Fiche d’identité :
Adrien Cools – 21 ans – Origines belge et suisse Master 2 Lettres – Modernes Recherche à l’Université Paris-Sorbonne Master 1 Sciences Po
De mère comédienne, Adrien Cools voue depuis son jeune âge une passion pour la littérature. A 14 ans, il découvre les célèbres mais néanmoins difficiles romans Ulysse (James Joyce) et Faust (Goethe). Mais ne vous fiez pas aux apparences ! Pour ce jeune homme, la littérature ne se résume pas à ces grands noms. Président de l’association étudiante Prix Littéraire des Grandes Ecoles (parrainé par David Foenkinos, Prix Renaudot 2014), son ambition est de faire tomber les clichés sur une jeunesse qui ne lit plus et d’ouvrir les frontières d’une littérature souvent jugée trop « figée ». Portrait.
« J’assume ma subjectivité »
Depuis 2 ans, Adrien travaille au Service 1er tri chez Gallimard. Chaque semaine, il met en lecture ou refuse une centaine de manuscrits que la maison d’édition reçoit. « L’édition, c’est l’industrie du pari. Sur 50 écrits reçus, seuls 4 ou 5 passent en lecture. Quand je choisis un livre, j’assume ma subjectivité. » Confiant dans ses choix et porté par « l’esprit Gallimard », il reconnait qu’une œuvre est publiable « si c’est du jamais vu » : « l’originalité doit exister par le style et par le thème. » Et lorsqu’un manuscrit qu’il a choisi est publié, il témoigne avec humilité : « c’est un moment d’émotion et une fierté de participer à la révélation d’un écrivain. » Il se souvient du livre Quintet de Frédéric Olhen. « Il traite de la culture Néo-Calédonienne, peu médiatisée en Métropole. La littérature c’est l’altérité, c’est aller au plus près des autres. Même si de nombreux livres ne sont pas édités, ils ouvrent des connaissances infinies sur des sujets et des destins très différents. »
« La littérature est un business »
Porté par son enthousiasme, Adrien aborde son poste de président de l’association Prix Littéraire des Grandes Ecoles comme un réel engagement. « Je ne veux pas faire du PLGE un énième prix littéraire. Parmi les 2 000 prix qui existent, c’est le seul organisé de A à Z par des étudiants ! Pour la 6e édition, nous voulons transformer l’essai et être un acteur qui compte. » Pour lui, cet engagement est surtout l’opportunité de fédérer une communauté de passionnés inter-écoles et de lancer des vocations via la création d’un think-tank sur l’économie du Livre. « La littérature est un business ! » Un brin provocateur mais bien ancré dans la réalité, Adrien veut porter un projet qui lui ressemble. « La littérature moderne est peu portée dans nos études, par manque de recul sur notre propre Histoire. Elle est en retard sur l’actualité et doit introduire des éléments scientifiques et sociologiques propres au monde qui nous entoure. L’œuvre de Spike Jonze, “Her” est un bel exemple de film littéraire. Il aborde la question du transhumanisme et des nouvelles technologies avec originalité. »
« Je me sens bien à ma place »
Et parce qu’il est de nature à multiplier les projets et les rencontres, Adrien est en parallèle de ses études metteur en scène pour le théâtre. Sa dernière réalisation est l’adaptation de Sénèque d’Aragon pour des lycéens de Blanc Mesnil (93). « Comme l’éditeur, le metteur en scène est un catalyseur d’émotions, il travaille directement la matière humaine ! Il intègre l’altérité de l’acteur ou du texte afin de le transmettre au mieux au public. C’est une construction collective où les liens affectifs sont très forts. » Soucieux de se sentir utile au travers des projets qu’il porte, Adrien est aujourd’hui un jeune homme épanoui et heureux. « Je me sens bien à ma place. »
Portrait chinois :
Ton projet professionnel : Promouvoir la culture française tout en gardant un pied dans l’édition
Un livre : L’Aménagement du Territoire de Bellanger
Une rencontre : Philippe Demanet, secrétaire littéraire du Comité de lecture de Gallimard
Ton credo : Etre ouvert aux opportunités !
Comment te définis-tu ? Optimiste, enthousiaste et à l’écoute de ceux qui m’entourent
Audrey Froitier