Olivier Rollot, directeur du pôle communication d’HEADway Advisory, précise que lors de la session d’inscription 2011 d’admission-postbac.fr, les sections préparant aux BTS sont en tête des voeux des futurs bacheliers (35 %) suivies par les cursus en IUT (16 %). Ces formations présentant de nombreuses similitudes (parcours en 2 ans reconnus par l’État, acquisition de compétences techniques) permettent-elles de faire face à la précarité croissante du marché de l’emploi ? Sur quelles spécialités faut-il miser pour s’y insérer durablement ?
PHILIPPE CATTELAT, DIRECTEUR DE SUP DE PUB – SCHOOL OF COMMUNICATION, GROUPE INSEEC
Vous proposez des formations spécialisées comme un BTS Communication – Publicité et un BTS Design Graphique. Quelles compétences vos étudiants y développent-ils pour se préparer à la vie professionnelle ?
Nos élèves vont renforcer leur savoir-faire technique, artistique, et aussi leur culture générale. Nous leur transmettons des compétences pratiques qui complètent leur formation théorique à travers des cours d’audiovisuel et de design par exemple. SUP de PUB permet aux étudiants de développer à la fois leur fibre créative et commerciale afin d’être en adéquation avec les exigences des entreprises.
Comment expliquez-vous l’engouement des jeunes pour les métiers de la communication et de la publicité ?
La dimension créative et « dépaysante » propre à ces secteurs attire de nombreux étudiants. Évoluer dans un environnement de travail qui se renouvelle sans cesse, passer d’un client « alimentaire » à un client « automobile » d’une semaine à l’autre… C’est un rythme professionnel qui les fait rêver ! Les jeunes vont généralement vers les domaines qui leur semblent les plus dynamiques, comme ceux du commerce international, de la communication ou du digital. Cette orientation se fait parfois au détriment des métiers de l’industrie qu’ils peuvent considérer comme complexes et rigides.
Les formations en BTS proposées par votre établissement ont vocation à préparer les étudiants à des professions spécialisées. Comment évaluez-vous l’attractivité de ces parcours aux yeux des recruteurs par rapport à d’autres cursus universitaires comme les DUT ?
Le DUT est un diplôme de qualité délivré dans un établissement universitaire alors que le BTS se prépare souvent dans un lycée. À ce titre, certains recruteurs valorisent davantage les profils d’étudiants diplômés d’un DUT. Mais les BTS que nous proposons restent en parfaite adéquation avec les attentes des entreprises. Nos étudiants répondent aux exigences des recruteurs car ils ont compris que la réalité du monde publicitaire va bien plus loin que la simple création artistique ! J’encourage les jeunes à se renseigner sur la réalité des métiers, et ce quelle que soit leur formation. Internet est un excellent outil pour trouver des tutoriaux et des fiches métiers sans pour autant négliger les rencontres avec des professionnels dans des salons. Coup de coeur ou non, ils doivent se renseigner sur les débouchés professionnels lorsqu’ils choisissent leurs formations afin de s’assurer qu’elles correspondent bien à leurs attentes.
BORIS MÉNARD, CHARGÉ D’ÉTUDES AU DÉPARTEMENT ENTRÉES ET ÉVOLUTIONS DANS LA VIE ACTIVE AU CEREQ (CENTRE D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LES QUALIFICATIONS)
Dans votre enquête 2013 « Quand l’école est finie » traitant de la situation professionnelle des diplômés 2010, vous précisez que 20 % des personnes interrogées sont au chômage. Triste constat pour des jeunes sortis du système éducatif depuis seulement 3 ans… Devant une insertion professionnelle toujours plus complexe, les formations en BTS et DUT sontelles adaptées pour préparer les étudiants à la réalité du travail ?
Les BTS et DUT sont des filières courtes et professionnelles qui s’alignent parfaitement sur les exigences des entreprises tout en étant très appréciées des étudiants. Cependant, la très grande hétérogénéité des diplômes qui y sont délivrés fait qu’il n’est pas simple de déterminer leurs débouchés ! Le CEREQ intervient alors en dressant un bilan du marché de l’emploi pour une génération de diplômés. Notre ambition est que les politiques publiques s’en inspirent pour concevoir des formations en adéquation avec les attentes des recruteurs et des jeunes.
Face au grand nombre de formations Bac +2/3 délivrées aujourd’hui en France, considérez-vous que certaines spécialités sortent du lot en termes de perspectives professionnelles ?
Les parcours liés à l’électronique, à la mécanique ou encore aux services à la personne constituent à mes yeux des gages d’une plus grande stabilité professionnelle. Le taux de chômage des diplômés de BTS y est d’environ 10 % tandis qu’il grimpe à 20 % pour les formations de la vente et du commerce ! Au regard de la conjoncture économique, nous allons vers un marché du travail où les emplois seront moins stables et où les recruteurs auront davantage recours au CDD. Les jeunes actifs doivent réaliser qu’ils auront très probablement des carrières « nomades » en multipliant les expériences professionnelles.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour bien s’adapter à cet environnement en constante évolution ?
Pour faire la différence, le plus important est de cultiver une force de conviction et une motivation dans le travail. Quelle que soit l’évolution des métiers, les entreprises resteront très sensibles à cet état d’esprit lorsqu’ils recruteront des jeunes actifs ! Un étudiant ne doit pas hésiter à choisir une profession qui lui convienne même si ce n’est pas celle qui recrute le plus. C’est cette adéquation avec un métier qui lui permettra de développer sa motivation et qui attirera les recruteurs !
Sources : orientation.blog.lemonde.fr • cereq.fr • supdepub.com
Jean Baptiste Najman