Impossible de passer par le Mozambique, nous comprenons qu’il nous faut revoir tous nos plans. Nous avons un avion à prendre dans 6 semaines à Johannesburg, et nous aimerions passer au moins 2/3 semaines en Afrique du Sud. Il faut que l’on trouve ainsi le moyen le moins cher pour y voyager, et laissant suffisamment de temps pour aller à la rencontre de communautés isolées en chemin. Se diriger vers Dar-Es-Salaam est la meilleure solution. Capitale économique du pays, on y trouve toutes les ambassades et tous les moyens de transport. Le plan B commence !
Le blanc que nous avions aperçu à l’entrée du Mozambique nous prend en stop, pour nous remonter à Songea. C’est avec ce boer Francis que nous constatons les plus beaux exemples de corruption de la police. En 8 heures de route, c’est une dizaines de barrages de police que nous croisons. Tous demandent sans même le cacher un « petit souvenir » du Mozambique, voyant la plaque étrangère de la camionnette. Notre ami à l’habitude, il s’en tire à chaque fois avec un soda ou une barre de chocolat ! Sauf un instant, où ils veulent lui mettre une contravention pour une pseudo-zone 30. Il passe en payant le tiers de la somme, sans reçu bien-entendu. Nous nous entendons bien avec Francis, qui nous remonte finalement jusqu’à Iringa et nous héberge pour la nuit.
Le lendemain, nous tentons l’auto-stop pour nous rendre à Dar. On nous a conseillé d’essayer le soir, comme tous les camions voyagent de nuit. Ça leur permet d’éviter le trafic, mais surtout les barrages de police ! La corruption est vraiment institutionnalisée ! Le premier camion que nous rencontrons s’arrête, surpris de voir deux blancs faire du stop, et nous montons avec Aridi, qui part remplir sa citerne d’essence à Dar-Es-Salaam. Nous voyageons toute la nuit. Un bus renversé dans une falaise nous bloque 3 bonnes heures. C’est courant ici. Alors que nous commencions à somnoler, au milieu de la nuit, Aridi crie « Simba ! » : une lionne traverse nonchalamment la route juste devant nous ! Cet animal gigantesque en liberté complète nous laisse une forte impression… Nous arrivons finalement à 6h30 du matin dans la plus grande ville de Tanzanie. Les 5 jours que nous y passons nous servent à éplucher toutes les destinations et façons de voyager : les avions, les avions-cargos, les bateaux, les cars. Pas même le temps de nous baigner dans l’Océan Indien, nous devons nous rendre dans les différentes ambassades (difficiles à trouver…), pour être sûrs d’avoir les visas aux frontières. Finalement, nous penchons pour 3 jours de car, jusqu’à Harare au Zimbabwe.
Ces 3 jours se passent sans trop d’encombres. Si ce n’est l’état de la route, mais ça on s’est habitués. Les passages aux frontières sont assez stressant en revanche…
Il faut éviter les arnaqueurs et finalement ne faire confiance à personne. Nous nous faisons honteusement piéger (comme des bleus !) et arnaquer de 10€, mais limitons au moins les pertes à ça ! Une journée de route permet de traverser d’Est en Ouest la Tanzanie (nous restons d’ailleurs encore bloqués 3 heures au bord de la même falaise car un nouveau camion s’est renversé…). Arrivés vers minuit au bord de la Zambie, le car s’arrête et nous passons la nuit à la frontière. Là, au petit matin, c’est à chaque voyageur de gérer ses histoires de visa et son passage, il vaut mieux être juste plus rapide que le bus. Sauf que là, patatra ! on nous refuse nos dollars américains pour les visas, car ils sont antérieurs à 2006 ! Le nombre de faux (on en découvrira d’ailleurs plus tard) étant trop nombreux, seuls les billets les plus récents sont acceptés. Nous sommes ainsi bloqués sans avoir de liquide pour payer le visa. Hors de question de nous refaire avoir avec les changeurs de rue (oui, c’est comme ça que l’on a perdu 10€, on a cru quelqu’un sur le fait que le kwacha zambien est aussi fort que le dollar…). En fait, cette frontière est bien plus poreuse que celle avec le Mozambique, nous pouvons passer en Zambie, trouver un ATM qui marche puis revenir payer nos visas, ouf ! Une journée et une nuit de car à traverser la Zambie du Nord au Sud, puis passage de frontière au niveau du fleuve Zambèze avec le Zimbabwe. Là, aucun problème avec nos dollars. Une dernière journée de car nous amène enfin dans la ville qui nous semble la plus développée et la plus propre que nous ayons vu en Afrique : Harare.Suivez leurs aventures : http://trailsoflifeproject.wordpress.com/