« En matière de handicap, l’école ne peut pas tout, l’enseignement supérieur, l’Etat, les entreprises, les jeunes et leurs familles non plus, mais ensemble ils peuvent énormément. » Christian Grapin

L’enseignement supérieur : un vecteur de transformation sociétale pour les jeunes en situation de handicap ?  Etudiants, écoles et entreprises ont répondu présents pour en débattre à l’appel de TREMPLIN Études-Handicap-Entreprises lors de la 7ème édition du CDMGEU.

Donner très tôt envie d’aller plus loin

Appuyée par 1 000 référents handicap, la Commission Diversité de la CGE s’empare de la question du handicap dans une dynamique d’échanges de pratique. Ses angles actuels de réflexion : recrutement et confiance en soi des étudiants. Côté écoles, aux Mines d’Albi, tout est prêt pour accompagner ces jeunes même s’ils « restent trop peu nombreux dans les prépas et n’osent parfois pas déclarer leur handicap » précise Jean-Paul Ramond Directeur des Etudes. Frédéric Huglo, Directeur Délégué de l’UTC insiste sur l’importance de la vie étudiante « Un étudiant en situation de handicap est d’abord un étudiant. Etudes, soirées, citoyenneté : il doit vivre comme tous les autres et nous devons l’y aider. » Directeur du CESFA BTP (formation en alternance), Joël Cuny ajoute « En matière de handicap, l’accompagnement est crucial, celui de l’étudiant bien sûr, mais aussi celui de son entreprise. »

Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN Études-Handicap-Entreprises : « A l’ère d’une société qui se veut collaborative, co-construisons une société plus inclusive et moins inégalitaire qui donne sa chance au meilleur mais aussi à celui qui l’est moins et qui a le droit d’avoir sa place dans une société sans exclusion. »

 

Débat Reflexion sur le handicap lors du CDMGE 2015, C. Grapin avec des intervenants de l'enseignement supérieur ©Quatre Vents

Une entreprise qui se transforme pour les personnes en situation de handicap se rend service à elle même

Le manque de qualification reste le principal obstacle au recrutement des jeunes handicapés qui « privilégient les voies courtes ou les spécialités avec peu de débouchées : il faut aller les chercher très en amont, dès le primaire » insiste Christian Ploton, Chef du service qualité de vie au travail du Groupe Renault. Face à ce manque de formation, l’alternance est une bonne option « qui nécessite de créer, avec le monde étudiant, des spécialités qui correspondent à nos métiers » indique Florence Dechelette, Responsable insertion et marque employeur de Generali. Une intégration qui passe aussi par des accords d’entreprise permettant par exemple aujourd’hui à ADP de compter 6.46% de salariés handicapés. « Grâce à notre accord, certains collaborateurs ont osé déclarer leur situation de handicap » ajoute Annick Riou, DRH Adjointe d’Atos.

Prouver que malgré le handicap, c’est possible

Le handicap ne concerne pas que les étudiants handicapés. Pour preuve Quentin Schoen en dernière année aux Mines d’Albi a remporté pour la seconde fois un prix au challenge vidéo ToushanScène en mettant à l’honneur la LSF, désormais proposée en 3ème langue à l’école. Etudiant à l’EM Strasbourg, Alexis Leclercq, lui aussi lauréat de l’Edition 2015 a quant à lui souhaité « prouver que malgré son handicap, faire une prépa (comme moi), chanter, danser : c’est possible. » Pour Marielle Oddo, en dernière année de formation d’ingénieur au CESFA BTP « mon handicap moteur peut faire peur mais il y a finalement plus d’appréhension que de difficultés. » Rachel Ortholan, aujourd’hui acheteur chez Technip après une formation en alternance insiste « j’y ai vu l’occasion de prouver que mon handicap pouvait s’effacer derrière mes compétences. » Autre symbole d’ouverture, le RAID ESSEC accueille aujourd’hui des candidats handicapés.

C.W.

Chiffres clés : 142 000 jeunes en situation de handicap en primaire, 98 000 dans le secondaire et 16 000 dans l’enseignement supérieur.