Claire Martin (IFACE-ESCP EUROPE 88, HBS 2008) a été l’une des instigatrices de la mise en place d’une politique d’accompagnement pour les femmes chez Renault. Aujourd’hui, Directeur de la responsabilité sociale de l’entreprise et Directrice de la Fondation Renault, elle revient sur la genèse du mouvement.
L’industrie automobile : un secteur d’hommes ?
Lors de l’entretien d’embauche chez Renault en 1988, Claire Martin s’entend dire que puisqu’elle n’est pas particulièrement passionnée de voitures, alors elle ne fera pas long feu dans l’entreprise… Cela fait pourtant 20 ans qu’elle y travaille, auxquels s’ajoutent 5 ans chez Nissan. Selon l’intéressée : « C’est vrai que lorsque l’on rentre chez Renault, il faut aimer soit le produit automobile, soit l’industrie. Et bien moi j’étais très intéressée par la dimension industrielle ». Cette idée préconçue selon laquelle l’industrie automobile est un secteur masculin a aussi des retombées en termes de recrutement. « Aujourd’hui, explique Claire Martin, nous voulons renforcer le recrutement des jeunes diplômées dans les secteurs de la fabrication et l’ingénierie. Il faut dire qu’elles sont minoritaires dans les formations scientifiques ou ingénieur ellesmêmes. Il faut encourager les jeunes filles qui sont en phase d’orientation à oser s’y engager. »
La place des femmes inscrite dans la stratégie d’entreprise
C’est en 2009, suite à la nomination de la première femme au Comité Exécutif du Groupe que la prise de conscience de la question des femmes s’accélère dans l’entreprise. « A partir de là, raconte Claire Martin, nous avons commencé à nous réunir en petits groupes de femmes, toutes générations, fonctions et nationalités confondues, pour cartographier les problèmes et commencer à proposer des solutions. Lorsqu’il a pris connaissance de notre programme qui allait devenir le plan Women@ Renault (voir encadré), Carlos Ghosn a décidé d’en faire un plan d’entreprise ». En tant que Directrice de la RSE , Claire Martin anime alors ces évolutions qui viennent s’ajouter aux autres avancées en termes de diversité d’origine et de handicap. Sa direction regroupe aussi la politique de sécurité routière du groupe et les actions en faveur de la mobilité durable pour tous, ainsi que les activités de mécénat et la Fondation Renault, consacrée au financement de programmes et de bourses d’enseignements supérieurs.
Les atouts séduction de Renault pour les jeunes diplômés
L’entreprise est de plus en plus multiculturelle du fait de ses alliances avec le Japonais Nissan, le Russe Lada, l’Allemand Daimler… Ce qui distingue Renault, selon Claire Martin, ce sont aussi ses capacités d’innovation : « Aussi bien techniques – c’est le premier constructeur à proposer quatre véhicules électriques dans sa gamme –, que sociétales – Renault a lancé le programme de social business Mobiliz, avec un fonds d’investissement solidaire pour développer des solutions de mobilités destinées aux personnes en précarité. »
Women@Renault
Lancé en 2010, ce programme vise la valorisation des femmes à tous les niveaux de l’entreprise. Le premier volet RH instaure des objectifs chiffrés en termes de recrutement ou de promotion : intégrer au moins 30 % de femmes aux postes techniques, 50 % dans les forces de vente et augmenter leur nombre dans le Top Management… Le second est un réseau social de plus de 3 900 membres déployé dans 13 pays (Brésil, Inde, Roumanie, Maroc, Corée…) qui donne accès à des informations clés et des outils de travail autour de trois thématiques : le développement du potentiel professionnel des femmes, le changement des mentalités et la participation à la réalisation d’objectifs stratégiques pour Renault.
Le groupe en chiffres :
127 086 collaborateurs répartis dans 38 pays et 19 familles de métier – 2,55 millions de véhicules vendus dans le monde en 2012 dans 118 pays – 41 270 millions d’euros de CA
A.F.
Contact :
Sandrine Gourbault, assistante de Claire Martin – sandrine.gourbault@renault.com