5 raisons de faire un stage de fin d’études
1 Découvrir l’entreprise : « Le stage permet à l’élève d’être confronté pour l’une des premières fois à la vie professionnelle, tout en ayant une position confortable avec un pied dans l’entreprise et un pied dans l’école », explique Romain Mège, directeur académique du département Génie Civil et Construction des Ponts Paristech. Attention toutefois, remarque Isabelle Liotta, coach en orientation et carrière à l’école des Mines Paristech, « une expérience en stage n’est pas toujours représentative de la vie professionnelle. On laisse parfois aux étudiants beaucoup plus d’autonomie qu’une fois en poste. »
2 Préciser son projet professionnel : « Ce stage va être décisif dans le choix de l’entreprise, de la carrière et du métier pour la suite parce que c’est le stage le plus long », rappelle Sandra Israël- Nicolas, responsable des relations entreprises de l’ECE. Pour Isabelle Liotta, il représente « le terrain de la mise en oeuvre du questionnement », et permet de découvrir ce que l’on aime ou pas, de « se demander de ce qui était très bien et pourquoi cela a bien fonctionné. »
3 Compléter la formation scolaire, soit en renforçant une expertise, soit en acquérant des compétences complémentaires : « Dans les travaux publics, la formation théorique est très accès sur l’ingénierie, les études et pas du tout sur les travaux. Dans ce sens-là le stage est une vraie formation vu qu’il complète un manque du système académique. Et c’est ce qui permet pour moi d’être vraiment opérationnel », témoigne Benoît Lapostolle, diplômé en 2010 des Ponts Paristech. Une idée reprise par Clément Niessen, jeune diplômé des Mines Paristech : « Je pense que mon stage m’a mis un petit coup de fouet sur tout ce qui était gestion de projet et confrontation au réel. Quand on conçoit un produit, il faut aller le vendre, et les personnes que l’on a en face connaissent très bien leur problème, donc on a intérêt à être solide et à bien répondre à leurs attentes. »
4 Se faire embaucher : Aux Mines Paristech comme à l’ECE, environ 30 % des élèves sont embauchés dans l’entreprise où ils ont fait leur stage de fin d’études. « Cela reste assez conséquent quand on sait que certains continuent ensuite leurs études », rappelle Sandra Israël-Nicolas. « La plupart des embauches dans mon entreprise se font parce que les stages se sont bien passés », complète Benoît Lapostolle, employé chez Eiffage à la suite de son stage.
5 Pour les entreprises, évaluer facilement l’étudiant : « Leur principal intérêt, c’est de pouvoir tester un élève sans engagement », remarque Romain Mège. « Cela leur offre une période d’essai supplémentaire de 6 mois. »
Conscientes de l’importance de ce stage de fin d’études, de nombreuses écoles ont mis en place un vrai travail de réflexion en collaboration avec les entreprises, qui débouche sur des stages répondant à un vrai besoin économique, inscrits parfois dans un processus durable de recherche et développement. C’est le cas aux Ponts Paristech où le stage de troisième année s’inscrit dans un Projet de Fin d’Etudes plus global, ou aux Mines Paristech qui offre aux élèves de dernière année la possibilité de suivre la méthode de co-orientation, enseignée par Isabelle Liotta et destinée à les aider dans leur recherche d’un premier emploi. Toutefois, si le stage de fin d’études est déterminant, les stages précédents, également, ne sont pas à négliger. « Je souligne que le stage de deuxième année est important lui aussi » alerte Sandra Israël- Nicolas qui rappelle que de nombreux étudiants gardent contact avec l’entreprise dans laquelle ils ont fait leur stage de deuxième année, et y sont embauchés à leur sortie d’école. De même, si Pierre Lamblin considère que le troisième stage est « fondamental », il ajoute instantanément : « Comme tous les stages d’ailleurs. Ce n’est pas propre austage de fin d’études. » Enfin, Solenne Couraye du Parc, responsable des relations entreprises des Mines Paristech, rassure les élèves : « Il ne faut pas non plus qu’ils voient ce stage comme quelque chose de capital. Il peut être constructif tout en ne répondant pas aux attentes. »
Quelles sont les offres de stage faites aux élèves ?
A l’ECE : « J’ai envie de vous dire tous les secteurs. Nous avons vraiment de tout, avec 5 000 offres pour 400 élèves. Sur nos trois majeures traditionnelles (systèmes d’information, systèmes embarqués, télécommunication et réseaux) nous n’avons aucune difficulté à trouver des stages. Nous sommes dans le high tech, et le high tech ne connaît pas la crise. » Sandra Israël-Nicolas
Aux Ponts Paristech : « Dans le département Génie Civil et Construction des Ponts, nous avons principalementdes postes en bureau d’études. Ensuite nous avons une offre assez importante en architecture. Enfin un peu depostes en financement de projet et management de projet. Quasiment toutes les entreprises de BTP viennent nous solliciter fortement. A ma connaissance aucun élève ne s’est retrouvé sans stage. » Romain Mège
Dans les écoles d’ingénieurs en général : « L’aéronautique, l’électrique et l’électronique, la mécanique et les services : informatique, ingénierie R&D, conseil. » Pierre Lamblin
Flash Info
Parmi les jeunes ingénieurs diplômés en 2010, 25 % ont obtenu leur premier emploi à la suite
d’un stage, 95 % ont effectué au moins un stage dans le cadre de leur cursus
et près de 75 % ont fait au moins trois stages. (Source : Apec)
5 conseils pour trouver LE bon stage
« Déjà, regarder les offres publiées sur le site de l’école. Ensuite, pour certaines options, le professeur qui dirige l’option possède un catalogue de stages. Enfin, regarder les stages qui ont été faits les années précédentes et entrer en contact avec les anciens élèves. » Solenne Couraye du Parc
« Regarder davantage la motivation de l’entreprise pour trouver un stagiaire plutôt que l’intitulé du poste en lui-même. J’ai fait un stage dans une station d’épuration ce qui n’était pas très attrayant et malgré ça, le stage était vraiment passionnant. Par ailleurs, faire attention à être honnête avec les entreprises sur ce que l’on recherche exactement et ce que l’on veut faire après, au lieu de dire ce que l’entreprise veut entendre. » Benoît Lapostolle
« Chercher par soi-même mais surtout ne pas hésiter à activer les réseaux : c’est de loin le moyen le plus efficace. Et avoir un minimum de vision sur ce que l’on veut faire après. » Clément Niessen
« Ne pas partir avec des idées reçues et s’appuyer de tout ce qui est possible : conseil de l’entourage, information sur internet. Parler aux conseillers des grandes écoles et universités qui sont là pour aider, accompagner. Et sinon, choisir le stage dans le cadre d’un projet professionnel. » Pierre Lamblin
« Je dirais aux élèves que c’est la dernière opportunité de se tromper sans conséquences. Je leur conseille de s’orienter vers le Projet de Fin d’Études qu’ils connaissent le moins pour ouvrir leur éventail de possibilités. » Romain Mège
Clothilde Bouzid, jeune diplômée des Mines Paristech
« J’ai fait mon stage chez Disney. Je voulais quelque chose qui sorte un peu des métiers que l’on a en tête quand on est un ingénieur. J’ai pensé : tiens, qu’est-ce que font les ingénieurs chez Disney ? Le stage portait sur un projet très managérial, humain et je me suis dit que ce serait une première expérience de management. Cela m’a confortée dans l’idée que je ne veux pas travailler dans l’énergie, la construction, le pétrole, etc. A un moment je me suis posée pas mal de questions quand j’étais en école parce qu’on est très sollicités par les grandes entreprises. Et moi je me disais que je ne voulais pas être cet ingénieur-là qu’on me proposait. Donc je suis allée voir d’autres secteurs comme la grande distribution où il y a aussi des ingénieurs. On a besoin d’ingénieurs partout. Ce n’est pas parce que vous êtes un ingénieur que vous devez forcément faire une profession technique dans un grand groupe. Il faut juste faire ce que l’on veut. »
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau
*Aux Mines Paristech et à l’ECE.