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A Paris-Dauphine nous formons des managers citoyens

Isabelle Huault, élue présidente en décembre 2016, met l’accent sur la responsabilité sociale de l’université. Elle a d’ailleurs nommé un vice-président en charge de cette problématique afin de lui donner toute son importance, au même titre que la créativité marque de fabrique de Dauphine – et son rayonnement international, un enjeu prioritaire.

 

Votre lien à Paris-Dauphine ?

Sans y avoir étudié, je ressens un profond attachement à cette institution. J’étais fière de l’intégrer en tant qu’enseignant chercheur en sciences de gestion. J’y ai découvert, au-delà de l’excellence académique, un engagement très fort de la part de tout le personnel aussi bien enseignant qu’administratif. Cette implication est née sans doute de son positionnement hybride : nous disposons de moyens, d’étudiants de grande qualité et d’un cadre qui permet l’innovation et l’expérimentation, l’ADN de l’université qui a perduré depuis sa fondation en 68.

Comment se traduit cette créativité dauphinoise ?

La transformation pédagogique que nous souhaitons opérer dépasse la seule dimension technologique liée à la révolution numérique. Nous travaillons aujourd’hui à initier plus de transversalité entre les disciplines. Dans le master Journalisme, par exemple, interviennent désormais des mathématiciens spécialistes du Big Data. Nous avons également créé un nouveau cursus nommé « Peace Studies », qui combine économie, sciences politiques, gestion, sociologie et informatique. Nous innovons aussi en nous ouvrant et en collaborant avec des universités étrangères, qui, comme nous, mêlent management et éthique. D’autre part Paris-Dauphine bénéficie d’un tissu associatif très riche dans lequel les étudiants s’investissent à 100 %. Nous allons donc valoriser cet engagement, très formateur, à travers une unité d’enseignement tutorée par un enseignant.

Ma vie de prof à Paris-Dauphine

« Il existe une vraie diversité sociale qui participe à la richesse de Paris Dauphine »

Ce qui vous tient le plus à cœur dans votre programme ?

La responsabilité sociale de l’université, en lien direct avec sa mission de service public, me semble fondamentale. A travers la recherche et sa diffusion, nous voulons jouer une part active dans le débat public, en nous attaquant aux grands défis sociaux tels que la transition énergétique, la régulation financière ou les formes d’organisation alternatives. Soulever ces questions implique que nous soyons exemplaires au sein de notre propre institution. Ainsi la qualité de vie au travail et le bien-être des étudiants sur le campus font partie de nos priorités. D’autres part je me suis engagée dans le Programme d’aide à l’Accueil d’Urgence des Scientifiques en Exil (PAUSE) et nous réfléchissons à un certificat de formation continue pour les réfugiés. S’engager sur le plan social passe enfin, par le renforcement de notre programme Egalité des Chances.

Dauphine lutte donc pour éviter la reproduction sociale ?

Absolument ! Notre Fondation finance des cours de mise à niveau dès la 1ère dans 24 lycées partenaires afin de permettre à des jeunes de milieux moins favorisés d’atteindre le niveau académique pour postuler chez nous. Ces élèves passent par la même procédure de sélection que les autres sans discrimination positive. Je souhaite étendre ce programme ambitieux aux lycées de province en espérant que ces étudiants représenteront 15 % d’une cohorte au lieu de 10 % aujourd’hui.

Ma vie d’étudiant à Paris Dauphine

Quel profil de manager forme Dauphine ?

Les entreprises apprécient nos étudiants pour leur solide formation académique et leur humilité. Au delà de la technique, nous souhaitons former des citoyens responsables. Les armer sur le plan culturel et civique, les doter d’un esprit critique, me semble aussi capital que l’insertion professionnelle. Voilà pourquoi que je tiens à la licence généraliste, avec un socle de connaissances en économie, en maths, en Sciences sociales et en langues afin d’élargir leur vision du monde.

Ma formule managériale ? Ecoute et collégialité. Si cet adage ne rend pas toujours les décisions faciles à prendre, il peut apporter beaucoup de légitimité