Cérémonie de passation du drapeau des X2011 aux X2012 © J. Barande - Ecole polytechnique

« Polytechnique : l’X dans l’inconnu » … ou dans l’harmonie ?

On attendait un manifeste au vitriol. Jacques Biot, Directeur de Polytechnique voit dans le rapport du député UMP François Cornut-Gentille (rendu public le 30 septembre) des recommandations en harmonie avec la stratégie de l’X d’aujourd’hui.
Sur la place de l’Etat dans la stratégie de l’Ecole
 » Aucune réflexion globale de l’Etat sur le rôle de l’Ecole n’a été menée depuis 40 ans « . A ce cri d’alarme du député, Jacques Biot répond  » l’Etat n’a pas failli. Toutes les réformes fondatrices de l’Ecole d’aujourd’hui ont été réfléchies en concertation étroite avec l’Etat, c’est à dire tous nos organismes de tutelle, le Ministère de la Défense bien sûr, mais aussi le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le Ministère de l’Economie. « 

Cérémonie de passation du drapeau des X2011 aux X2012 © J. Barande - Ecole polytechnique

Sur le rattachement au Ministère de la Défense
Dans son rapport, François Cornut-Gentille s’étonne  » le Ministère de la Défense n’exerçant sa tutelle sur l’X que par intermittence, se pose la question du maintien du lien de cette dernière avec la Défense « . Mais pour Jacques Biot, couper ce lien serait dommageable pour les deux institutions.  » Ce statut militaire auquel sont très attachés les Polytechniciens leur
confère de grandes qualités : travail en groupe, audace et sens de l’effort notamment. « 
Très engagés sur des thématiques liées à la Défense, les laboratoires et startup de l’X œuvrent également pour le Ministère avec des travaux sur la cyber sécurité et les drones notamment.
Sur la diversité des débouchées
Scientifiques, ingénieurs, chefs d’entreprise,… : l’X aurait-elle perdu son âme ? Certainement pas pour Jacques Biot.  » Elle a toujours formé une grande diversité de profils pour tous les secteurs de la science et de l’industrie. C’est une richesse, une singularité assumée et revendiquée. Sans cela, elle ne formerait certainement pas 500 jeunes tous les ans et n’attirerait pas les meilleurs professeurs du monde entier. «  A contrario, ne former que des futurs industriels priverait l’Etat d’excellents éléments.  » Notre engagement pour la Nation est porté par tous, cadres de l’Etat, chefs d’entreprises et patrons d’industries stratégiques issus de nos rangs. « 
Sur la  » crise de la pantoufle « 
Officiers sous contrat, les Polytechniciens perçoivent une solde tout au long de leur études, en contrepartie de laquelle ils s’engagent à travailler pendant 10 ans dans un corps de l’Etat ou à en rembourser une partie (la  » pantoufle « ) s’ils font un autre choix. Si pour Jacques Biot cette rémunération a « pour vertu de mettre les élèves sur un pied d’égalité « , le député de
Haute-Marne affirme qu’un X  » menant  carrière dans les institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement «  et qu’une réforme est donc indispensable. En accord
total, M. Biot l’affirme,  » cette réforme est engagée de longue date, il n’y a aucun débat sur sa nécessité, nous nous réjouissons que les choses avancent « .

Jacques Biot, président de l'Ecole polytechnique © J. Barande - Ecole polytechnique

Sur la place de l’X dans les classements internationaux
Pour son Directeur, si Polytechnique est loin de truster le top du classement de Shanghai (elle occupe la 300ème place), c’est avant tout parce qu’il  » ne prend pas en compte l’employabilité des élèves, contrairement au Times Higher Education où l’Ecole est bien mieux placée « . L’X veut d’ailleurs faire de l’entrepreneuriat son troisième pilier. En ce sens, elle a mis en place un Master en entrepreneuriat et a lancé le projet de construction d’un Centre d’Entrepreneuriat à l’entrée de l’Ecole. Alors, est-elle prête à former les  » forces spéciales de la mondialisation « , qu’appelle de ses voeux M. Cornut-Gentille ?  » L’X ne se cantonne pas au CAC 40 et voit se développer chez ses élèves de l’audace et un grand esprit d’entreprendre qu’elle encourage notamment via des programmes communs avec l’incubateur d’HEC et j’espère bientôt avec d’autres établissements dont l’Institut Pasteur  » conclut Jacques Biot
CW.