Le porche et la cour du Musée des Beaux-arts de Reims, Musée des Beaux-Arts © Christian Devleeschauwer

Visite au musée des Beaux-Arts de Reims

Au premier abord, un grand bâtiment à la façade noircie par le temps. Ce n’est qu’après avoir ouvert la large porte que l’on arrive sur une grande cour carrée, véritable puits de lumière au centre duquel se trouve déjà une imposante œuvre d’art Axe de Christian Lapie.

Le porche et la cour du Musée des Beaux-arts de Reims, Musée des Beaux-Arts © Christian Devleeschauwer

 

 

On accède au musée par une petite porte sur la gauche. D’un coup, on découvre d’immenses salles où sont exposées les œuvres d’art. On ne s’attend pas à un tel espace vu de dehors. Au rez-de-chaussée commence le mouvement impressionniste avec Gauguin. Puis les salles évoluent chronologiquement : le symbolisme, le fauvisme, le cubisme, les arts déco, avec Paul Jouve et son Paravent aux poissons, puis encore le surréalisme, le dadaïsme, pour finir avec des peintures abstraites comme Schubert : Symphonie n° 9 en ut majeur, variante IV de Serge Charchoune, tout à fait surprenante. Après un long escalier, on accède au premier étage. De nombreuses œuvres attirent alors notre attention. Par exemple, les vitraux situés immédiatement sur la gauche du visiteur dans une salle sombre. Ils sont traversés par une lumière placée dans le mur qui révèle toute leur splendeur. Ingénieux stratagème qui montre à quel point le musée met en valeur chacune des œuvres exposées.
Derrière, se trouve une salle immense avec une hauteur de plafond saisissante, et dont les murs sont principalement  recouverts d’œuvres de Léonard Foujita, grand peintre mis à l’honneur dans cette pièce. Des projecteurs éclairant les tableaux font des jeux d’ombres et de lumières de différentes intensités de manière à mettre en avant les tableaux d’une part, mais aussi de permettre au spectateur d’entrer dans une sorte d’univers magique. On ressort du musée conquis, la visite semble rapide car les œuvres et les périodes sont diverses. Tout le monde y trouve son compte. De plus, le musée étant gratuit pour les étudiants, on peut y revenir aisément pour contempler nos œuvres favorites.

Du 14 décembre au 26 mai 2013 :

Les Arts de l’effervescence. Champagne !
Le musée ouvrira très prochainement ses portes à cette nouvelle exposition qui met à l’honneur le champagne (emblème de la ville). Elle sera dédiée aux rapports existants entre le champagne et les arts, allant de l’apparition du vin pétillant de Champagne jusqu’au XXIè siècle. On y trouvera des œuvres techniques diverses : peintures, dessins, gravures, sculptures, objets d’art décoratifs (verrerie, orfèvrerie…). Ne manque plus que la dégustation !



Interview de Catherine Delot, Conservatrice en Chef au Musée des Beaux Arts de Reims

Après des études d’histoire de l’art et de conservateur, Catherine Delot a rejoint le Musée des Beaux-Arts de Reims, dont elle s’occupe depuis 1996. Aujourd’hui, le musée compte deux conservateurs en chef (dont le directeur et Madame Delot) qui travaillent en collaboration étroite pour faire vivre le musée et le développer.

1. Si vous deviez définir d’un mot  l’esprit du musée ?

Je répondrais sans hésitation : « la variété ». La partie sur les « Arts décoratifs » illustre assez bien cette diversité. De plus, le musée est l’un des lieux de référence pour la période art déco. J’ajouterai que la variété est également le terme qui conviendrait le mieux pour décrire mon rôle de conservateur du musée des beaux-arts de Reims. En effet, il s’agit d’être curieux, de faire preuve d’une grande ouverture d’esprit, de se rendre disponible, d’échanger avec des personnes aux parcours différents. C’est un quotidien extrêmement enrichissant.

2. Quelles sont vos sources de financement ?

Nous avons trois principales sources de financement. Tout d’abord, la ville de Reims puisque nous sommes un service municipal. Nous recevons également des subventions  de la part de l’Etat, mais aussi de la région. Enfin, nous pouvons compter sur notre « cercle des mécènes » présidé par Nathalie Vranken, et dont font notamment partis : Champagne Vranken-Pommery Monopole, L’hôtel de la Paix, BNP Paribas, Maison Fossier, Reims Management School…

3. Quel avenir avez-vous imaginé pour le musée ? Quels sont les projets en marche ?

C’est aujourd’hui un avenir très riche que je prévois pour le musée. En effet, nous avons actuellement plusieurs projets en marche pour continuer à le développer. Nous préparons actuellement une grande exposition : Les arts de l’effervescence. Champagne ! qui ouvre le 14 décembre prochain. Nous travaillons aussi sur une grande exposition pour 2014 sur « L’Art et la Guerre ». Nous travaillons sur ce projet en collaboration étroite avec le musée de Wuppertal en Allemagne. Nous nous intéressons plus particulièrement à la façon dont les artistes (militaires ou non) ont choisi de représenter et d’exprimer la guerre au travers de moyens artistiques.
De plus, nous avons également et surtout un grand projet mené par la Ville de Reims : l’ouverture du nouveau musée des Beaux-Arts. Ce nouveau musée sera compté parmi les plus grands de France, avec une superficie de 11 000m², pour abriter environ 50 000 œuvres en salles ou en réserves. C’est David Chipperfield qui en sera l’architecte. Le musée se situera à proximité des halles du Boulingrin et sera composé de trois nefs de 38 mètres de haut, en marbre et verre translucides, telle une « cathédrale de la culture ». Son ouverture est prévue pour 2018.

 

Anne-Sophie Berrebi-Mathieu