Meggy Pyaneeandee © Jean Marc Auclair

Meggy porte la gagne en écharpe !

Portrait

 

Qui es-tu ?
Meggy Pyaneeandee
22 ans
Master Marketing de Sciences Po, en année de césure
« Le rêve de mon père ? Que je fasse Sciences Po. Celui de ma mère ? Que je devienne Miss France ! » Elève en Master Marketing dans le célèbre établissement de la rue St Guillaume et élue Miss Ile-de-France 2016 il y a quelques mois, on peut dire que Meggy Pyaneeandee sait faire le bonheur de ses parents. A quelques semaines de l’élection de Miss France à Montpellier, cette winneuse dans l’âme revient sur son parcours atypique.  – Par Clarisse Watine

 

Itinéraire d’une excellente élève

Comptant parmi les meilleurs éléments de son lycée du Blanc-Mesnil, Meggy a été orientée en Terminale S. « Mais cette filière n’était pas faite pour moi : je n’ai pas l’esprit scientifique et je devais travailler très dur pour finalement avoir des notes médiocres. » C’est donc sans hésitation qu’elle a rejoint le module de préparation à Sciences Po mis en place dans son lycée. « Moi qui aimait déjà beaucoup les sciences sociales, ça m’a donné une vraie bouffée d’air frais… même si c’était un peu Koh Lanta ! Ce module, c’est du sérieux, ça demande beaucoup de travail et de cran. Je me suis donnée à fond même si je ne pensais pas pouvoir le réussir car je ne me considérais plus comme une excellente élève. Je n’étais plus sûre d’avoir le Bac alors Sciences Po… » Alors qu’elle ne savait plus quoi penser de son avenir, Meggy a rejoint l’IEP et retient aujourd’hui de ce prestigieux établissement « ses très bons profs, son ambiance, son melting-pot et la possibilité donnée à tous les élèves, aisés ou boursiers de bénéficier des mêmes opportunités. »

© Jean Marc Auclair
© Jean Marc Auclair

Bienvenue chez les canons !

A fond dans ses études, Meggy ne pensait pas une seconde qu’elle pourrait un jour concourir à l’élection de Miss France. Et pourtant, une rencontre avec François Durpaire, universitaire spécialiste des questions d’éducation et de diversité aux US et membre du jury de Miss IDF a tout fait basculer. « Après avoir discuté de nos centres d’intérêt communs à la suite d’une conférence donnée à l’école, il m’a dit de postuler pour l’élection de 2016. Je ne l’ai pas pris au sérieux car pour tenter un concours de beauté il faut se sentir exceptionnellement belle et moi, je n’ai pas forcément le physique type d’une Miss. J’en ai parlé à mes parents et ils étaient à fond, persuadés que ça m’ouvrirait beaucoup de portes et peut-être même plus que mon diplôme de Sciences Po. » Convaincue, Meggy a donc envoyé ses photos et est partie au casting armée de sa personnalité d’enfer, d’une robe, d’un maillot de bain et d’une paire de talons. Emballé par son profil et son discours, le jury l’a sélectionnée pour la 2e étape. « Je me suis mise à y croire et me suis donnée à fond : c’était la victoire ou rien ! »

© Jean Marc Auclair
© Jean Marc Auclair

Une incroyable ouverture sur le monde

Et la victoire, elle l’a décrochée ! Elue en juin dernier Miss IDF 2016, Meggy a aujourd’hui un seul objectif : l’élection de Miss France en décembre prochain. « Si je suis élue, je me donnerais bien sûr à 100 % dans mon rôle de Miss France. L’année suivant mon règne, je souhaiterais mettre ma médiatisation au profit des projets qui me tiennent à cœur, notamment sur le thème de l’éducation. Quand ma mère est arrivée en France à 20 ans, elle ne savait ni lire et ni écrire et aujourd’hui, moi je fais Sciences Po : on a tellement de chance de pouvoir accéder gratuitement aux études supérieures en France ! ».

 

Je suis la future Miss France parce que…
« Ca fait 20 ans qu’on n’a pas eu une Miss IDF élue Miss France. L’Ile-de-France est la région de la diversité et je pense bien le représenter : j’ai grandi dans le 93, j’ai un physique qui n’entre pas dans les codes de beauté traditionnels et je suis une femme de couleur qui représente une région de Métropole et non l’Outre-Mer. Je casse un peu les codes de la fille qui n’a rien dans la tête et je crois que mon histoire peut donner de l’espoir aux jeunes qui n’osent plus avoir d’ambitions. »