Emmanuelle a un mental de championne. Trois ans après avoir découvert le handi-tennis, elle se classe 35e joueuse mondiale. Paraplégique suite à un grave accident de snowboard à 17 ans, c’est grâce à son incroyable détermination qu’elle se hisse aujourd’hui au plus haut niveau après avoir intégré brillamment l’Ecole Centrale Paris. Portrait d’une étudiante vraiment pas comme les autres !
Fiche d’identité : Emmanuelle Mörch, 23 ans – Originaire de Gif sur Yvette – Année de césure à l’Ecole Centrale Paris
Une âme de sportive
Dès l’âge de 6 ans, Emmanuelle découvre l’équitation et la gymnastique, deux disciplines très exigeantes qu’elle pratiquera pendant 10 ans. « C’est dans ma nature, j’ai toujours envie d’aller plus loin. » Aujourd’hui, elle se prépare en vue des Jeux Olympiques de Rio de 2016. « De mars à septembre, j’enchaîne les compétitions pour gagner des points et grimper dans le classement. Chaque tournoi est important même si mon objectif reste les J.O ! » C’est lors de son arrivée à Centrale Paris en 2011 qu’elle découvre le tennis. « Les choix sont assez limités lorsqu’on est en fauteuil, je m’y suis mise au début pour le plaisir et dès avril 2012 j’ai participé à mon 1er match international. » Et ce qu’elle aime par-dessus tout ? « Côté sensation j’adore ce que l’on ressent après un match, je suis épuisée mais c’est de la bonne fatigue. Le tennis me permet aussi de voyager, de rencontrer des personnes de tout milieu, c’est très excitant. »
Un engagement total
Avec 1h30 de tennis et 1h30 de préparation physique par jour et ce 5 jours sur 7, Emmanuelle concède qu’elle n’est pas une étudiante comme les autres. « En première année, je sortais beaucoup, je participais à la vie associative de l’école, désormais ce n’est plus possible ! » Dès septembre, elle retournera sur les bancs de l’école mais elle prévoit déjà de consacrer un an et demi à la préparation des J.O dès l’an prochain. Même si elle se spécialise aujourd’hui en Génie Industriel, son stage de fin d’études n’est pas prévu avant octobre 2016 ! L’occasion pour Emmanuelle de se focaliser sur sa passion du tennis à plein temps. Et lorsqu’on évoque avec elle la faible médiatisation du handisport en France, elle s’avoue être parfois dépassée par le combat qui peut lui être vite collé à la peau. « Se battre tous les jours, c’est épuisant ; je préfère mener de petites actions au quotidien. Je ne veux pas faire de la sensibilisation pour dire que le handi-tennis c’est génial mais simplement pour montrer que le handicap existe et qu’il ne faut pas en avoir peur. »
Portrait chinois
Un rituel d’avant match
15 minutes avant chaque match, je m’isole, je visualise mes frappes, je me mets dans ma bulle pour rester concentrée un maximum.
Un souvenir de compétition
Lors de l’Open de France l’an dernier à l’occasion d’un « match de consolante » contre l’ancienne n°1 française, Christine Schoenn. Une centaine de collaborateurs de Simply Market, mon sponsor, est venue me soutenir sans que je n’en sache rien. Lorsque j’ai gagné le match, ils ont fait tellement de bruit que l’on se serait cru à Rolland Garros ! J’étais tellement surprise de les voir présents, c’était incroyable !
Ton credo
Tout donner pour y arriver ! Je fais tout à fond, je suis du genre un peu têtue.
3 mots pour te définir
Volontaire, dynamique et souriante.
Une personne que tu admires
Esther Vergeer, une joueuse de handi-tennis hollandaise qui est restée n°1 mondial pendant 10 ans. Elle est exceptionnelle !
Un rêve ?
Une médaille aux J.O. Si ce n’est pas à Rio, pourquoi pas en 2020 aux J.O de Tokyo !
Audrey Froitier