Léa Ghanem
Léa Ghanem

Une étudiante hors du commun : Léa Ghanem, Centrale Lyon

Fiche d’identité
– 22 ans, originaire de Zouk, au Liban
– Lycée français au Liban de la maternelle jusqu’à ses 17 ans
– Classe préparatoire MP* à Saint Louis
– Centrale Lyon : deux ans à Lyon à la fin desquels elle termine major de promo
– Actuellement en troisième année à Valence en Espagne (Université Polytechnique de Valence)

 

Léa Ghanem
Léa Ghanem

 

Son implication dans la vie associative
En première et deuxième année à Centrale, Léa faisait partie de l’équipe féminine de basket, tout en étant également entraîneur de la 3e équipe masculine en deuxième année. « En tant que femme dans un monde d’hommes, le fait d’avoir eu cette expérience-là, ça aide » lâche-t-elle avec malice et lucidité. S’est-elle cantonnée à cet investissement sportif déjà très chronophage ? Non, me répond elle avec un sourire humble et gêné qui semble presque s’excuser, tout en laissant deviner un emploi du temps que le basket n’était probablement pas le seul à combler. Et pour cause, Léa a également occupé le poste de secrétaire générale de la Junior Entreprise et celui de directrice financière et de la communication de l’EPSA* (Écurie Piston Sport Auto), une association de l’école qui, sur deux ans, conçoit et fabrique un véhicule hybride de compétition.

 

Son projet professionnel
Initialement destinée à travailler dans l’audit ou le conseil, les horaires « horribles » qu’elle a connus lorsqu’elle était en stage l’ont dissuadée de poursuivre son chemin dans cette voie. Aujourd’hui, ce qu’elle souhaite, c’est évoluer dans une grande entreprise du secteur industriel, pourquoi pas dans la logistique ou la production.

 

Sa plus grande réussite
« Avoir eu ma bourse d’excellence. C’est ce qui m’a permis de réaliser mon rêve ». Sa famille n’ayant pas de gros moyens financiers, ce sont en effet les bons résultats scolaires de Léa qui lui ont permis de décrocher la Bourse d’Excellence de l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’Étranger, lui offrant ainsi l’opportunité de partir étudier en France.

 

Un de ses plus grands regrets
« J’essaie de vivre sans regret » déclare-t-elle, sans hésiter. Toutefois, après un temps de réflexion, elle ajoute que son plus grand regret serait sans doute de retourner au Liban si la circulaire Guéant du 31 mai 2011 l’obligeait à quitter la France. « Je ne pense pas que je pourrai me réintégrer au Liban ». Une déception qui serait d’autant plus grande qu’à la sortie du lycée, Léa avait délibérément choisi de poursuivre ses études en France pour pouvoir peut être y vivre un jour. Pourtant, elle avait également été admise dans la très renommée université américaine de Beyrouth qui aurait pu lui permettre plus tard de continuer sa scolarité aux États-Unis.

 

Les langues qu’elle parle
Léa parle couramment trois langues : le français, l’anglais, l’arabe. Actuellement à Valence pour un an, gageons qu’elle en maîtrisera bientôt une quatrième…

 

Ses traits de caractère
Elle se dit « très sociable », intransigeante avec les autres et avec elle-même, et dynamique. « Je n’aime pas avoir de temps mort » précise-t-elle en rigolant.

 

Ses passions
Le basket tout d’abord, qu’elle pratique au moins trois fois par semaine, mais aussi le sport de manière plus générale. La lecture aussi, elle qui dit lire énormément « un peu de tout ». « J’aime bien les policiers et par moment les livres où il ne faut pas trop réfléchir » raconte-t-elle. « Cet été en moins d’un mois j’avais déjà lu 5 ou 6 livres ». Elle aime également les arts plastiques : plus jeune, elle dessinait beaucoup.

 

Un objet dont elle ne se sépare pas
« Je n’en ai pas parce que ces derniers temps j’ai rarement passé plus d’un an et demi au même endroit ! »

 

Une anecdote
« Une fois j’ai raté mon avion à cause d’un livre » se rappelle-t-elle avec amusement. « Chaque fois que je finissais un chapitre, je levais la tête pour vérifier que mon avion était toujours là. » Finalement l’avion est parti sans Léa, qui se trouvait absolument plongée dans sa lecture. Il y a sûrement eu un dernier appel à son nom, reconnaît-elle, mais qu’elle n’a pas entendu, sans doute à cause de l’accent allemand qui rendait la compréhension difficile.

 

Le mot de Jean Cotinaud, responsable des sports à Centrale Lyon
« Ce qui m’a un peu impressionné chez Léa c’est son énergie et sa capacité à respecter les engagements pris, en sachant qu’elle en a pris beaucoup. C’est quelqu’un qui, même si elle fait plein de choses, réussit à les faire, et les fait avec le sourire. Au basket, elle arrivait à insuffler à l’équipe sa bonne humeur. Elle a cette capacité à tout faire, tout en étant efficace et humble. »

 

Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau

 

*Retrouvez l’article du Journal des Grandes Ecoles sur l’EPSA : https://www.mondedesgrandesecoles.fr/epsa-ecurie-piston-sport-auto/