CentraleSupélec : la transformation du bâtiment Breguet s’accélère

Marquant la dernière étape du programme de campus mené par CentraleSupélec à Paris-Saclay, la transformation du bâtiment Breguet a franchi une nouvelle étape en novembre 2024 avec la fin des démolitions principales et le début des travaux de construction qui suivent la phase initiale de désamiantage.

Communiqué de presse

Le bâtiment Breguet, bâtiment historique de Supélec conçu par Michel Longuet et Michel Herbert dans les années 1970, a fermé ses portes fin 2023 pour être entièrement transformé. Visant une réouverture en septembre 2026, soit un chantier qui durera 2 ans et demi, il s’apprête à vivre une complète réhabilitation. Après la 1ère phase dédiée au désamiantage du bâtiment menée de novembre 2023 à octobre 2024, une nouvelle étape a démarré courant novembre avec le lancement des travaux de transformation.

La cérémonie officielle de lancement des travaux organisée le 28 novembre 2024 a réuni Narendra Jussien, secrétaire général adjoint à la Préfecture de l’Essonne, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec, Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay, Benoît Lebeau, directeur de l’aménagement de l’EPA Paris-Saclay, Ambroise Fayolle, vice-président à la Banque européenne d’Investissement (BEI), Philippe Carli, administrateur de la Fondation CentraleSupélec, André Kempe, architecte, Atelier Kempe Thill, et Damien Patriarche, architecte et PDG de Autumn | Patriarche, mandataire du groupement titulaire du marché global.

Le projet de transformation mobilise un budget total de 137 M€ dont 35 M€ sont apportés par la Région Île-de-France au titre du Contrat de Plan Etat Région (CPER), 15 M€ sont versés par l’État au titre du Programme investissement d’avenir (PIA), et 45 M€ proviennent d’un prêt sur 25 ans accordé à l’école en avril 2024 par la BEI.

Le projet a été conçu par les agences d’architecture Atelier Kempe Thill et Patriarche. Les travaux sont réalisés par un groupement piloté par Autumn | Patriarche (groupe Patriarche). Dans sa configuration finale, le bâtiment Breguet répondra aux trois objectifs fixés par CentraleSupélec : disposer des espaces requis pour la mise en œuvre de son plan stratégique, à la fois en termes d’effectifs (élèves, chercheurs et personnels) et d’activités (recherche et entreprises) ; assurer une parfaite complémentarité architecturale et fonctionnelle avec les bâtiments Eiffel (45000 m2) et Bouygues (23000 m2) qui ont été livrés en 2017 ; et offrir la qualité et l’efficience environnementale et énergétique attendues des campus universitaires au XXIe siècle.

Un bâtiment, plusieurs usages

En 2026, le bâtiment Breguet comprendra de nombreux espaces dédiés à l’enseignement, avec des aménagements spécifiquement conçus pour les besoins pédagogiques de l’établissement. 8 000 m2 seront consacrés à la recherche.

La présidence de l’Université Paris-Saclay, dont CentraleSupélec est l’un des membres fondateurs, ainsi que certaines directions centrales de l’université, s’installeront dans une aile dédiée de ce bâtiment. Un Service de santé étudiante (SSE) mutualisé va également y emménager, au plus près des étudiants du campus de Moulon. Ce bâtiment regroupera ainsi différents services au bénéfice de tous les membres de l’Université Paris-Saclay, en faisant un lieu hautement symbolique du campus.

Par ailleurs, près de 7000 m2 vont être aménagés pour accueillir des partenaires et notamment des entreprises. Le bâtiment a été pensé comme un lieu privilégié pour renforcer la proximité de CentraleSupélec avec le monde économique, en créant des espaces adaptés à la recherche appliquée et aux projets entrepreneuriaux des élèves et diplômés de l’école. Il hébergera des start-up à forte dimension scientifique ou technologique. Des scale-up pourront également s’y installer afin de bénéficier de la dynamique d’innovation de l’école et de ses laboratoires de recherche, et ainsi accélérer leur développement. Enfin, les ETI et grandes entreprises trouveront des espaces pour être immergées dans l’écosystème d’innovation de l’Université Paris-Saclay et renforcer leurs collaborations avec la recherche publique. Ainsi, dans une approche radicalement novatrice, différents acteurs de l’innovation publique et privée se trouveront rassemblés sous le même toit pour y développer des projets communs.

Un projet architectural qui réorganise complètement les espaces

Les 36 000 m2 du bâtiment vont être complètement transformés au cours des 2 années à venir afin d’adapter l’organisation des espaces aux besoins actuels et futurs de l’école tout en respectant l’héritage architectural des années 1970.

Plusieurs points d’évolution caractérisent le projet :

  1. La transformation du bâtiment, initialement construit dans un espace encore très rural en lien avec les tendances de l’époque où les grandes entreprises installaient leurs sièges sociaux “à la campagne”, vise sa pleine intégration dans le nouvel environnement urbain qui est aujourd’hui celui du campus de l’Université Paris-Saclay. Les circulations entre Breguet et les deux autres bâtiments de l’école, Eiffel et Bouygues, ont été pensées pour assurer la fluidité et les connexions.
  2. La position de l’entrée change : elle est désormais située au rez-de-chaussée et non plus au niveau R+1 par escalier. Elle garantit ainsi l’accès pour les personnes à mobilité réduite et crée une porosité et des liaisons avec les autres espaces du campus environnant. Le travertin historique est réutilisé pour garder la trace de l’ancien niveau d’accès. Des espaces paysagers entourent le bâtiment et un patio y est aménagé.
  3. Un hall sur deux niveaux va remplacer l’escalier monumental qui permettait d’accéder au premier étage. Il crée une porosité visuelle et des liaisons renforcées avec le quartier. Il contribue également à mettre en scène le bâtiment existant sans perturber sa perception, à adapter l’entrée aux flux et à rendre l’espace d’accueil plus lumineux.
  4. Le bâtiment comprend plusieurs espaces flexibles avec une densité programmatique élevée, c’est-à-dire qu’ils évoluent dans le temps long mais aussi à l’échelle d’une journée pour s’adapter à différents usages. C’est notamment le cas du volume-cœur du bâtiment au rez-de-chaussée. Il sera à la fois un point névralgique pour distribuer les circulations et un lieu spacieux accueillant une offre de restauration et des espaces de travail informels. Le mobilier prévu sera modulable pour lui aussi être ajusté en fonction des configurations demandées. La densité de mobilier changera en fonction des usages. Ainsi, des groupes d’étudiants pourront improviser un espace de travail en rassemblant du mobilier quand d’autres aligneront les assises afin d’accueillir une conférence. Cet espace pourra aussi rester vide pour des concerts ou d’autres événements.

Un bâtiment “démonstrateur” de la préservation et de la valorisation de la biodiversité urbaine

Le travail commun mené par la maîtrise d’ouvrage et le groupement titulaire du marché concilie à la fois qualité de confort et d’usage, performance thermique et énergétique, et bénéfices écologiques et sensoriels apportés aux usagers.

Sur les aspects de performance énergétique, la rénovation prévoit de diviser par deux la consommation par m2 du bâtiment grâce à une amélioration significative de la compacité du bâtiment – la nouvelle verrière permettant de limiter les parois dépertives tout en améliorant le confort lumineux. Les équipements vont être changés pour des modèles performants (pompe à chaleur, nouveaux appareils d’éclairage, etc.). Les façades seront également beaucoup plus performantes au niveau thermique afin de moins chauffer et de moins refroidir. Enfin, la végétalisation de nombreux espaces et l’utilisation de matériaux performants concourront à l’atteinte des objectifs.

L’empreinte carbone sera aussi limitée, grâce notamment au réemploi des matériaux. Sur ce point, il est nécessaire d’aller plus loin qu’une simple dépose / repose des matériaux pour les reposer ensuite. Le projet va nécessiter de les retravailler, ce qui demande une certaine expertise et du savoir-faire, avec l’approbation des partenaires (maître d’œuvre, bureau de contrôle, assurances, etc.) mais aussi de la logistique (manutention minimum, stockage, mise en œuvre, etc.). À cette fin, un inventaire des matériaux réutilisables a été dressé et des essais de qualification sont effectués. Puis leur potentiel de réutilisation est évalué, en privilégiant un réemploi sur site. Les matériaux qui ne seront pas retenus seront redirigés vers des filières pour qu’ils soient valorisés.

À ce stade, il est notamment acté que certains panneaux en béton blanc qualitatifs seront réemployés sur les nouvelles façades tandis que la charpente bois sera remaniée pour être réemployée en solives ​​des nouvelles toitures ou en renforcement de toitures existantes. L’ensemble des gravillons des toitures du bâtiment seront nettoyés et réemployés in situ. Certains éléments métalliques seront recyclés alors que d’autres seront utilisés pour la création de faux plafonds ou pour la nouvelle signalétique, le reste de ces éléments étant envoyé en filière de valorisation. Côté lots techniques, les chemins de câbles du bâtiment seront réemployés pour le même usage et des gisements extérieurs d’équipements techniques sont à l’étude. Enfin, les tableaux verts seront réutilisés pour le même usage.

L’approche paysagère adoptée est un autre vecteur utilisé pour réduire l’effet d’îlot de chaleur et accueillir une diversité du vivant sur la parcelle construite. La conservation d’arbres remarquables et d’un verger pré-existant, la création d’habitats diversifiés (bassin filtrant, noues végétalisées, prairie fleurie) et la réalisation de toitures végétalisées assureront le refuge, la reproduction et le nourrissage de la faune locale. Le projet de réhabilitation prévoit également la mise en place d’abris spécifiques, de micro-habitats naturels (tas de bois, rochers, tas de sables) ainsi qu’une palette végétale indigène et nourricière au profit des insectes pollinisateurs.

Fort de ces choix, CentraleSupélec vise l’obtention du label Biodivercity Construction V1 niveau Performant pour le bâtiment Breguet ainsi que les certifications BBCA Rénovation (niveau Performance), HQE Bâtiment durable V4 (niveau Excellent), BBC Effinergie Rénovation 2021.

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