Première école de commerce du monde
Fondée par un groupe d’hommes d’affaires et d’économistes en 1819, ESCP Europe prend d’abord le nom d’ « Ecole Spéciale de Commerce et d’Industrie ». Elle est rapidement rebaptisée « Ecole Supérieure de Commerce ». Pour ses 50 ans, l’Ecole est acquise par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. « ESCP Europe est la plus ancienne école de commerce du monde encore en exercice, la seconde étant Wharton née en 1881. Elle a donc fondé l’idée d’un enseignement du commerce. Cette idée est celle de l’économiste, du courant l’économie libérale, Jean- Baptiste Say, qui entend l’adapter à la liberté du commerce. Les photos de l’époque montrent de jeunes élèves, fils de commerçants et entrepreneurs et déjà des élèves étrangers, venus des comptoirs. »
Démarche intellectuelle
Dès sa création, deux valeurs président à l’Ecole : le commerce international et l’entrepreneuriat. « Pour tous ceux qui ont porté ESCP Europe depuis sa création, une valeur prime au-delà des techniques : la place réservée aux hommes et aux femmes. Dès le départ, on enseigne la culture générale ; cultivant parallèlement à la proximité avec l’entreprise, une démarche intellectuelle. L’Ecole accueille près de 200 ans après, des étudiants venus du monde entier, avec lesquels elle partage « un modèle de management préparant l’avenir dans le respect de la créativité, de l’histoire, de la culture, de la transversalité, de la diversité, incarnant les valeurs humanistes européennes ». »
Les professeurs ont marqué l’histoire de l’Ecole comme les élèves
A vocation professionnelle, ESCP Europe est d’abord animée par des professionnels, avant la constitution d’un corps professoral permanent dans les années 60 et 70. « Jean-Pierre Grapin, était une figure charismatique des années 60. Professeur de comptabilité, il a été le premier Doyen. Grâce à lui de nombreux anciens se sont dirigés vers l’audit. Patrick d’Assouville fut un pionnier du e-learning en management. Le professeur en créativité Patrick Stern a lui aussi beaucoup marqué les élèves. »
L’arrivée des jeunes filles en 1973 : un moment important
Il y avait quelques femmes avant 1973, entrées en admission sur titre. Véronique de Chanterec a été la première femme à la tête d’une Grande École de commerce au milieu des années 80. Mme Tissier- Desbordes fait partie de la deuxième promotion mixte. « Nous étions une trentaine de filles, aujourd’hui elles représentent la moitié des effectifs. Patricia Barbizet, qui fut présidente des anciens et de la Fondation, fait partie de cette première génération. Elle a beaucoup donné à l’École comme de nombreux anciens, qui apportent parallèlement une importante contribution à l’économie et au pays comme Jean-Pierre Raffarin, Arnaud de Puyfontaine ou Patrick Gounelle. »
Ouvrir les voies d’accès à la Grande Ecole pour favoriser l’ouverture sociale
Durant les années 70, le pourcentage d’enfants d’ouvriers à fréquenter ESCP Europe est faible, mais supérieur à aujourd’hui. La dégradation s’est accentuée dans les années 90. « La montée des prépas privées a tari la mixité sociale dans les CPGE, donc dans les Grandes Ecoles. On retrouve une plus grande diversité dans nos MS, en tant que filière contournant le biais social des CPGE. C’est pourquoi ESCP Europe a ouvert d’autres voies pour intégrer la Grande Ecole : notamment après un IUT. »
Une nature profondément européenne
La CCIP décida de créer en 1973 une École multipolaire de management en France, en Allemagne et en Grande- Bretagne, l’EAP. Il s’agissait de contribuer ambitieusement à la formation d’une culture économique européenne. Le mariage entre EAP et ESCP en 1999, conforte et amplifie cette ambition. La première promotion compte 500 étudiants dont 45 % de non Français. « L’Ecole a d’emblée trois campus européens, aujourd’hui au nombre de cinq avec l’Espagne et l’Italie. Ce mariage a été audacieux et emblématique de notre positionnement. En 10 ans, ESCP Europe est devenu un établissement européen unique, le seul à délivrer un diplôme national reconnu dans chacun de ses campus. » Ces 10 années fondatrices ont aussi été celles des accréditations internationales, donnant toute légitimité à ce modèle innovant.
A. D-F