Lisez l’Humanité pour changer !

Les 50 ans de L’EFAP

Ancienne diplômée de l’EFAP en 1995 et d’un DESS en intelligence de la communication écrite à l’université Paris V, Mouna Abkari est la nouvelle directrice de la communication et des relations presse de l’Humanité, nommée à ce poste en juillet 2011. A 38 ans seulement, cette personnalité emprunte de dynamisme et d’une sincère joie de vivre offre un parcours des plus riches et des plus divers. L’ambassade du Maroc, Robert Hue, Mazars, Médiamétrie, les Parcs nationaux de France ne constituent ainsi que quelques exemples des structures ou personnes auxquelles elle a consacré son talent et ses compétences, tantôt comme attachée presse, tantôt comme responsable de la communication.

 

 

« Un parcours au fil des rencontres »
Une carrière fascinante qui peut donner l’impression que Mouna Abkari a la bougeotte et qu’elle a à cœur de varier les expériences. Pourtant, à la question de savoir s’il s’agit là d’une véritable volonté de diversification, elle s’exclame : « Non ! Mon ambition première, c’est vraiment de trouver un poste dans lequel je puisse évoluer au fil des années. Ma vie professionnelle a toujours été rythmée par des rencontres et à chaque fois j’ai rebondi sur ce que l’on m’a proposé. Ce n’est donc pas tant un souhait de changement qu’un état d’esprit. A chaque opportunité qui s’est présentée, je me suis dit : « Et si je ratais une occasion ? ». Et des opportunités, elle en a eu beaucoup, qui lui ont fait goûter à des aventures très différentes les unes des autres, mais qui présentaient toutes des caractéristiques communes. « Paradoxalement, même si j’ai papillonné entre différents secteurs d’activité, je trouvais que le point commun c’était la création de lien. Mais les contextes étaient extrêmement différents et cela demandait quand même une petite gymnastique d’adaptation aux environnements,problématiques, etc. Par ailleurs, les budgets n’étaient pas les mêmes. Mais, le métier, lui, restait identique. »

Une question se pose toutefois lorsque l’on constate que cette spécialiste de la communication a œuvré aussi bien pour Robert Hue ou André Chassaigne du Parti Communiste Français que pour de grandes structures « capitalistes » comme Mazars ou Syntec numérique, la chambre patronale du secteur IT : doit-on adhérer aux valeurs qui sous-tendent la structure pour laquelle on travaille lorsque l’on souhaite agir efficacement dans le domaine de la communication ? Non, pas nécessairement, c’est la réponse de Mouna Abkari. « Au niveau de la communication, je suis apolitique. J’ai vraiment une démarche professionnelle comme les agences de communication ou les avocats. Je travaille avec des personnalités qui ont des valeurs que j’estime justes et qui ont une véritable attente au niveau professionnel. Il y a des gens bien à droite comme à gauche. Ce qui me plaît, c’est le lien que l’on crée entre les différentes personnalités. »

 

« Les valeurs prônées par l’Humanité me correspondent »
Aujourd’hui directrice de la communication et des relations presse pour l’Humanité et pour son directeur, Patrick Le Hyaric, ses principales missions sont de trois ordres :

1. Offrir au journal un maximum de visibilité dans les médias, en assurant la présence de l’Humanité dans les revues de presse. Une tâche que Mouna Abkari trouve particulièrement difficile en cette période de campagne électorale qui laisse peu la parole au journal. « En temps normal, c’est difficile, mais là, c’est du boycott ! »

2. Rafraîchir l’image de l’Humanité, notamment auprès des jeunes. Depuis plusieurs mois, on voit ainsi fleurir des affiches qui osent et qui interpellent, dont l’une d’entre elles va même jusqu’à mettre en scène Nicolas Sarkozy lisant l’Humanité, et qui délivrent chacune le même message : “Lisez l’Humanité pour changer.” « Il y a toujours eu une communication institutionnelle. Là, on a cherché à aller à contre-pied de ce qui se faisait d’ordinaire. Cette campagne ne s’inscrit pas du tout dans les habitudes du journal. »

3. Être le porte-voix des classes populaires : Cette triple stratégie, Mouna Abkari la mène en solo puisque le département communication de l’Humanité c’est elle, et elle seule. « On n’a pas les moyens de grands journaux. On fait beaucoup avec des bouts de ficelle. » Mais loin d’y voir un frein, elle semble prendre cette contrainte comme un challenge, un défi qui la motive. Une volonté et une détermination qui trouvent très probablement leur force dans la sincère affection qu’elle porte à l’Humanité. « C’est un journal qui est en pleine évolution, voire révolution. Il a des ambitions qui sont assez constructives, il a une vraie histoire, de vraies valeurs et les journalistes sont de très bons professionnels. »

 

Claire Bouleau