Khâgne, hypokhâgne, maîtrise de lettre et Sciences Po pour finir, Elodie Fondacci, pour les petits et pour les grands…
Après Sciences Po…
J’ai commencé par intégrer le magazine Minotaure qui avait pour but de commenter l’actualité à travers des photos artistiques. Ensuite Radio Classique, que je connaissais déjà car j’y avais fait mon stage de fin d’études, m’a proposé d’animer pendant trois ans une émission culturelle durant laquelle j’évoquais des ouvrages, des films ou des pièces de théâtre tout en recevant un certain nombre d’invités (auteur, acteur, metteur en scène). En 2008, je me suis arrêtée quelques mois pour un congé maternité. C’est en rentrant que j’ai proposé de créer une nouvelle émission pour enfants !
Pour endormir les petits et divertir les grands
Mon émission qui consiste à lire des contes en musique entre 20 heures et 20 heures 10, est écoutée par 100 000 auditeurs chaque soir, mais ce ne sont pas tous des petits ! Je reçois beaucoup de mails de personnes plus âgées qui avouent avoir gardé leur âme d’enfant et continuer à aimer les contes de fées. Même des mélomanes avertis s’étonnent de redécouvrir des musiques quelquefois difficiles d’accès, par le biais d’histoires qui en dévoilent le coté narratif, un peu comme le fait le cinéma. Mais ce qui me plaît le plus dans ces contes c’est qu’ils initient à la musique par la douceur, presque sans y penser. Beaucoup de gens ont peur d’écouter de la musique classique sous prétexte qu’ils n’y connaissent rien. Comme s’il fallait avoir lu des thèses pour être bouleversé… Vous savez ce que disait Pavarotti ? « Apprécier la musique en lisant des livres c’est comme faire l’amour par correspondance ! »
« Je n’ai pas dit mon dernier mot ! »
Certaines des histoires que j’ai écrites ont été publiées aux éditions Gautier-Languereau sous forme de livres-CD. Je n’exclue pas un jour de réaliser la même chose pour des adultes car toutes les histoires peuvent se raconter à travers la musique. Je l’ai déjà fait une fois pour Radio Classique, à l’occasion d’une émission spéciale consacrée au salon du livre : nous avions mis en musique des nouvelles d’Edgar Poe et d’Oscar Wilde. C’était formidable.
Radio et boulot
C’est un secteur difficile, surtout en ce moment. Si le Service public bénéficie de revenus assurés avec la redevance (ce qui n’empêche pas les restrictions d’ailleurs !), les radios privées ne se financent qu’avec la publicité dont les recettes s’amenuisent en temps de crise. C’est un défi de taille. Elles n’ont d’autres choix que de développer des économies parallèles avec des ventes de produits dérivés, comme des spectacles ou des CD pour tenter d’élargir les recettes. Comme souvent dans la culture les places sont chères et pas forcément très bien payées. Les personnes issues des grandes écoles restent bien représentées dans le secteur. Notamment dans les domaines administratif, financier, ressources humaines ou communication. Les profils des animateurs sont plus divers. Je constate également que la parité homme/femme n’est pas encore réelle dans le monde des médias au niveau traitement, salaire et évolution de carrière.
Vive Internet !
La radio sur Internet représente une opportunité extraordinaire. où l’on se trouve car toutes les radios privées ne couvrent pas l’ensemble du territoire.
Grandes écoles et réussite
Mes 3 années de prépa et l’IEP m’ont appris l’efficacité : j’arrive à travailler énormément en un minimum de temps. Je sais que je le dois à un certain nombre de dissertations finies à l’aube !
Patrick Simon