Par le biais d’internet, la vieille idée boy-scout d’un réseau mondial d’hospitalité gratuite a refait surface et explose. Ou comment un canapé libre permet aujourd’hui de rencontrer la planète entière…
Offrir l’hospitalité à des inconnus et se faire héberger par d’autres inconnus, l’idée paraît trop belle pour être vraie et pourtant, les chiffres sont là : près de 6 millions de personnes réparties dans plus de 200 pays ! Il faut dire que le principe du Couchsurfing (littéralement « D’un canapé l’autre ») est on ne peut plus simple : on s’inscrit sur le site, on contacte les personnes vivant dans le pays où l’on souhaite se rendre et… c’est tout. la nuit, mais… « dans la pratique, explique Bertrand, étudiant marseillais de 24 ans, cela va souvent au-delà. Pour ma part, c’est au minimum l’apéro, la « petite bouffe » à la française et le tour du Vieux Port. »
Première bonne surprise :
les Français marchent à fond. Certes, les Américains ont doublement inventé le concept. Bob Luitweiler, fervent défenseur de l’esperanto tout d’abord en 1949, qui crée Servas et son fonctionnement « à l’ancienne » : cooptation, recommandations, délais… Puis, en 2000, deux jeunes Américains que l’instantanéité des échanges apportée par internet les Français sont la troisième nation la plus simplement de Paris la ville la plus hospitalière du monde !
Seconde bonne surprise :
au-delà de son intérêt économique évident, le couchsurfing est avant tout un état d’esprit,une manière de voyager consistant à découvrir un pays à travers la vie de ses habitants et plaçant la rencontre de l’Autre au centre du voyage. La notion de gratuité y est d’ailleurs toute relative au regard de l’investissement personnel que requiert l’exercice. « S’installer chez des inconnus ou les recevoir vous prend pas mal d’énergie, assure Amélie, nouvelle adepte de 22 ans. Mais on reçoit largement autant que l’on donne, c’est une expérience unique ! ».
Troisième bonne surprise :
les mauvais coucheurs demeurent l’exception. 99,842 % d’expériences positives sur le réseau couchsurfing. Il faut dire qu’au terme de chaque accueil, chacun met en ligne une « évaluation » de la personne rencontrée ; entraînant ainsi une autorégulation quasibiologique, les corps étrangers : profiteurs, poseurs de lapin et autres dragueurs, ont tôt fait d’être repérés et rejetés par l’organisme.
Hospitalité mode d’emploi
Les principaux sites :
www.couchsurfing.com,
www.hospitalityclub.org,
www.globalfreeloaders.com,
www.bewelcome.org.
Conseil : Bien indiquer dans son « profil » ses centres d’intérêts, goûts et aspirations pour multiplier les chances de voir venir à soi des personnes au mode de vie « compatible ».
Usage : Envoyer à plusieurs personnes une même demande en se contentant de changer l’entête du message est peu apprécié. Au contraire, quelques mots montrant que l’on s’est intéressé à son « futur hôte » sont les bienvenus.
Evidence : chacun est libre d’accepter ou de refuser les demandes d’hébergement qui lui sont soumises, comme d’en fixer la durée. Petite histoire : l’entreprise couchsurfing est passée en 2011 du statut de société à but non lucratif à celui de société commerciale, entraînant l’enrichissement de ses deux fondateurs qui protestent que « l’état d’esprit » demeure inchangé. D’où la création de réseaux « concurrents »…
JB