Comment favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en situation de handicap ? Pour Christian Grapin, Directeur de TREMPLIN – Études, Handicap, Entreprises, ce challenge crucial pour la société ne pourra être relevé que si les jeunes handicapés sont plus nombreux à poursuivre leurs études après le Bac. Mais comment les professionnels du Supérieur peuventils les aider à oser ne pas censurer leurs ambitions ?
Comment faire progresser la présence des étudiants en situation de handicap sur les campus ?
En mettant tout en oeuvre pour qu’ils ne quittent pas le système scolaire après le Bac. Pour cela, il faut encourager les campus à aller à leur rencontre et leur montrer concrètement comment ils les accueilleront. Des dispositifs de tutorat, à l’image du programme PHARES de l’ESSEC, peuvent aussi leur permettre de passer la porte d’une grande école, d’être accompagnés, de prendre confiance en eux et ainsi d’envisager d’aller plus loin dans leurs études.
Comment aider les établissements à mieux les accueillir ?
En ne stigmatisant pas les établissements ni leurs personnels administratif ou académique s’ils sont désemparés face à certaines situations : ils doivent aussi apprendre. TREMPLIN peut guider, au cas par cas, les établissements qui reçoivent les lycéens et les étudiants handicapés suivis par l’association dans la mise en place de dispositifs de compensation pour que le handicap ne pénalise pas ces jeunes dans leurs études. Nos conseils peuvent être des choses simples comme la distribution par les professeurs de documents écrits en gros caractères ou la mise à disposition de cours en avance. Nous sommes aussi un relai pour l’établissement, dans l’accompagnement du jeune vers le monde de l’entreprise, lorsqu’il cherche un stage, une alternance ou un job d’été par exemple.
Un étudiant en situation de handicap ne doit pas s’interdire de tenter l’aventure des études supérieures.
Etudiant handicapé sur un campus : mission difficile ?
Il est fondamental que les jeunes participent pleinement à la vie de campus, que ce soit d’un point de vue sportif, culturel ou associatif. Cela passe par une sensibilisation des responsables de la vie étudiante, du BDE et des responsables des associations étudiantes, mais aussi par l’intervention de l’étudiant handicapé lui-même. Car il est le plus à même de guider et de faire évoluer cette expérience du collectif. Il a un réel rôle d’acculturation et ne doit pas hésiter à le jouer, même si ce n’est pas toujours facile. Il doit parler de ses besoins pour, avec ceux qui l’entourent, créer un cercle vertueux de la compréhension et de l’inclusion et non s’enfermer dans le cercle vicieux de l’incompréhension et de l’exclusion.
Que conseiller à un jeune handicapé souhaitant tenter l’aventure des études supérieures ?
D’abord qu’il ne s’interdise pas cette aventure si son niveau scolaire le lui permet. Ensuite, comme tout autre jeune, qu’il recherche vers quelle filière il souhaite s’orienter mais, sans oublier de s’interroger sur les conditions d’exercice de son futur métier et des possibilités qu’il aura à y tenir pleinement son rôle. Enfin, qu’il trouve l’établissement qui lui ouvrira ses portes ; et ils sont de plus en plus nombreux. Dans un établissement rattaché au Ministère de l’Enseignement Supérieur, un référent handicap pourra le renseigner et le guider. Pour ceux qui ne les sont pas, un référent peut néanmoins aussi exister. Si tel n’était pas le cas, nous pourrions intervenir, en le mettant par exemple en lien avec d’autres étudiants qui seraient passés par la même école. Une fois l’aventure commencée, s’il se confronte à d’éventuelles difficultés il ne doit pas hésiter à en parler pour les résoudre. Il est également capital d’insister sur tout ce qui constitue une facilité, un soutien, une aide pour encourager leur pérennisation. Et surtout, je lui conseillerais de vivre pleinement sa vie d’étudiant !
Etudes et handicap, les chiffres parlent d’eux-mêmes
136 400 enfants handicapés sont en primaire,
69 000 au collège et 20 000 au lycée1.
1Ministère de l’éducation nationale – rentrée 2012-2013
Et seulement 13 400 dans le Supérieur dont 55 en CPGE, 560 en BTS, 670 en école d’ingénieurs et 12 000 en Universités (dont 1 340 en IUT, 3 240 en L1, 1 850 en L2, 1 860 L3, 1 270 en M1 et 730 en M2)2
2Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche – rentrée 2011-2012
52 % des jeunes handicapés sont orientés vers les filières professionnelles contre 30 % pour la moyenne nationale
CW
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