QUAND LES VALEURS DU HANDISPORT BOUSCULENT LES IDÉES REÇUES
Le milieu du sport et du handicap est animé en France par trois fédérations : la fédération handisport (handicap sensoriel et physique), la fédération du sport adapté (handicap mental et psychique) et la fédération des transplantés. Les jeux paralympiques faisant la part belle à tous les sports et types de handicaps. 2012, année paralympique lors des J.O. de Londres, sera l’occasion pour les sportifs de faire honneur à la devise : « l’esprit, le corps, l’âme ». Une devise qui incarne la volonté de considérer la personne dans toute son intégrité pour Ryadh Sallem, triple champion européen de basket fauteuil.
Les valeurs partagées par les sportifs handicapés sont bien sûr aussi importantes chez les valides. « Et parfois même plus, affirme R. Sallem. Dans certains pays on est au-delà de l’exploit sportif, on est dans la rupture avec les préjugés, un sportif étant considéré comme champion qu’il soit valide ou non. En France, lorsqu’on dit sport, on pense athlète. Et lorsqu’on dit handicapé, on ne pense pas à une personne qui physiquement peut apporter des performances. »
Partout en France
lors des compétitions
et des entraînements, se déclarent des guerres pacifiques qui ne font pas de morts,
et dont on ressort grandi. Le sport pacifie les rapports humain
et la Cité
« Le sport est un parfum aux multiples fragrances »
Le sport a une proximité avec les codes de l’entreprise, notamment dans ses dimensions de performances et d’esprit d’équipe. « La proximité de langage permet de montrer que les limites ne dépendent pas de celles fixées. Montrer que des sportifs handicapés se déplacent partout dans le monde, rapportent des médailles forge une certaine nature, une force. » Le sport revêt en ce sens une fonction pédagogique et éducative, mais aussi en termes d’insertion sociale, de développement personnel, « en se forgeant un physique, une santé et une image de soi ». Le sport peut aussi être en harmonie avec une nature, comme ça été le cas pour Ryadh. Il a toujours été fasciné par la balle orange. « Mais comme l’expression « pas demains, pas de chocolat » on m’a fait comprendre que « pas de mains, pas de basket ». Je me suis donc d’abord entraîné seul et ai débuté par la natation. » Puis, le cercle sportif des invalides lui donne sa chance. A 18 ans, il entre en équipe de France de basket fauteuil. « A mes yeux, le sport c’est tout : un divertissement, une passion, un équilibre, une ouverture d’esprit, au monde et aux autres, mais aussi faire la fête que suscite la victoire. »
Le sport pacifie les rapports
Le sport renvoie également à notre nature « animale » qui nous pousse à marquer notre territoire, et donc à la confrontation. « Le sport permet de donner du sens au fait que notre espèce a besoin de compétition pour dire qui est le meilleur et le plus fort. Cette attitude symbolisée àtravers le jeu nous vient de l’enfance, revêtant un sens éducatif. Partout en France lors des compétitions et des entraînements, se déclarent des guerres pacifiques qui ne font pas de morts, et dont on ressort grandi. Le sport dépollue et pacifie les rapports humains. »
Laboratoire du progrès
Le sport est aussi un monde dans lequel on n’est pas champion à vie. « Il y a peu de domaines où l’échec est
autorisé et plus que ça, est essentiel car il fait partie de la construction de la réussite. » En outre, les recherches menées pour aider le sportif nourrissent des progrès technologiques applicables à d’autres domaines comme le paramédical, l’automobile ou les matériaux. « Le sport est un grand laboratoire contribuant au progrès. »
Nés en 1960, les jeux paralympiques prônent des valeurs de dépassement de soi, de combativité, d’honneur, de passion et de solidarité. Tous les quatre ans, 6 à 7 000 athlètes paralympiques participent aux Jeux.
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