AdAqua c’est un tour du monde pour l’accès durable à l’eau potable pour tous, à travers la découverte des innovations technologiques et sociales et la mise en place d’un outil de gestion de l’eau destinée à quantifier l’impact social de l’eau potable.
Un mois au Bangladesh
Enfin plus précisément un mois dans le bidonville de Bhashantek à Dhaka.
Le Bangladesh, c’est un grand delta qui prend l’eau de toute part avec plus de 168 millions de personnes y vivant, ce qui en fait un des pays les plus peuplés du Monde. C’est donc dans cette ambiance surpeuplée, bruyante, polluée et pourtant charmante et attachante que nous nous sommes lancés dans l’aventure.
Eau & Vie, l’ONG avec qui nous travaillions sur place c’est : une entreprise sociale Shobar Jonno Panni (SJP) chargée de la mise en place d’un réseau d’eau potable et de robinets individuels à domicile dans le bidonville de Bhashantek et une ONG locale Water & Life Bangladesh (W&L) assurant le renforcement des communautés grâce à des formations à l’hygiène et à la lutte incendie, et la mise en place de services d’assainissement et de gestion des déchets. Les deux structures emploient 21 personnes principalement issues du bidonville, deux chefs de projets françaises, un service civique et une ingénieure pour appuyer techniquement le nouveau projet de rénovation de latrines. Une équipe du tonnerre pour un projet en or.
En 3 ans, SJP a raccordé la moitié du bidonville, donnant accès à l’eau potable à domicile à 1715 foyers. La mise en place du réseau sur la seconde moitié du bidonville étant prévue pour les 3 prochaines années, le reste des habitants doit pour l’instant continuer à s’arranger avec les connexions illégales, les revendeurs d’eau et les pompes à main. Ce qui nous offrait un terrain de jeu idéal pour collecter toutes les données nécessaires, d’un côté et de l’autre, afin d’évaluer le réel impact social d’une connexion à un réseau d’eau potable. Ainsi en panachant enquêtes quantitatives à l’échelle du foyer sur des aspects tels que la scolarisation, l’intégration sociale, le niveau de vie, les revenus ou la santé, et des données plus qualitatives recueillies entre autres lors de discussions avec les femmes sur des problématiques plus sensibles telles que la sécurité, l’hygiène, ou les problèmes féminins, nous avons tenté de comprendre en profondeur les changements générés par l’accès à l’eau potable en continu.
AdAqua à Bhashantek, c’était donc …
Un mois à parcourir avec nos quatre enquêteurs ce mini labyrinthe, un mois à multiplier les témoignages, les focus de groupes et les enquêtes complémentaires pour redresser nos résultats, un mois à collecter des registres de présence à l’école, de maladies, un mois riche en expérience à s’approprier un nouveau contexte, une nouvelle culture et à partager. Après avoir rentré la moitié des enquêtes, se dessinent les premières tendances qui sont, alléluia, prometteuses ! Parce que si ce n’est en rien nos conclusions définitives, ça n’en est pas moins réjouissant de voir apparaître une nette augmentation de la consommation d’eau à domicile, une diminution des dépenses de santé tant liées aux maladies en relation avec l’eau que en général traduisant une amélioration globale du niveau de santé, et une diminution du nombre de personnes ayant à se laver à l’extérieur, reflétant à la fois une amélioration de l’hygiène et de l’intimité . Problème qui avait été évoqué de manière récurrente par les femmes lors des focus de groupe, car comme elles insistaient, si se doucher dehors près des pompes à main n’était pas un problème pour les hommes, elles éprouvaient elles un sentiment de honte et étaient obligées d’aller se laver en groupe et en sari, ce qui était un véritable problème dans leur vie de tous les jours. Problème souligné aussi par une des infirmières du centre de santé, qui nous indiquait que parmi les maladies les plus fréquentes à Bhashantek se trouvaient des maladies dues au manque d’hygiène.
C’est donc gonflés d’espoir quant aux prochains résultats et alourdis de quelques 10 kilos d’enquêtes papier que nous partons vers la prochaine étape, Kynarou dans le Tamil Nadu !
Pour en savoir plus sur nos aventures, visitez notre site www.adaqua.co et notre page facebook @adaqua1 !