Si Paris m’était contée en clichés

Derrière l’objectif de Humans of Paris : Marco Hazan, 21 ans. Passionné de photo, cet étudiant de Sciences Po arpente chaque jour les rues de Paris à la recherche des « gueules » et des histoires de celles et ceux qui font battre le cœur de la capitale. Portrait d’un conteur 4.0.

 

La story Humans of Paris

Architecture, culture, gastronomie, habitants, touristes… : Marco est in love de sa ville. Un amour qu’il allie depuis 3 ans avec sa passion de la photo née d’un cadeau : son premier appareil Reflex. Adepte du portrait, il a très vite été séduit par le projet digital Humans of New-York lancé par un photographe américain. Peu de temps après, il a décidé de créer la page Facebook Humans of Paris avec un ami. Son but : faire découvrir la diversité de la capitale à travers les portraits de ses habitants. « On dit souvent que les Parisiens sont fermés. Mais en réalité, je mène avec eux de vraies conversations de fond, sur la culture, la société. Mes photos, c’est ma façon de lutter contre les préjugés. »

 

Au fil des rencontres

Des rencontres qu’il aime spontanées. « Je ne pars pas avec des critères prédéfinis. Je me balade et j’aborde des personnes qui ont du temps. Je leur présente le projet et leur pose ensuite toujours la même question : quel est le moment qui vous a le plus marqué dans votre vie ? ». Parfois hésitants, tous finissent par lui livrer une histoire forte, parfois gaie, parfois plus sombre. Marco pense d’ailleurs souvent à ce SDF rencontré dans une rue de la capitale « Chauffeur de taxi pendant 25 ans, il a un jour prêté sa voiture à sa femme pour qu’elle aille faire des courses avec leurs enfants. Ils ont eu un accident et en instant cet homme a tout perdu : sa famille et son outil de travail. Après la publication de son portrait, il m’a dit que des personnes étaient venues échanger avec lui. C’est la preuve que la technologie ne fait pas toujours s’éloigner les gens. »

 

Entre photo et Sciences Po

Un projet passionnant mais aussi résolument chronophage. Blog, Facebook, Instagram, Marco a à cœur d’interagir quotidiennement avec sa communauté. « J’ai lancé ce projet à 15 ans. J’ai passé mon Bac, ma licence de droit, mon concours pour Sciences Po en gérant ce projet en parallèle de mes études : mon rythme de vie prend en compte depuis longtemps cette binarité. » Un emploi du temps d’autant plus chargé que Marco multiplie les projets. Il a notamment été contacté en 2015 par un éditeur désireux de publier une version papier de son blog : la consécration ! Mais serait-il pour autant tenté de tout lâcher pour vivre sa passion de la photo à 100 % ? Pas sûr. « Mes études me sont très utiles pour mon travail de photographe.  Grâce à elles, je comprends mieux les enjeux qui se cachent derrière les histoires qu’on me raconte et les outils digitaux que j’utilise », conclut-il avec une grande maturité.

Humans of Paris c’est :

2 appareils photo

+ de 2 000 Humans pris en photo

+ de 10 000 heures dans les rues de Paris

+ de 20 000 appuis sur le déclencheur

+ de 350 000 membres

 Ton spot préféré ?  Le jardin des Tuileries. Le cadre, l’ambiance, les touristes qui se mêlent aux gens qui travaillent : ça c’est Paris !

 L’instant le plus marquant de ta vie ?  La mort de mon traducteur Alex Bozette. Pendant 4 ans, j’ai parlé tous les jours avec cet ami que j’appréciais énormément. Du jour au lendemain, il ne m’a plus répondu. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait. Je lui envoyais des messages, je l’appelais, mais pas de réponse. Un jour, j’ai vu sur son profil Facebook un message de ses parents qui annonçaient sa mort. Perdre un proche si jeune est une expérience très douloureuse.