Brigitte Grésy (ENA 89), inspectrice générale des affaires sociales, elle est la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Brigitte Grésy (ENA 89), inspectrice générale des affaires sociales, elle est la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Sexisme et préjugés continuent à faire des ravages

En 2013, évoquer des stéréotypes ou préjugés sexistes parait pour beaucoup dépassé. Or, ce sont ces représentations ancrées dans les mentalités et l’éducation, le management des entreprises, qui restent à l’origine de discriminations. Brigitte Grésy spécialiste des questions d’égalité étudie les stéréotypes sur le genre.

Brigitte Grésy (ENA 89), inspectrice générale des affaires sociales, elle est la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Brigitte Grésy (ENA 89), inspectrice générale des affaires sociales, elle est la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Quel est pour vous le plus nocif des stéréotypes sur les femmes au travail ?
Le plus dangereux est le manque de confiance en elles ! Ce sont les stéréotypes qui sapent leur confiance et instillent le sentiment d’un manque de légitimité. Ces dégâts sont commis depuis l’enfance dans la société, l’éducation, à l’école, dans les médias.

 

Où sont les points de blocage ?
Il persiste une discrimination systématique liée au moindre rendement des facteurs des femmes. Ainsi un même diplôme obtenu par une femme vaut moins que celui obtenu par un homme sur le marché du travail, idem pour l’expérience d’une femme versus celle d’un homme. Cela est lié aux stéréotypes, les employeurs considérant que les femmes sont des agents à risque. Les jeunes qui en tant qu’étudiants se disent progressistes, reproduisent une répartition classique des rôles dans le foyer dès qu’ils entrent dans une organisation contraignante, fondent une famille.

 

Après la rédaction de rapports, vous avez écrit un ouvrage sur un ton totalement différent, pourquoi ?
Durant mes échanges avec des jeunes femmes, c’est le ton du vécu, de l’expérience et de l’échange qui prime. J’ai souhaité l’adopter dans mon « Petit traité contre le sexisme ordinaire » en 2009. L’idée est de toucher par l’émotion plus que par la raison (ce que je fais dans mes rapports). Le sexisme se manifeste de façon subtile, insidieuse, voire sournoise, notamment dans les organisations à système hiérarchique et au poids social forts. Le site participatif est le prolongement du livre. Au départ, j’ai pensé qu’on allait me dire que j’exagérais. Finalement, j’ai constaté que je suis en-deçà de la réalité !

 

 

Cheffe du service des droits des femmes et de l’égalité de 1998 à 2005, puis en charge des politiques d’égalité dans des cabinets ministériels, Brigitte Grésy est la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. www.ega-pro.fr Elle est l’auteure de rapports de référence sur l’égalité professionnelle, l’image des femmes dans les médias, la parentalité, l’égalité filles/ garçons dans les structures d’accueil de la petite enfance. Elle publie en 2009 un « Petit traité contre le sexisme ordinaire » chez Albin Michel. Le livre est adossé à un site participatif : www.sexismeordinaire.com
En mars, un programme court adapté du site sera diffusé sur France Télévision, « Le bureau des affaires sexistes ».

 

 

Guide IMS Entreprendre
« Les stéréotypes sur le genre : comprendre et agir dans l’entreprise » 1 200 managers de 9 entreprises ont été interrogés pour identifier les stéréotypes des managers sur les femmes et les hommes au travail et mesurer l’impact des actions menées par les entreprises pour les déconstruire.
Quelques stéréotypes mis en lumière ?
• L’homme leader, la femme assistante
• Les femmes sont moins attirées par les postes de pouvoir, les hommes sont carriéristes
• Les femmes qui ont des postes à responsabilité se masculinisent, elles sont parfois plus dures que les hommes
Quelles pistes managériales de progrès ?
La satisfaction au travail impacte positivement les stéréotypes hommes/femmes C’est dans les entreprises les plus mixtes que les stéréotypes sont les moins négatifs Faire tomber les préjugés, c’est s’assurer que les aptitudes et compétences des femmes soient à priori considérées comme égales à celles des hommes.
www.imsentreprendre.com

 

A. D-F