Engagement européen, Etats Généraux de l’emploi des jeunes en Europe, action locale et place des femmes dans des postes à responsabilités sont les thèmes dont nous entretient Rachida Dati, Député Européen et Maire du 7e arrondissement de Paris.
Je suis devenue Député européen à un moment où l’Europe vivait de grandes mutations. D’abord, avec le Traité de Lisbonne qui est entré en vigueur le 1er décembre 2009 et qui a donné plus de pouvoir au Parlement européen, la seule institution européenne élue au suffrage universel direct. Cela veut dire concrètement que le citoyen européen, par la voix de ses représentants, prend plus pleinement part aux décisions et en particulier aux choix politiques. C’est pourquoi, j’ai choisi de siéger au sein de la commission des affaires économiques et monétaires, où nous avons déjà fait adopter des textes sur des sujets poursuivant cet objectif. Je pense, en particulier, au renforcement de la surveillance financière, à la régulation des gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs, ou encore à l’encadrement des bonus dans les établissements bancaires etc… Par ces travaux, ce que nous voulons, c’est faire de l’Europe un endroit plus sûr, où la croissance peut durablement s’installer. C’est dans cette optique que je siège également au sein de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie. Je travaille en particulier sur les questions liées à la dépendance énergétique de l’Europe ou encore sur celles liées à la nécessité d’impulser une nouvelle politique industrielle européenne. Si nous voulons sortir durablement de la crise, nous devons également répondre à ces enjeux vitaux pour l’Europe et pour la France. Vous avez organisé, le 7 décembre 2010, les Etats Généraux de l’emploi des jeunes en Europe, à Paris. Quelle a été votre motivation pour organiser un tel évènement? Quel bilan tirez-vous de cette journée? Un bilan très positif ! Ce sont plus de 3000 jeunes qui ont assisté à ces Etats Généraux, qui ont échangé avec des dirigeants de grands groupes, des responsables politiques européens. Cet évènement n’était pas seulement un débat mais un engagement. Les grands groupes industriels et bancaires se sont engagés en signant une convention en faveur de l’insertion des jeunes, avec des objectifs très clairs, comme par exemple celui d’accueillir 10 000 jeunes tous les ans en stage ou en apprentissage, ou encore celui d’accompagner ces jeunes à l’issue de leur stage ou apprentissage dans leurs recherches d’emploi. L’idée d’origine est simple. Je voulais apporter une contribution pour favoriser une meilleure insertion professionnelle des jeunes. Et ce, pour tous les jeunes, d’où qu’ils viennent, quel que soit leur parcours. Le chômage des 15-24 ans, en France, s’élève aujourd’hui à près de 25 %. On ne peut pas rester les bras croisés face à une telle situation : l’Europe en particulier doit devenir un levier utile et ambitieux pour enrayer ce fléau. Donc, d’une part, il y avait un message politique clair : faisons de l’emploi des jeunes, en France mais aussi en Europe, une priorité absolue. Et d’autre part, l’idée était d’aider très concrètement ces jeunes qui étaient venus participer au débat. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi pour veiller à ce que ces engagements soient respectés.
Ma priorité, depuis mon arrivée à la mairie du 7e arrondissement, est de répondre aux préoccupations des habitants. C’est pour cela que j’ai été élue. Tout d’abord, la préservation du cadre de vie et la sécurité constituent des priorités absolues. Il est en effet essentiel que les habitants du 7ème puissent vivre en toute sérénité. C’est pour cette raison que j’ai initié l’installation des premières caméras de vidéo protection parisiennes sur le Champ de Mars. Pour préserver la sécurité du site, j’ai également demandé, en 2008, au Préfet de police d’y interdire la vente et la consommation d’alcool. Mais les mesures de sécurité ne doivent pas selimiter à ce site. Ainsi, plus de cinquante caméras seront installées cette année dans l’ensemble de l’arrondissement. La propreté est aussi un grand fléau à Paris. Les habitants le constatent tous les jours et s’en plaignent. J’organise donc régulièrement des opérations de sensibilisation et de prévention sur ces questions. L’arrondissement doit, je le crois, être un lieu de vie et de culture. C’est dans cette perspective que j’organise tous les ans le festival du 7e art. Pour permettre même aux plus jeunes de bénéficier de ses activités culturelles, j’ai organisé le premier Salon du Livre des tout-petits en début d’année. Toujours pour les tout-petits, j’ai souhaité initier un partenariat entre l’Education Nationale et l’Université Américaine de Paris et des cours d’anglais ont été mis en place depuis le début de l’année dans les écoles maternelles du 7e. Je suis également consciente de la nécessité de donneraux jeunes toutes les cartes en main pour réussir et pour s’ouvrir sur le monde. C’est pourquoi j’ai ouvert à la rentrée dernière le premier internat d’excellence dans un établissement privé du 7e arrondissement : le lycée Sainte Jeanne Elisabeth. Cet internat permet à des jeunes filles, issues de milieux défavorisés, de bénéficier d’un cadre d’études et de vie mieux adapté à leurs besoins. C’était une première à Paris : j’aimerais voir ce type d’initiatives se généraliser.