Son parcours : « J’ai commencé tard, à 14 ans », explique Valentin. Son père voulait l’emmener voir les 24 heures du Mans parce que son propre père l’y avait emmené. Valentin refuse deux ou trois fois, et finit par céder. « Tu arrives dans un truc énorme, les voitures font beaucoup de bruit. Je me suis dit : c’est vraiment trop bien, c’est ce que je veux faire ! Ça a été l’élément déclencheur. » Il se met au kart, d’abord comme divertissement, puis il se lance dans la compétition, et ça lui réussit. Dès 2009, il passe à la formule Renault. « Le kart, c’est un petit monde, tout le monde se connaît, ça ne va pas loin. Je me suis dit : si tu veux essayer quelque chose, il faut tenter la voiture. » Là encore, le succès lui sourit. « Au début, c’est hyper impressionnant. Au niveau sensations, c’est incroyable, c’est incomparable avec une voiture normale. » C’est en 2010 que les choses sérieuses commencent, avec sa première saison en F4 Eurocup pour les World Series by Renault. En même temps, il intègre l’ESCE qui lui offre un vrai soutien, et la possibilité d’aménager son emploi du temps. « 2010, c’était vraiment une saison d’apprentissage. Au début, j’étais un peu perdu. A la fin de la saison, j’avais rattrapé le niveau qu’avaient les autres avec leurs cinq ans de kart. » En 2011, pour sa deuxième saison, il participe à la Seat Léon Supercopa. Et cette année, c’est aux Euro Racecar NASCAR Touring Series qu’il prend part, sponsorisé par OFI Asset Management et Mad Croc.
Son principal défi, trouver de l’argent : une année de championnat coûte 90 000 euros ! Ses parents ne pouvant pas l’aider, c’est donc principalement les sponsors qui permettent à Valentin de financer la pratique de son sport. « Le matériel coûte cher. Par exemple, un train de pneus qui durent 45 minutes coûte 2 000 €. A la fin de chaque saison, on se dit : « Qu’est-ce qu’on fait l’année d’après ? » On doit toujours chercher de l’argent, c’est interminable. »
Sa vision de la course automobile : « Il y a une technique absolument monstrueuse. Physiquement, c’est très, très dur. Et c’est un sport où l’on est toujours concentré. Quand je sors des courses, je suis plus lessivé que lorsque je sors d’un match de rugby. Il m’est arrivé plusieurs de fois de quasiment m’évanouir en sortant de la voiture. »
Son projet professionnel : « C’est assez flou. Ce que je sais pour l’instant, c’est que c’est un sport qui me permet de rencontrer plein de monde. J’apprends beaucoup sur la gestion de l’argent, le lobbying (…) et c’est essentiel. Etre pilote professionnel me laisserait du temps à côté. Après, est-ce que j’aimerais travailler dans le sport automobile, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que je ne travaillerai pas plus de quelques années dans une grosse boîte, je préfère les petites entreprises. »
Sa personnalité : impatient, désordonné mais très organisé pendant la course, bavard, il prend beaucoup les choses à coeur.
Ses loisirs : « La musique – j’ai fait beaucoup de piano, et maintenant je fais de la batterie -, la cuisine – prendre 24 heures pour faire des choses que je vais manger en deux minutes -, sortir avec mes amis, voyager dès que j’ai un petit peu de temps et un petit peu de sous – c’est pour ça que j’aime bien la course -, et enfin, je fais beaucoup de sport, j’ai fait du ski à haut niveau et du rugby quasi à haut niveau, pendant six ans. »
Son livre préféré : L’Alchimiste, Paulo Coelho. « Sa vision des choses m’a permis de pas mal avancer dans le sport automobile. »
Sa devise : « Ne jamais lâcher »
Son rêve : « Gagner les 24 heures du Mans »
Sa plus grande peur : « Devoir arrêter »
Sa fierté : « Être arrivé là où je suis aujourd’hui. C’était très loin d’être gagné, pour ne pas dire perdu d’avance. »
CV
Karting
2004 : Karting loisir nombreuses victoires
2004/2008 : Formule FFSa nombreux podiums en championnats d’ile de France, Championnat de France et courses d’endurance
2010 : 24 heures du Mans
AutoMobile
2009 : Formule renault 2.0 4e du Volant automobile Club de l’ouest / auto Hebdo
2010 : F4 eurocup 1.6 World Series by renault Première saison complète en sport automobile (cinq top 10)
2011 : Seat léon Supercopa Neuf top 10, quatre top 5 et une pole position invité aux tests eurocup Megane trophy (en tant que jeune espoir du sport automobile)
2012 : euro racecar NASCAR touring Series, catégorie elite
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau