Marc-André Meyer, directeur académique du programme « Métier : Dirigeant » de Toulouse Business School
Marc-André Meyer, directeur académique du programme « Métier : Dirigeant » de Toulouse Business School

Quand les dirigeants cherchent l’inspiration

Échanges entre pairs, formation, international, les dirigeants multiplient les sources d’inspiration témoignant de l’importance de l’ouverture d’esprit, de la curiosité perpétuelle pour instiller une vision inspirée dans les entreprises.

Marc-André Meyer, directeur académique du programme « Métier : Dirigeant » de Toulouse Business School
Marc-André Meyer, directeur académique du programme « Métier : Dirigeant » de Toulouse Business School

Mise en perspective
Les agendas des dirigeants de grands groupes se caractérisent par une part croissante de leur temps passé à l’étranger. Ces séjours sont une source d’inspiration pour Maurice Thévenet, professeur de management à l’ESSEC. « A l’étranger, ils se ressourcent, s’imprègnent d’autres façons de faire ou voir les choses. » Concernant les plus petites entreprises, le professeur insiste sur l’importance des clubs de dirigeants. « Ils confrontent leurs points de vue, partagent leurs difficultés et réussites qui sont autant de sources d’inspiration pour mettre en perspective sa propre situation. » Les CCI organisent aussi des voyages d’études (learning expedition) permettant de voir d’autres secteurs ou pays, et donc manières de faire du business.

 

Développer sa réactivité
Ancien dirigeant d’entreprise, Marc-André Meyer dirige depuis 10 ans le programme « Métier : Dirigeant » de TBS créé en 1973. Que viennent chercher les dirigeants à TBS ? « Une capacité stratégique à lire dans l’avenir. Durant ces 18 mois, ils échangent avec d’autres chefs d’entreprise. Ils savent qu’ils ne peuvent éternellement résoudre seuls leurs problèmes et posséder la connaissance infinie pour appréhender un environnement qui change perpétuellement. » Ils se forment pour acquérir l’expertise qui leur permettra de bien poser leur problème, la connaissance étant pour Marc-André Meyer, le moteur de l’agilité si nécessaire au patron pour guider son entreprise avec souplesse et réactivité. « La formation est un moment pour formaliser son ressenti, ses expériences et savoir en faire des outils. Fondamentalement, les dirigeants viennent ici pour se remettre en ordre de marche face aux problèmes, à la compréhension de leur environnement. »

 

Se ressourcer
L’inspiration est aussi au menu des dirigeants qui suivent le MBA de l’ED HEC. Benoît Arnaud, directeur ED HEC Management constate une évolution de leurs attentes. « Ils ont besoin d’échanger en dehors de leur entreprise, surtout lorsqu’elle va mal. Nous proposons un accompagnement managérial, un coaching carrière structurant. Sortir de l’entreprise les met en décalage avec leur quotidien, leur permet de s’ouvrir, d’apprendre à faire différemment, à trouver des solutions qui ne sont pas dans l’entreprise. » La problématique numéro un des dirigeants actuellement est : comment faire plus avec moins ? « Pour cela, ils ont besoin de se benchmarker, de voir ce qui se fait dans d’autres environnements, quelles sont les tendances, résume Sylvie Deffayet, compétences managériales de l’ED HEC. Ce n’est pas une solution miracle qu’ils recherchent mais bien l’inspiration pour revisiter leurs problématiques et penser de nouvelles solutions. Il y a peu de chances de trouver des solutions lumineuses le nez de dans le guidon, il leur faut trouver le temps de prendre du recul. »

 

Prospective et fondamentaux
La mise en place de prix pour les recherches en management et le succès d’ouvrages de chercheurs traduisent aussi ce besoin d’ouverture et une volonté d’évoluer pour Hervé Baculard, président de Syntec conseil en management. « Les dirigeants s’intéressent à la fois aux théories et aux nouvelles approches et pratiques, à ce que font d’autres entreprises et secteurs. Ils sont à la recherche d’idées nouvelles. Ils ressentent le besoin d’ouvrir les yeux sur de nouvelles réalités et problématiques. Ils cherchent des éléments de prospective, la faculté à identifier les signaux faibles. Ils souhaitent aussi être à même de mieux appréhender leur entreprise et ont besoin de se renforcer sur les fondamentaux. »

 

A. D-F