Depuis plusieurs années, le monde universitaire connaît une profonde mutation corrélée à une transition sociétale durable et globalisée. Les formations, fer de lance de nos établissements, sont les premières impactées. Pour être attractives et pérennes, les universités se doivent d’être innovantes, en proposant notamment des cursus internationaux, d’autres ancrés dans un tissu socio-économique et dans un territoire. Un véritable challenge à relever. – Par Patrick Courilleau, vice-président en charge de la formation et de la vie étudiante à l’Université de Cergy-Pontoise
UNE RÉPONSE AUX BESOINS SOCIO-ÉCONOMIQUES
Moteur de croissance économique, les entreprises sont des partenaires incontournables. Leurs besoins en recrutement, formation et RH sont multiples et doivent être pris en compte. Notre Licence Professionnelle Intégrée Banque, assurance, finance est un exemple parlant. Créée en 2015, cette formation propose un parcours destiné à des étudiants primo-entrants qui souhaitent se réorienter. Elle répond aux besoins de recrutement de certains secteurs en tension comme celui de la banque. Ce cursus en 3 ans, aux méthodes pédagogiques ajustées (les deux dernières années se faisant en alternance) a été créé en partenariat avec le centre de formation de la profession bancaire (CFPB). A l’Université de Cergy-Pontoise, 60 formations accueillent prêt de 1 500 étudiants en apprentissage. Il est dans l’ADN de notre université et encore en développement.
AU MÊME TITRE QUE L’APPRENTISSAGE, LA FORMATION CONTINUE EST UN ENJEU ESSENTIEL.
A l’avenir, une partie croissante des actions de formation continue pourra se faire dans les établissements d’Enseignement supérieur. Cela constitue une formidable opportunité pour développer un nouveau modèle économique. Nous sommes particulièrement engagés dans une politique de formation tout au long de la vie en accueillant un peu plus de 900 étudiants essentiellement au sein de nos formations ouvertes à l’apprentissage mais aussi, pour une centaine d’entre eux, dans le cadre de Validation d’Acquis de l’Expérience. Notre mission se traduit également par l’analyse fine des besoins des différentes branches professionnelles et l’accompagnement des composantes de l’université dans cette transformation.
DÉVELOPPER UNE VISION INTERNATIONALE
Depuis une quinzaine d’années, le nombre d’étudiants en mobilité dans le monde ne cesse d’augmenter de manière exponentielle. Ils sont aujourd’hui 4 millions, à l’horizon 2025, ils seront plus de 8 millions. Notre société est le reflet d’un brassage culturel important engendré par des échanges internationaux historiques. Pour être compétitifs, les étudiants ont aujourd’hui tout intérêt à découvrir une autre culture, à voyager. Il est de nos missions et de notre responsabilité de les y encourager. Ils développent une ouverture d’esprit et une adaptabilité certaine qui favorise l’employabilité. Ils comprennent l’autre et sa culture, s’adaptent plus rapidement et peuvent être un atout certain pour des négociations de marchés à l’échelle internationale. Nous offrons la possibilité de faire une année de césure entre le M1 et le M2 qui peut être l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle en dehors de notre territoire national. Au-delà de la mobilité en premier et second cycle, l’UCP propose de nombreux programmes internationaux. A titre d’exemple, la création de l’IEP de Saint-Germain en Laye en 2014 a permis un développement très rapide de ce processus. En effet, à la rentrée 2016, les 83 étudiants de troisième année partiront pour un an en Europe, en Asie, en Amérique de Nord et du Sud. En miroir, l’IEP recevra des étudiants étrangers qui suivront une formation en son sein. Et plus encore que les seules formations, ce sont les campus eux-mêmes qui s’exporteront à l’avenir.
MISER SUR LA PLURIDISCIPLINARITÉ
Source de créativité et d’innovation, l’interdisciplinarité est un défi majeur. Surfer entre économie, physique ou encore sciences de l’environnement permet d’élargir les palettes de compétences techniques et relationnelles des étudiants. En mixant les domaines d’études et en favorisant le dialogue entre disciplines, ils obtiennent une vision plus large et adaptée aux enjeux sociétaux. Le bi-cursus, à l’image des Cursus Master en Ingénierie de l’UCP, sont des modèles parlants. A moyen terme, les universités s’engageront certainement davantage vers des licences en collaboration avec des écoles privées. Un projet est en cours à l’UCP avec la mise en place d’un bachelor international reprenant plusieurs enseignements managériaux de l’ESSEC, qui fait partie, tout comme l’UCP, de la COMUE Université Paris Seine.