Une révolution peut en entraîner une autre. À en croire un rapport publié en mars 2015 par Goldman Sachs, l’avenir de la finance tendrait vers une démocratisation massive du secteur bancaire. L’acteur principal de ce formidable mouvement ? La révolution numérique. Zoom sur le futur d’une finance ouverte à tous.
Par quels canaux la finance se démocratise-t-elle ?
Incontestablement, l’un des changements majeurs de la finance de ces dernières années est l’émergence du crowdfunding. Formidable outil de démocratisation, il permet à une myriade de nouvelles idées, portées par des artistes, comédiens, chanteurs, entrepreneurs en tout genres, de développer leurs projets. C’est d’ailleurs ainsi que le dernier casque à réalité virtuelle de la start-up américaine Oculus Rift a réussi à lever 2,4 millions $ via la plateforme de financement Kickstarter pour son développement. Plus encore, de nouvelles plateformes de gestion de fonds ont récemment vu le jour et cellesci s’adaptent parfaitement à l’état financier des jeunes actifs. La plus connue de ces plateformes, Wealthfront, gère 2 milliards de $ d’actifs. La raison de son succès ? Un capital de départ minimum très faible (5 000 $) et des commissions presque insignifiantes (0,25 % en moyenne sur Wealthfront).
Comment expliquer ce changement ?
Cette nouvelle vague de changement s’appuie fortement sur ce que Goldman Sachs prénomme les « Millenials », ces jeunes actifs de moins de 35 ans qui ont une conception de la finance bien particulière. Le 21e siècle est, pour beaucoup, l’ère de la transparence : ils veulent savoir ce que l’on fait de leur argent ! Ça tombe bien, c’est exactement ce que proposent ces nouvelles start-ups du système bancaire. En particulier, ce nouveau pan de la finance est porté par les HENRY , à savoir High Earnings Not Rich Yet (« Salaires élevés mais pas encore riches »). Ces personnes à haut potentiel veulent aussi avoir accès à des services financiers de qualité sans pour autant avoir le compte en banque de Bill Gates. Ce nouveau secteur financier profite aussi du contexte juridique international, qui lui est très favorable. Alors même que les secteurs bancaire et financier « traditionnels » sont contraints à des nouvelles régulations constantes, les petites entreprises de ce nouveau secteur bancaire jouissent de grandes libertés. Par exemple, le JOBS Act instauré en 2012 dans la législation américaine atténue fortement les barrières d’obtention de capital pour les petites entreprises.
Un engouement entrepreneurial sans précédent
Un nombre considérable de start-ups ont récemment vu le jour pour tenter de tirer profit d’un secteur qui aurait un potentiel de pas moins de 4 billions de $ à long terme selon Goldman Sachs. Ces nouveaux acteurs du secteur bancaire de demain, Lendingclub, Gofundme et Wealthfront, profitent au maximum des opportunités liées au Big Data, des flux d’informations constants, des attentes de ces Millenials si prometteurs et du contexte juridique actuel. Goldman Sachs met bien en exergue toute la foi qu’elle place dans ces start-ups fougueuses, à l’aune d’une véritable révolution financière. Ce seront bientôt des millions de personnes supplémentaires qui seront intégrées dans le système financier international grâce à la révolution numérique.
En conséquence, si la révolution numérique permet à des millions et bientôt à des milliards de personnes d’avoir accès à des produits et services qui leur étaient autrefois interdits, cela ne fait qu’amplifier les répercussions que pourrait avoir une nouvelle crise bancaire et financière. Car un système étendu à tous est aussi un système pouvant avoir des conséquences néfastes planétaires.
Sources :
http://www.internetactu.net/2015/04/29/transitions-les-7-leviers-de-la-revolution-numerique/
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2011/12/01/cercle_40655.htm
http://www.agefi.fr/fiche-etudes-wikifinance/la-revolution-numerique-ouvre-la-finance-a-de-nouveaux-acteurs-3476.html
http://fullratchet.net/ep40-crowdfunding-the-socialization-of-finance-jon-medved/
Rapport du 13 Mars 2015 de Goldman Sachs « The Future of Finance: the Socialization of Finance ».
Florian Vaudeleau,
Rédacteur en Chef Le Délit d’Initié, le journal de Transaction EDHEC
Contact : florian.vaudeleau@transac-edhec.com