Pour la cinquième année consécutive, l’ancien champion du 400m haies est dans les startingblocks pour porter hauts les couleurs du Challenge du « monde des Grandes Écoles et Universités ». Rencontre.
Vous parrainez pour la cinquième fois le Challenge du « monde des Grandes Écoles et Universités » qui se tiendra le 1er juin. Qu’est ce qui vous passionne dans cet événement ?
J’apprécie ce concept original qui allie les dimensions sportives, entrepreneuriales et festives. En tant qu’ancien sportif de haut niveau et diplômé de l’ESCP, je suis à la jointure de ces deux thématiques. Depuis, trois ans, je suis membre du « Bureau » qui prépare cette journée et met en place les différents partenariats avec les entreprises participantes. C’est une aventure passionnante. Lorsque j’étais à l’ESCP Europe, je voyais les étudiants qui allaient en « rendez-vous entreprise » endosser un costume cravate qui ne leur convenait pas. Les dirigeants se trouvaient face à des personnes qui manquaient de naturel. Quant aux étudiants, ils avaient une image assez froide du monde du travail. Le Challenge est l’occasion pour ces deux partenaires de se retrouver par un autre biais, celui du sport. En participant à cette journée, les responsables de l’entreprise montrent qu’ils savent prendre du plaisir. Du coup, l’étudiant vient plus naturellement au Forum pour l’emploi et instaure une nouvelle relation. L’enjeu pour les sociétés est aussi de faire découvrir la culture de l’entreprise. D’autant que, pour les diplômés, la carrière et le salaire ne leur laisse une certaine latitude pour leur épanouissement personnel.
Quelle place tiennent le sport et l’athlétisme dans l’enseignement supérieur ?
Le sport est très présent dans les grandes écoles en raison des partenariats noués avec des établissements à l’étranger. Dans la culture anglo-saxonne, le sport est considéré comme un enjeu de formation académique qui permet à l’étudiant de s’engager, se dépasser, penser collectif… À l’inverse, dans les universités françaises, le sport est encore trop souvent perçu comme un problème. Mais aujourd’hui, les présidents d’universités prennent conscience que pour attirer des étudiants étrangers et des enseignants-chercheurs brillants, la place du sport doit être repensée. Bien sûr, l’athlétisme me tient particulièrement à coeur, mais il nécessite, en termes d’équipements, beaucoup d’espace. Or, peu d’universités disposent aujourd’hui de pistes adéquates. L’essentiel est surtout de remettre l’activité physique au centre de la vie étudiante et de multiplier les opportunités de pratiques sportives.
En quoi consiste votre projet de centre sportif ?
Je travaille à la création du premier centre d’excellence européen Sport-Santé dans le Sud de la France. Il réunira à la fois les personnes qui se préparent à la compétition dans le cadre de séjours sportifs, et celles qui souhaitent être accompagnées par des professionnels dans la reprise d’une activité physique. Cela concerne les gens qui soufrent de diabètes, de maladies cardiovasculaires ou de pathologies respiratoires dont on sait aujourd’hui que l’un des meilleurs traitements est l’activité physique. Ce projet comporte une dimension sociétale et de santé publique importante. Sans oublier les enjeux financiers colossaux puisqu’en proposant une activité sportive régulière au plus grand nombre, on réduit considérablement les dépenses de santé. Ce centre d’entraînement et de pratique locale devrait voir le jour d’ici deux ans.
F.B.