Issu « à la fois de l’univers du sport et de l’univers de l’enseignement » comme il le dit lui-même, c’est sans surprise que Michael Tapiro, créateur du master des métiers du sport à l’ESG et président de l’agence Au delà du sport, s’est retrouvé à la tête de la toute nouvelle Sports Management School (SMS).
Un cycle bachelor, un cycle expert
« Une école de commerce pour le sport business sur un modèle très anglo-saxon qui diplôme à la fois en BAC+3 et en BAC+5 », c’est la description que son nouveau directeur Michael Tapiro donne de SMS, qui a vu sa première promotion débarquer en septembre 2011. 63 élèves en post bac pour le cycle bachelor et 36 pour le cycle expert en MBA, voilà qui n’est pas négligeable pour un début. Deux cursus différents, avec l’idée de répondre à la double demande du marché sportif : des vendeurs, des commerciaux, des opérationnels, d’une part, et des géostratèges, des « managers aguerris » d’autre part. Située à la défense, SMS appartient au groupe EDC Paris (Ecole des Dirigeants et Créateurs d’entreprise) grâce auquel elle bénéficie « des locaux, d’une partie du corps professoral et d’une partie du réseau très puissant d’anciens. »
« L’entreprise au coeur de la pédagogie »
L’idée est louable, me direz-vous, mais il existe déjà un certain nombre d’écoles qui enseignent les professions du sport, surtout en 3e cycle. Certes. Mais « ce n’est pas parce que c’est compétitif qu’il n’y a pas de place », rétorque le directeur de l’école à ceux qui considèreraient que ce marché est saturé. Surtout que ce dernier entend bien changer la pédagogie utilisée jusqu’alors, en se basant sur les connaissances et l’expérience du milieu sportif qu’il a acquises tout au long de sa carrière. « Il y a quinze ans on faisait des cours et en parallèle des stages. Notre force, c’est qu’on a mis l’entreprise au coeur de la pédagogie. On travaille sur des cas réels. Nous sommes directement impliqués dans les événements sportifs. C’est important que nos étudiants soient directement en contact avec les acteurs du monde sportif. De plus, on a mis en place un système de parrainage : chaque étudiant a un parrain dans le monde du sport. Enfin, je construis le projet professionnel des étudiants avec eux et en fonction de ce projet je les mets en contact avec la bonne interface entreprises. Il ne faut pas orienter les étudiants en fonction des emplois qu’on peut leur proposer, c’est trop facile. Il faut essayer de suivre leurs envies, leur projet professionnel. » En résumé, la différence avec les formations concurrentes se fera selon lui « sur le réseau, la qualité de l’enseignement, l’innovation pédagogique ». Sans oublier une posture délibérément internationale. « Très rapidement nos étudiants iront suivre des programmes internationaux en anglais. L’objectif de SMS c’est d’être présente sur tous les continents. »
Le sport ne connaît pas la crise
La réussite de cette école, Michael Tapiro la fonde sur une idée simple : dans un contexte économique morose, le secteur du sport, lui, a la cote. « PricewaterhouseCoopers prévoit +3,7% de croissance par an d’ici 2015 pour le marché mondial du sport. De plus, désormais le sport n’est plus cantonné au stade, il est dans la politique, dans les entreprises, les écoles, il est sociétal. Il est partout. Aujourd’hui l’image des sportifs est très importante. Dans le classement des Français préférés il y a toujours Zinedine Zidane, David Douillet et Yannick Noah. » A cela s’ajoute l’accent qui est mis sur le sport comme garant d’une bonne santé, et le lien qui est fait entre sport et développement durable. Le succès de SMS ne serait donc pas surprenant, ce qui n’empêche pas Michael Tapiro de garder une posture modeste. « Le sport pour nous, c’est l’humilité. »
Les élèves de SMS ont accepté de donner un coup de main aux organisateurs du Challenge du « Monde des Grandes Ecoles et Universités » le 2 juin. Pourquoi s’associer à cet événement ?
« Je suis très admiratif de ce que vous avez fait. L’événement permet de communiquer avec les entreprises partenaires et, de plus, il laisse aux élèves l’opportunité de bien comprendre les liens entre entreprise, sport, et enseignement. »
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau