COMPTANT PARMI LES PREMIÈRES ENTREPRISES PHARMACEUTIQUES INTERNATIONALES À S’ÊTRE IMPLANTÉES EN CHINE, SANOFI CÉLÈBRE CETTE ANNÉE LE 50E ANNIVERSAIRE DES RELATIONS FRANCE – CHINE. OLIVIER CHARMEIL (SCIENCES PO ET HEC 89), PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SANOFI PASTEUR, VP EXÉCUTIF VACCINS ET MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE SANOFI, REVIENT SUR LES OPPORTUNITÉS OFFERTES PAR CE PAYS QUI A PROFONDÉMENT MARQUÉ SA CARRIÈRE.
ARTICULER MISSION DE SERVICE PUBLIC ET PROFITABILITÉ
La mission de Sanofi Pasteur, la Division vaccins du groupe Sanofi, est de construire un monde où personne n’ait à souffrir ou à mourir d’une maladie qui puisse être évitée par la vaccination. Son objectif est donc clair : mettre en place une médecine préventive ambitieuse pour protéger et améliorer la santé humaine en proposant des vaccins innovants répondant à des standards de très haute qualité. « Nous jouons un rôle important auprès des acteurs de santé publique à travers le monde pour promouvoir la vaccination. En tant que manager d’une entreprise évoluant dans une industrie très capitalistique, ma priorité est donc d’articuler notre mission de santé publique avec nos impératifs de profitabilité. Le temps du vaccin est très long : la production d’un vaccin prend en moyenne 24 à 36 mois et nous investissons aujourd’hui pour des produits qui ne seront commercialisés des produits sur le court terme et la construction d’une offre sur le long terme.» Une stratégie qui porte ses fruits, comme en témoigne la nouvelle étape récemment franchie par le Groupe dans son engagement auprès de la Communauté Internationale pour éradiquer la polio d’ici 2018.
LA CHINE, UN MARCHÉ STRATÉGIQUE ET ULTRA CHALLENGEANT POUR UN TOP MANAGER
Cette stratégie, Olivier Charmeil a d’ailleurs eu l’occasion de la porter dans les pays émergents, où il a effectué les deux tiers de sa carrière. « Les vaccins que nous développons sont destinés, pour une bonne partie, aux enfants. Notre unité de croissance dans ce domaine dépend donc étroitement de la taille des cohortes de naissances. Avec respectivement 25 et 18 millions de naissances par an, l’Inde et la Chine sont des zones incontournables pour le Groupe. De plus, elles font face à un phénomène d’urbanisation fort qui implique l’accroissement de leurs besoins de santé et une nécessaire amélioration des réponses à y apporter. Aujourd’hui dans le monde, seul 1 enfant sur 4 bénéficie des schémas d’immunisation les plus modernes : il est donc nécessaire que Sanofi s’investisse pour améliorer les taux de couverture. » C’est ainsi en toute logique que le Groupe s’est implanté en Asie il y a plus de 30 ans. « Lorsque je l’ai rejoint en 1994, nous étions 169 collaborateurs en Chine et mon premier budget s’élevait à 13 millions $. Aujourd’hui, ils sont 7000 et participent à la constitution d’un chiffre d’affaires de 1.5 milliard d’euros. La gestion des hommes est d’ailleurs le plus gros challenge local sur ce marché compétitif où nous devons être capables de garder celles et ceux qui feront nos succès futurs.» De quoi s’illustrer comme un excellent accélérateur de carrière pour les jeunes diplômés.
« On n’atteint pas les objectifs qu’on refuse de se fixer. »
ETRE LÀ OÙ ÇA BOUGE
C’est en effet un extraordinaire terrain d’opportunités. « Il y a 15 ans, on parlait peu de la Chine mais j’étais déjà persuadé que c’était là que les choses allaient se passer. J’en ai eu la confirmation lorsqu’en 1995, alors Directeur Financier régional, j’ai participé à la mise en place de la solution SAP qui y a immédiatement fonctionné. La Chine est un pays où les choses vont vite, où on travaille avec des équipes qui sont toujours sur le coup suivant, dans la quête d’aller plus loin et plus vite. » Aujourd’hui top manager, Olivier Charmeil apprécie également de travailler sur un marché et dans une industrie qui acceptent le risque et même l’erreur. « Dans la banque, secteur où j’ai fait mes premières armes, l’erreur est interdite car elle coûte très chère. A contrario, l’industrie pharmaceutique est un métier d’entrepreneur qui ne fonctionne que parce qu’on y prend le risque d’innover. C’est d’ailleurs là que réside tout le sel de mon activité de manager : trouver l’équilibre entre le bon degré de tension et la capacité à tirer le meilleur de ses équipes. Aujourd’hui plus que jamais, j’en suis convaincu : on n’atteint pas les objectifs qu’on refuse de se fixer. »
POUR BIEN DÉMARRER VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL, FAITES LE CHOIX… ET LE BON !
Choisissez votre patron. « C’est lui qui vous fera vous développer ».
Choisissez des environnements qui bougent. « Ils ne sont pas seulement dans les pays émergents, de nouveaux métiers naissent partout, même en Europe ».
Choisissez de vous confronter au client. « C’est comme ça que vous aurez la vision du monde la plus large et la plus fiable possible ».
Choisissez d’avoir envie. « C’est la seule façon d’avoir de l’impact et de faire bouger les lignes ».
Chiffres-clés
Sanofi Pasteur produit chaque année 1 milliard de doses de vaccins qui immunisent 500 millions de personnes.
Sanofi en Chine c’est 7 000 collaborateurs et un CA de 1.5 milliard d’euros
PASSION
« Je passe beaucoup de temps dans les avions ce qui me permet de satisfaire mon appétit de lecteur assidu. Une baisse de régime dans mes lectures est d’ailleurs un bon marqueur de mon efficacité : si je n’ai plus le temps pour un roman, c’est le signe qu’il faut que je lève le pied. Et dès que je peux, je m’échappe pour un weekend de voile en Bretagne. Je n’ai pas trouvé meilleure activité pour m’évader et penser aussi rapidement à autre chose qu’à mon travail. Au bout de 45 minutes, je suis tellement concentré sur le bateau que j’en oublie toutes les contraintes. Je passe mon temps à l’international : mes vraies vacances, c’est de ne pas prendre l’avion ! »
SOUVENIR DE PROMO
« C’est d’abord un souvenir symbolique. Au regard de ma carrière, je reste en effet encore très marqué par le nom de ma promo : la Promotion Tian’anmen. C’est ensuite un souvenir technologique. En 1989, nous avons tous été frappés par l’arrivée du Macintosh sur le campus. Nous ne savions pas encore ce que cet ordinateur différent allait nous apporter mais nous avions déjà le sentiment qu’il pourrait tout changer. C’est aussi un souvenir professionnel. C’est à HEC, où nous commencions les cours très tôt, que j’ai appris à faire la sieste. Au-delà de l’anecdote c’est un élément fondamental pour le manager que je suis devenu. Cela m’a appris à « laisser le temps au temps », à avoir la capacité de m’arrêter pour réfléchir et aider l’entreprise à se préparer pour demain et même pour après-demain. J’en garde enfin un souvenir personnel. C’est en effet à HEC que j’ai rencontré ma femme sur un terrain de golf : en me voyant jouer, elle s’est dit que si j’étais un si piètre golfeur c’est que j’avais certainement beaucoup d’autres qualités ! »
CW
Contact : olivier.charmeil@sanofi.com