Gilles Quénéhervé, premier médaillé olympique à l’ENA

Gilles Quénéhervé (au 2e plan à droite)
Gilles Quénéhervé (au 2e plan à droite)

 

Gilles Quénéhervé (au 2e plan à droite)

Doyen de promo à 44 ans, Gilles Quénéhervé figure depuis le début de l’année parmi les 110 élèves de la dernière promotion de l’ENA. Toujours codétenteur du record de France sur 200 m, l’ancien vice-champion du monde et médaillé olympique souhaite entamer un nouveau départ professionnel dans le corps préfectoral.

Pourriez-vous revenir brièvement sur votre parcours étudiant et sportif de champion ?
Détecté aux épreuves du bac, j’ai découvert l’athlétisme sur le tard. J’ai commencé à m’entrainer sérieusement en octobre 1984 pour intégrer l’équipe de France senior 18 mois plus tard. Cela a bouleversé ma vie. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec cette opportunité de faire une carrière de sprinter de haut niveau alors que je pensais poursuivre les études, ayant toujours eu d’excellentes notes en classe. Cependant j’ai tout de même souhaité ne pas faire que du sport. Via l’AFIS, Association pour la Formation et l’Insertion des Sportifs, j’ai bénéficié d’une formation en communication pendant deux ans. A l’époque de mes titres de vice-champion du monde et de médaillé olympique, vers 1987-88, j’ai intégré l’entreprise Solac, une des branches d’Usinor-Sacilor et bénéficié d’une formation à mi-temps. Je travaillais le matin à la Défense et m’entrainais l’après-midi à Colombes. Des interclubs aux JO, l’athlétisme est resté un jeu, jamais une fin en soi !

« Ma personnalité avait été transformée grâce au sport… … J’ai donc créé une société qui travaillait sur le développement personnel par l’intermédiaire du sport. »

Vous avez ensuite créé votre entreprise ?
Ma personnalité avait été transformée grâce au sport, notamment au sport de haut niveau. Je pouvais me fixer des objectifs ambitieux, j’étais beaucoup plus sûr de moi, je savais gérer mon stress, je m’exprimais facilement en public, etc. Les qualités développées dans le sport de haut niveau sont tout à fait transférables au monde de l’entreprise. J’ai donc créé une société qui travaillait sur le développement personnel par l’intermédiaire du sport. J’intervenais auprès des collectivités, des associations et des entreprises.

En 2003, changement de cap, vous découvrez la fonction publique ?
En effet, j’ai intégré le Ministère des Sports après avoir réussi le concours de professeur de sport. Affecté à la DDJS du Val d’Oise, j’avais comme mission principale le lien sport / entreprise. J’ai validé toute cette expérience professionnelle par un diplôme en 2008, un Master en « management des organisations sportives » organisé par l’Insep et l’université de Lyon. Comme je souhaite atteindre dans l’administration le haut niveau que j’ai connu dans ma carrière sportive, il ne restait plus qu’à tenter le concours de l’ENA !

Comment avez-vous abordé ce nouveau challenge ?
La possibilité que m’a donnée l’administration d’être détaché pour préparer le concours a été une chance inouïe. J’ai intégré ce cycle préparatoire en novembre 2009 et abordé ce challenge comme une compétition. Un coach qui m’a aidé à formaliser ma stratégie, fixer mes objectifs et arriver « opérationnel » aux épreuves du concours en septembre 2010. Cette personne travaille à l’Insep et prépare beaucoup de sportifs et non- sportifs sur des écrits de haut niveau, en se focalisant sur la méthodologie et l’appréhension de matières que je découvrais plutôt que l’acquisition de connaissances pure et dure !

Comment se passe votre intégration et qu’envisagez- vous après l’ENA ?
Je pensais côtoyer des jeunes « assez formatés » et j’ai découvert des gens aux parcours différents, très ouverts, qui ont la tête sur les épaules et m’ont accepté de façon phénoménale. Je suis très surpris par la maturité de ces jeunes de 23-25 ans. Si j’intègre la préfectorale (?) tout dépendra de mon classement de sortie (!), je souhaite mettre en œuvre les qualités que j’ai développées jusqu’alors : être proche des gens, essayer de régler les problèmes, gérer les situations de crise.

B. B.

 

 

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