La microfinance, et le microcrédit en particulier, connait son âge d’or avec près de 200 millions de clients par ans. Le concept commence même à faire sa place dans les pays développés, en particulier en France…
« ACCOMPAGNER NOS BÉNÉFICIAIRES VERS LE SYSTÈME BANCAIRE CLASSIQUE »
Telle est la devise de X-MicroFinance. Créée en 2006, cette association étudiante a pour objectif d’accompagner les populations Mayas du Guatemala dans leurs micro-projets entrepreneuriaux par l’octroi de prêts allant de 50 à 400 €. Les taux d’intérêts pratiqués sont de 10 % par an, ce qui reste bien en dessous de ceux des usuriers des villages dans lesquels X-MicroFinance opère. L’objectif de l’association est de permettre à ses bénéficiaires de pouvoir monter des projets suffisamment rentables pour leur permettre de s’adresser au bout de quelques années aux banques Guatémaltèques directement. Aujourd’hui, X-MicroFinance prête à 470 personnes dont 85 % de femmes. Le microcrédit leur permet d’amorcer une petite activité économique et ainsi une première source de revenus. Beaucoup d’entre elles, utilisent les bénéfices dégagés par leur microprojet pour assurer la scolarisation de leurs enfants et en particulier de leurs filles. Cependant, l’impact de l’action de X-MicroFinance sur la vie de ses bénéficiaires reste à quantifier, c’est pour cela que depuis 2 ans, les bénévoles de X-MicroFinance, utilisent un outil d’évaluation de la pauvreté (Poverty Assesment Tool) développé par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID). Cette méthodologie permet d’une part d’avoir des données très précises sur le niveau de pauvreté des clients de X-MicroFinance et d’autre part cela permet d’avoir un suivi sur le moyen terme afin de voir quel a été l’impact du microcrédit sur l’enrichissement des bénéficiaires.
EN FRANCE, LE MICROCRÉDIT PERSONNEL COMME PREMIER PAS VERS UNE RÉINSERTION BANCAIRE RÉUSSIE
Si le microcrédit s’est d’abord développé essentiellement dans les pays pauvres, il s’est depuis diffusé dans les pays développés comme la France. En France, 12 000 microcrédits professionnels ont été attribués durant l’année 2010, pour des prêts de 6 000 € maximum, avec un taux d’intérêt d’environ 9,7 %. Les entreprises créées grâce au microcrédit enregistreraient un taux de réussite équivalent à la moyenne nationale, 68 % étant toujours en activité 2 ans plus tard. Cependant, au-delà des microcrédits professionnels, il existe aujourd’hui des microcrédits personnels. Ils sont à destination de gens exclus du système bancaire, qui ne peuvent pas accéder au crédit « classique » pour entreprendre un projet personnel. À la différence des microcrédits professionnels, ils n’ont pas pour unique but une activité économique. Un bénéficiaire peut ainsi se financer une formation professionnelle, en vue de trouver un travail, tout comme se financer un soin dentaire coûteux. Les impacts de ces microcrédits ont été étudiées par un groupe d’élèves polytechniciens dans le cadre d’un projet de 2e année, en lien avec le Crédit Municipal de Paris. Sur le graphique ci-dessus, on observe cette dimension économique via la variation du revenu des microemprunteurs interrogés entre la contraction du microcrédit (t=0), et leur situation actuelle (t, entre 2 et 3 ans après t=0), selon la nature du projet financé (santé, emploi, …). Outre une dimension économique, le microcrédit personnel a également une dimension sociale, de par l’accompagnement personnel des microemprunteurs par des bénévoles, au sein de structures comme le CMP, qui leur apportent une écoute et aide psychologique. Et la baisse en moyenne du revenu pour certains projets ne doit pas être vue comme un échec : avoir le courage de se lancer et d’entreprendre un projet est tout aussi important car cela leur permet de se remettre dans une dynamique positive pour se réintégrer à terme dans le système bancaire.
Contact : www.xmicrofinance.org