pAtrick DAugA
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Les cLés pour bien réussir son expatriation au brésil (suite)

bien réussir son expatriation

 

Après Avoir trAvAillé pour Accenture Au Brésil en 1989, une expAtriAtion Aux étAts-unis et en Angleterre, pAtrick DAugA (sup De co BorDeAux 1984 – executive progrAm à stAnforD), revient en 2004 et prenD en 2006 lA tête D’AltrAn Do BrAsil. il est AujourD’hui Associé DAns un cABinet Brésilien De conseil en fusion Acquisition et conseiller Du commerce extérieur pour le quAi D’orsAy.

 

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Quel a été votre premier contact avec le Brésil ?
Je suis parti en 1989 pour créer l’activité informatique d’Andersen Consulting. Avec le recul, il m’a manqué une certaine préparation. J’ai eu la chance de loger chez des amis brésiliens qui m’ont initié aux codes culturels.

 

Pourquoi est-il essentiel de parler portugais ?
Maîtriser la langue montre que vous êtes investi, que vous avez fait un effort. Pouvoir converser sur la musique, la littérature ou l’histoire montre que vous êtes là pour découvrir, que vous n’arrivez pas en terrain conquis.

 

Et de se renseigner sur le pays ?
Dans le cadre professionnel, on est censé savoir où l’on met les pieds. Avant de partir, il faut avoir des connaissances sur le Brésil, notamment ses indicateurs économiques sous peine de commettre des impairs. Cela est d’autant plus important que le pays vit de profondes mutations depuis 10 ans.

 

Comment un jeune peut-il y déButer ?
Faire une recherche sur place est très aléatoire. Pourquoi une entreprise brésilienne ou une filiale française recruteraient-elles un Français sans visa et débutant ? Les jeunes Brésiliens sont bien formés, parlent souvent 3 langues et sont surtout très motivés. Ils peuvent aussi compter sur leur réseau. Le plus simple est d’être recruté en France et expatrié. L’entreprise réalisant pour vous les démarches administratives, vous préparant à votre mission. Le VIE est aussi une formule qui fonctionne très bien au Brésil.

 

Quelles sont les clés pour décrypter le code culturel Brésilien ?
Les Brésiliens n’aiment pas le conflit. Cela veut dire qu’ils ne disent jamais clairement non. Ils fuient le rapport de force, on a toujours l’impression que tout va bien. Le Français doit donc ravaler son habitude de tout démontrer et débattre. Ici il faut savoir vivre dans le doute. Cela dit le climat est très sympathique, l’ambiance vraiment décontractée.
L’un des pièges est que l’on se sent à l’aise dans une culture chrétienne et une langue latine, les échanges semblent faciles. Or, cette proximité n’est que superficielle. Elle endort un peu et on oublie de passer au filtre culturel une attitude (pas de heurts et de contradiction, gentillesse …) qui cache de vraies différences. Il ne faut donc pas se méprendre, prendre un vrai temps pour l’adaptation et tout analyser à deux fois, notamment dans les relations d’affaires. L’hygiène est primordiale aux yeux des Brésiliens. Cela paraît un détail, mais si vous n’êtes pas irréprochable cela vous démarquera très défavorablement. Ici, on est peu respectueux des horaires de rendez-vous, professionnels comme personnels. La tolérance va d’une demi-heure à 10 minutes selon les villes et les embouteillages. Sans réseau, il est difficile de faire sa place. Amis, appuis politiques et famille, le monde des affaires est assez « incestueux ».

 

La vie est-elle chère ?
Elle l’est devenue. C’est pourquoi il faut être attentif à sa rémunération. Les entreprises offrent aujourd’hui des packages comprenant les salaires supérieurs de 30 % à ceux de Paris. Les logements sont chers dans les quartiers résidentiels où les habitants payent aussi des entreprises de sécurité. Si la situation s’est améliorée, la violence n’a pas disparue.

 

Le Brésil est-il le nouvel eldorado ?
Il n’est pas l’eldorado que l’on décrit en Europe depuis quelque temps. Il est dur derrière l’apparence de facilité qu’entrevoit un jeune en vacances. Le plus simple est de partir mandaté par une entreprise, et surtout de très bien se préparer.

 

A. D-F