Après une première vie professionnelle qu’il qualifie d’ « atypique », Florian Bodet se lance dans l’entrepreneuriat et crée sa marque de sous-vêtements masculins, Akinom, avec laquelle il promet aux hommes « confort sans compromis et style sans artifice. » Il nous parle de son parcours et de son projet.
Comment s’est opéré votre virage vers l’entrepreneuriat ?
J’ai 45 ans et un parcours atypique avec plusieurs vies. Des études académiques en histoire de l’art, des jobs dans les relations presse au sein de marques de prêt-à-porter de luxe et créateurs, une reconversion comme designer de chaussures, une marque à mon nom, la direction de collections chaussures au sein de gros groupes familiaux en France et en Allemagne. J’avais une idée, un produit, un business model en tête. L’entrepreneuriat n’est pas à mes yeux un statut mais un moyen de mise en œuvre d’un projet très personnel.
Concrètement, comment vous est venue l’idée de créer la marque Akinom ?
L’idée est née à l’été 2019 en pleine période de canicule ! Le constat était sans équivoque : l’offre de sous-vêtements homme passe totalement à côté des besoins de la gente masculine. L’idée germe, je jette sur le papier les premiers croquis. Entre temps, grâce à mon réseau au Portugal, je confie le prototypage à un atelier. Ralenti par la pandémie, le prototype final sort en février 2021. Pour tester le marché, je lance le produit sur Kisskissbankbank avec une campagne de précommande qui se terminera avec 610 % de l’objectif atteint ! La pandémie continue, mon activité professionnelle salariée est très prenante, et je ne prends pas vraiment le temps de me consacrer à Akinom, bien que tous les tests montrent une vraie opportunité de marché. Il me faudra attendre décembre 2022 pour quitter mon job et me consacrer totalement à ma marque Akinom. C’est aussi à ce moment-là que j’intègre l’incubateur Kedge Entrepreneurship, qui me permet d’aborder cette transition avec sérénité.
Justement, comment vous accompagne l’incubateur ?
L’accompagnement de l’incubateur de Kedge s’est révélé extrêmement puissant avec un rythme de rendez-vous régulier, très structurant pour la partie opérationnelle. Concrètement, chaque rendez-vous se termine par une liste de tâches à effectuer et un feedback au rendez-vous suivant. A côté de cela, il y a les masterclass, qui permettent de prendre de la hauteur sur son business. Enfin, il y a les autres incubés : l’amorce d’un nouveau réseau qui permet de se rencontrer, d’échanger entre porteurs de projet, se sentir moins isolé.
Vos engagements avec la marque Akinom ?
Akinom porte des valeurs qui orientent son modèle économique vers plus de durabilité et de responsabilité. Cela se traduit par la bonne gestion des stocks, proposer des prix et réductions cohérents et stables toute l’année plutôt que des soldes. L’intégralité des produits est fabriquée au Portugal et certifiée Oeko Tex Standard 100.
Une actualité à nous partager ?
La ligne sport est prévue pour juin 2024 et fera l’objet d’une campagne de précommande.
Comment voyez-vous évoluer votre marque Akinom dans 5 ou 10 ans ?
Mon objectif est de stabiliser rapidement la croissance de l’entreprise et faire de la marque le standard et l’incontournable dans l’univers du sous-vêtements masculin en France et à l’international.
Un conseil aux futurs entrepreneurs ?
L’idée – qu’il s’agisse d’un produit ou d’un service – n’est pas suffisante ! Ce n’est qu’une amorce qu’il faut ensuite intégrer dans une vision stratégique globale. Il faut prendre de la hauteur et surtout ne jamais négliger le pilotage de son activité et de ses indicateurs pour limiter les prises au dépourvu. Ensuite, dès le début, s’imposer un guideline à court, moyen, long terme ponctué d’objectifs smart pour mesurer en permanence son avancement et le travail accompli, surtout dans les périodes de stagnation.
Chiffres clés
En 2023, Akinom c’est 3 500 pièces vendues, 3 % de taux de conversion, 25 % de réachat en partant de zéro. Un CA multiplié par 11,7 entre janvier et décembre 2023.