Centrale Lyon : l’entreprise au cœur de la formation

« Nous voulons structurer nos échanges avec les entreprises »

 

L’Ecole Centrale de Lyon place résolument l’entreprise au centre de ses activités comme nous l’explique Pierre Dreux, qui fut directeur-adjoint de l’Ecole Centrale de Lyon jusqu’au 31 mai dernier.

Des transformations en profondeur

Nous sommes dans un système en pleine mutation du fait de la complexité du monde et de la globalisation qui touche aussi bien les entreprises que l’enseignement supérieur. Ce changement général induit que nos institutions passent d’un statut régalien, avec une dotation financière annuelle de l’Etat, à celui d’acteur d’un écosystème en pleine transformation. Dans cette nouvelle organisation, le rôle des étudiants s’avère de plus en plus important. Placés au centre de l’enseignement, ils deviennent les partie-prenantes de leur propre apprentissage. Nos relations avec les entreprises dépassent maintenant le cadre simple de la formation initiale pour devenir des relations d’associés, garantissant des compétences adaptées de l’ensemble des acteurs de cet écosystème. Les entreprises exerçant une emprise sur le monde de notre corps enseignant, nous nous situons ainsi dans une logique d’échanges plus équilibrée.

La dimension pédagogique

Elle comprend plusieurs facettes dont la visite d’entreprise et le stage d’exécution (anciennement stage ouvrier) en 1ère année, le stage d’application en 2e année et le stage de fin d’étude en 3e année qui facilite l’intégration professionnelle. La participation des entreprises à la pédagogie s’effectue par l’entremise de ses salariés, au travers desenseignants vacataires issus du monde professionnel, des conférences destinées à présenter les panels de métiers, des propositions de sujets d’étude pour placer les élèves dans le rôle de découvreurs de solutions dans le cadre du travail en projet ou encore par le sponsoring d’évènements pilotés par les élèves.

La dimension recherche

Elle recouvre les contrats directement passés avec les entreprises et les laboratoires externalisés. Des salariés d’entreprises en poste à l’Ecole pilotent des projets de recherche. Des étudiants de 2e année, de 3e année et des doctorants y participent dans le cadre des projets d’application recherche. Centrale Lyon bénéficie également de deux équipements d’excellence.

« La mobilité internationale est obligatoire pour l’obtension des diplômes. »

Durant leur cursus, les étudiants passent au moins 3 mois à l’étranger. A ce titre, nous échangeons avec des entreprises partenaires pour savoir quels sont les biculturalismes qui les intéressent à court et à moyen terme, afin de former des étudiants en conséquence. Nous sommes intéressés par le fait de les envoyer dans des pays spécifiques sur des thématiques qui intéressent nos grands partenaires industriels plutôt que d’aller faire de la recherche dans des pays où nous serions en structure de niche. Concrètement… nous cherchons à nous aligner avec les entreprises sur les priorités qu’elles fixent. Dans le cadre de réunions annuelles, elles nous indiquent quelle typologie de métiers ou de compétences les intéresse. Par conséquent, il existe une forme de contractualisation de nos objectifs pédagogiques avec les entreprises. Si les grands groupes constituent notre priorité, nous nous tournons également vers les PME à dimension intermédiaire.

 

Les trois axes de l’entrepreneuriat
1) En terme de pédagogie, la classe entrepreneuriale constitue une action spécifique car elle fonctionne sur 2 ans avec un groupe d’élèves.
2) Avec d’autres écoles de la région, notamment l’école des Mines, nous avons été tête de pont de la démarche INELSE avec un programme de sensibilisation à l’entrepreneuriat financé par l’état à hauteur de 85ke.
3) Avec l’EMLyon BS, nous avons créé le MSc in I.D.E.A. (Innovation, Design, Entrepreneurship & Arts) un master innovant qui débouche sur un diplôme d’un type nouveau. L’objectif consiste à former des entrepreneurs et des intrapreneurs pour aider les PME à caractère technologique à franchir les étapes de croissance. Ce projet est lauréat du concours IDEFI (Initiative d’Excellence en Formation Innovante) avec une dotation de 6,3Me.

 

Patrick Simon