sait pas conduire, n’a pas de montre ni d’ordinateur portable ! Un comble plutôt décalé et savoureux pour ce spécialiste du marketing des hautes technologies. Quand il évoque sa nomination à la tête de l’Insead, il s’en réjouit bien sûr mais en bon mathématicien féru de chiffres et de courbes, ne manque pas l’occasion de faire parler les chiffres qui ont scandé les grandes étapes de sa prestigieuse carrière. Après tout, il a vécu 25 ans en Inde puis 25 à Chicago avant d’arriver en 1957 année de sa naissance. Et d’observer fus le 11e doyen de la Kellogg School of Management à Chicago, je suis désormais le 11e doyen de l’Insead. »
Homme de coeur et d’idéaux
« Le passé est un prologue ». Cette réplique shakespearienne de la Tempête, Dipak Jain pourrait la faire sienne lui qui adore le grand tragédien anglais. Car le nouveau doyen de l’Insead reconnaît volontiers l’impact de ses racines, de son éducation, de sa famille sur sa personnalité et sa vie. Il a grandi dans l’Etat d’Assam, en Inde orientale. Son père, aveugle, lui a enseigné une vision du coeur, des sens et de l’intuition. « Quand on agit dans la vie comme si l’on était totalement aveugle, on se trompe rarement » affirmet- il. Sa mère, dont il parle avec une grande émotion, lui a inculqué la « bienveillance, le partage, le pardon et l’assurance sans agressivité ». C’est d’ailleurs en hommage à sa mère que Dipak C. Jain oeuvre tant en faveur des femmes. Grâce à son engagement philanthropique, encore une vertu enseignée par ses parents, il va permettre l’ouverture en 2012 d’une école de management pour femmes au Bengladesh et soutient des projets similaires en Amérique centrale et en Afrique. Quelques semaines après son arrivée sur le superbe campus de Fontainebleau, ses collaborateurs sont emballés par ce personnage aussi brillant que modeste qui apportera sans nul doute à l’école un nouveau souffle aussi énergétique que ses plats végétariens.
Cursus global et mondial de Dipak C. Jain
En 1978, il obtient une maîtrise de statistiques mathématiques à l’université Gauhati en Inde où il enseigne quelques années avant de décrocher son PhD de Marketing à l’université du Texas. A partir de 1987, il enseigne à la Kellogg School of Management de l’université Northwestern à Chicago en tant que professeur d’études entrepreneuriales et professeur de marketing. Kellogg le récompense plusieurs fois pour la qualité de son enseignement et ses recherches. Il en devient le doyen de 2001 à 2009. Il a par ailleurs enseigné au Sasin Graduate Institute of Business Administration de l’université Chulalongkorn de Bangkok. Il a publié 60 articles dans des journaux universitaires, écrit des ouvrages reconnus, « Management Science » et « Marketing Science ». Ses travaux ont porté sur le marketing des produits de haute technologie et la segmentation du marché ainsi que sur l’analyse de la structure concurrentielle de marché. En 2003 il a été nommé Conseiller aux affaires étrangères du Premier Ministre de Thaïlande et a été consultant auprès de Microsoft, Novartis, Sony, Motorola, American Express ainsi qu’administrateur d’United Airlines.
S.G