Retour au bureau et flex office : comment gagner la lutte des places ?
Comment gagner la lutte des places au bureau ? ©ChatGPT

Retour au bureau et flex-office : comment gagner la lutte des places ?

8h30, vous sortez de l’ascenseur et vous tombez nez à nez avec la seule place libre de vos bureaux en flex office : celle qui est en plein courant d’air et à deux pas des sanitaires. Pas le choix, vous allez y passer la journée… mais vous ne vous ferez plus avoir la prochaine fois ! Au bureau, la lutte des places est en marche. On vous explique comment la gagner.

Mars 2020, on pensait tous ne jamais survivre au full télétravail… Et pourtant ! Cinq ans plus tard, le travail hybride et le flex office sont devenus la norme, cristallisant de nouvelles habitudes, pas toujours convergentes. Entre la Team mug perso et photo de son chat encadrée à côté de son écran, et la Team gourde et ordi portable à poser n’importe où, les frictions sont légion.

A chaque espace son travail

Il faut dire quele rapport à l’espace et aux pratiques de travail a complètement changé avec le travail hybride et le flex office. « En découvrant le travail à distance, beaucoup de salariés ont décidé de répartir leurs tâches en fonction de leur lieu de travail. A domicile pour les tâches requérant de la concentration (ils peuvent en effet y contrôler leur environnement sonore immédiat). Et au bureau, pour celles demandant de la coopération ou une moindre concentration. Partant de ce constat, ils ont adhéré plus facilement à l’idée de lâcher leur bureau statutaire » explique Delphine Minchella, enseignante-chercheure à l’EM Normandie et autrice de nombreuses études sur le sujet. Parallèlement, les entreprises ont vu dans l’hybridation du travail une opportunité de réduire leur budget immobilier, seconde source de dépense après la masse salariale.

Le grand méchant return to office

Le win win a donc tout bon ? Pas si sûr, quand on observe la lame de fond du return to office initiée par les GAFAM et les grandes boites américaines, il y a un peu plus d’un an. « Demander aux salariés de revenir au bureau cinq jours sur sept, pose un vrai problème de places. Même en misant sur les RTT, les congés ou les réunions extérieures qui permettent de moduler le taux d’occupation, la masse salariale est à même d’augmenter, engendrant un risque de manque de places. » Outre cette question logistique, celle de l’acceptabilité est aussi centrale. « Pour être accepté, le retour au bureau doit être adjoint d’une justification raisonnable et audible par les salariés. Cela doit répondre à une constatation objective de baisse de leur performance à domicile (ce qui est difficilement scientifiquement prouvable), au risque d’instiller une suspicion de désir de subordination. »

Et si je m’asseyais à côté de mon N+2 ?

C’est pour cela qu’il est important que les cadres dirigeants prennent aussi part à cette dynamique de retour au bureau en flex office. D’autant que leurs collaborateurs ont beaucoup à gagner de leur présence parmi eux. « Cela permet de pouvoir s’assoir à côté de son N+2 et de se manifester sur des projets dont on n’aurait sans doute jamais entendu parler si son bureau était trois ou quatre étages au-dessus » précise Delphine Minchella.

J’ai pas de bureau = je perds mon identité ?

Si ces questions et aléas sont bien réels, toutes les études convergent : quoi qu’il arrive, le bureau reste vital ! « C’est la matérialisation de l’entreprise et de la considération que l’employeur a pour ses salariés. » D’où l’intérêt de ne pas penser le flex office de façon trop brutale. Décloisonner tout un plateau pour mettre 200 personnes côte à côte, c’est contreproductif. Les gens ne se saluent plus, travaillent avec des écouteurs pour faire le moins de bruit possible et au final, ils ne collaborent plus. De fait, certaines entreprises ont décidé de concevoir leur flex office par service ou par unité. « Des espaces générant plus de proximité et de confiance et permettant donc à chacun de marquer son territoire avec des artefacts personnels » détaille Delphine Minchella.

C’est mon 1er jour : comment je choisi la bonne place ?

Mais alors, comment choisir LA bonne place sans avoir à jouer des coudes tous les jours pour éviter la place honnie que toute la boite a rebaptisé Le bureau zéro ?

🕵🏻‍♂️Règle N°1 : observez. « La phase d’observation est cruciale pour comprendre les codes de l’occupation spatiale de l’entreprise. Cela permet par exemple de s’assurer qu’une place libre… est vraiment libre ! Vous ne le savez peut-être pas, mais elle est équipée d’un siège ergonomique, la dédiant ainsi à l’usage unique de ce collègue souffrant de troubles musculosquelettiques. Sans oublier ce manager qui se dit jouer le jeu du flex office… mais qui s’assoie toujours à la même place. Ou encore cette collègue qui ne supporte pas qu’on utilise le mug qu’elle a ramenée de son dernier voyage. »

⏰D’autant que faire sa place (au sens littéral du terme) est hautement stratégique. « Toutes les places ne se valent pas. La proximité d’une fenêtre, d’un radiateur ou d’un mur qui permet de cacher son écran d’ordinateur, est très appréciée » détaille Delphine Minchella. Avant de conclure par le tip ultime : « la meilleure stratégie pour avoir la meilleure place : c’est d’arriver avant les autres ! »


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