Laura Simon, étudiante en 3e année aux Arts et Métiers ParisTech, entame la dernière ligne droite de sa formation d’ingénieure. Son ambition : appliquer ses connaissances en logistique au secteur du luxe. Je l’ai suivie durant une journée entre ses cours, activités associatives et sportives et rencontres avec ses amis.

Comme de nombreux étudiants des Arts, Laura étudie au centre d’enseignement de Paris pour sa dernière année.
Originaire de Brest, elle a fait sa prépa à Rennes et intégré le centre d’Angers après avoir été reçue au concours. « La prépa PT que j’ai suivie mène pour beaucoup aux Arts. J’avais présenté plusieurs écoles d’ingénieurs, et j’ai donc eu le choix. » «Après le tronc commun, Laura a opté pour le cursus « Gestion industrielle et chaîne logistique globale » comme 70 des élèves de sa promotion. Le premier semestre est surtout composé de cours/séminaires d’une journée dispensés par des professionnels d’entreprises. À partir de février, nous effectuons un stage de 6 mois. » Le responsable du cursus, Samir Lamouri, est son professeur principal. « Il a un bureau à l’école, mais nous communiquons surtout par mails. Il est mon référent pour mon projet de fin d’études. »
Aimer son métier
Sa journée débute à 8:30 et est découpée en tranches d’1:30 de cours.
Aujourd’hui, c’est Patrick Genin (ENPC 2000), Supply chain support manager chez l’horloger Audemars Piguet en Suisse, qui fait cours. Il propose de faire découvrir par la simulation la théorie des contraintes. Il débute par une étude de cas le matin, et l’illustre d’un cours de gestion industrielle puis de méthodologie durant l’après-midi.
L’intervenant présente d’abord son parcours et explique qu’il est entré dans le monde de l’horlogerie par hasard. Il a également fait un DEA en sociologie des organisations aux Ponts et une thèse. « Durant cette période, j’ai travaillé dans le secteur du tube en acier. Je me suis aperçu qu’il fallait être fier de l’entreprise et du produit pour lequel on travaille. Je suis donc revenu à mes premières amours. »
Laura a intégré cette nécessité d’aimer son métier pour s’y épanouir. Elle a découvert l’univers du luxe durant son stage de 2e année chez Longchamp. Elle va d’ailleurs réaliser son stage de fin d’études chez Cartier Joaillerie sur un projet de lean management. « L’objectif est de mettre en place des processus visant à réduire le time to market. Je suis ravie d’intégrer une maison aussi prestigieuse que Cartier. » Parallèlement à son diplôme d’ingénieur, Laura prépare un master recherche à la Sorbonne en « Sciences de gestion, management des productions » avec une dominante marketing. « J’ai découvert la supply chain, un domaine qui m’a beaucoup plu, en cours de génie industriel, et pensé que le marketing serait un excellent complément. Suivre ce master sera un atout pour exercer dans le luxe. La France compte de nombreux leaders dans ce secteur en développement, et abrite toujours des sites de production ce qui n’est pas le cas dans toutes les industries. »
Pédagogie inductive
Patrick Genin présente le cas, « vous êtes 70 patrons d’usine, je suis votre opérateur. Votre objectif est de maximiser les profits de votre affaire. Je vous donne une usine avec ses machines, un capital de départ, à vous de régler les machines, d’exécuter les tâches, le montage des produits et d’en assurer la vente, en gardant un oeil sur tous les indicateurs. » La première mise en situation se solde par un échec. Les instructions fusent, sont parfois contradictoires. La démonstration est faite, « je vous ai laissé agir pour montrer pourquoi il est important de nommer des responsables de chaque domaine dans une entreprise. Il faut également poser des calculs afin de déterminer l’organisation des chaînes de production la plus intéressante en fonction des contraintes qui existent entre les machines et dans le cycle. » Un élève se propose pour prendre en main l’usine, et est aidé par d’autres qui font quelques calculs pour déterminer comment optimiser la production.
« Au fond, ce cours enfonce des portes ouvertes, le pilotage par contrainte c’est beaucoup de bon sens. Une chaîne logistique est composée de maillons et chacun a ses contraintes. Il faut identifier les maillons faibles de la chaîne afin de maximiser la ressource critique. Nous verrons dans le cours ce dont nous avons besoin en termes de méthodologie et de théorie. »
« Nous sommes déjà presque considérés comme des ingénieurs »
Laura déjeune avec ses amis à la cafétéria de l’école ou au restaurant universitaire. Elle a retrouvé à Paris une cinquantaine d’élèves du centre d’Angers. « Nous n’avons pas le droit de suivre toute notre scolarité dans un même centre afin de prendre l’habitude d’une mobilité qui sera celle de notre vie professionnelle. » Avant de reprendre les cours, Laura va souvent à la bibliothèque pour lire ou travailler. Elle y prépare notamment les projets de groupe ou études de cas. « En 3e année, il ne s’agit plus de faire du par cœur mais d’entrer dans la pratique. Nous sommes de plus en plus considérés comme des ingénieurs. »
Après les cours, place aux activités personnelles
Laura habite à la Cité universitaire dans la Maison des Arts et Métiers. « C’est une chance d’être logée à proximité de l’école. C’est également très convivial de vivre entre étudiants. La majorité des activités associatives et soirées se déroule d’ailleurs à la résidence. » Laura est la secrétaire de l’Union des Élèves (BDE). Elle faisait déjà partie de l’association de son centre à Angers. «C’est une association intéressante car elle organise les grands événements comme le voyage au ski ou le Gala. Faire partie du bureau permet d’être au coeur de la vie de l’école et de rapidement connaître tout le monde. Je consacre environ 10 heures par semaine à l’association, le soir ou le week-end. » Laura est également une sportive accomplie. Elle a longtemps fait de l’athlétisme en club. Aujourd’hui, elle a moins de temps mais continue à courir plusieurs fois par semaine après les cours ou le week-end.
A. D-F