Après 30 ans à la tête de l’EDHEC Business School, Olivier Oger a passé la main à Emmanuel Métais, professeur de stratégie au sein de l’école. Le nouveau directeur général a désormais pour ambition de poursuivre la forte évolution impulsée par Olivier Oger tout en conservant l’esprit de l’EDHEC.
C’est avec beaucoup d’émotion dans la voix qu’Olivier Oger a réalisé cette passation de pouvoir : « je suis extrêmement fier de cette équipe, de tout le travail que nous avons accomplis. Car l’EDHEC est une école dynamique où les gens prennent plaisir à travailler car ils savent qu’ils peuvent évoluer. » L’ancien hockeyeur et chercheur en stratégies de rupture et de la subversion en stratégie, Emmanuel Métais, est heureux d’occuper ce poste : « le sport m’a donné le goût du challenge, de l’effort et de l’impact et c’est ce que nous faisons à l’EDHEC. Notre rôle dans cette école est de changer la vie des gens. »
L’évolution de l’EDHEC depuis 1988 :
Olivier Oger est satisfait de son bilan de fin de mandat. Il est revenu sur les deux points essentiels représentatifs de son bilan :
• Une stratégie multi-campus réussie avec l’implantation d’une école à Lille et à Nice en 1991, d’un campus à Londres et d’un autre à Singapour, l’objectif étant de rester proche d’un vivier d’entreprises
• Une stratégie de différenciation bien menée : « Nous sommes le premier master en finance dans les rankings mondiaux, explique Olivier Oger. Les deux autres pôles d’excellence de l’école sont l’entrepreneuriat ainsi que le droit »
L’esprit EDHEC : EDHEC for Business for Student
Pour conserver l’esprit EDHEC For Business mis en place par Olivier Oger, l’école va viser les classements. Et ce n’est pas l’ambition qui manque au nouveau directeur : « il est difficile de faire encore progresser une école qui est en si bonne posture et qui a si bien évolué. Aujourd’hui nous sommes 14es dans le classement général du Financial Time, nous visons le top 10. »
L’école et le nouveau directeur misent plus que jamais sur l’esprit d’innovation de ses étudiants, comme l’indique l’ancien professeur de stratégie : « je veux que nos étudiants se saisissent pleinement de ce nouveau monde et qu’ils en soient les acteurs. Je veux qu’ils aillent conquérir et construire ce nouveau monde. » Pour réaliser son objectif ambitieux, le nouveau directeur s’appuie sur la revalorisation de l’expérience étudiante, l’internationalisation avec notamment la création d’une direction internationale et le lancement d’une chaire innovation et management pour pousser encore l’esprit d’entreprise et la création de startups.
Emmanuel Métais porte également un projet important : replacer les étudiants au coeur des préoccupations. « Je veux que l’école se centre sur l’expérience étudiante afin de donner du sens à l’innovation pédagogique, c’est pourquoi j’ai décidé de créer une direction d’expérience étudiante pilotée par Anne Zuccarelli et dans laquelle tous les services pour les étudiants seront regroupés. Il s’agira d’une grande « colonne vertébrale » qui regroupera digital, administration et logistique », explique Emmanuel Métais. Parmi les nouveautés : de nouvelles salles de classe avec un mobilier modulable et un écran interactif ou encore la digitalisation des cours pour que les étudiants retrouvent ses cours en ligne.
Faire face au nouveau « monde Nintendo »
Avant sa prise de fonction, Emmanuel Métais a dressé le panorama d’un monde bouleversé : « l’éducation a été transformée, nous sommes passés d’un monde du théâtre classique où le professeur fait son cours devant ses élèves à un monde « Nintendo », multicanal avec la nouvelle génération. »
Pour s’adapter, le nouveau directeur a nommé Alessia Di Domenico, directrice du programme Bachelor pour développer trois axes :
« • Nous voulons travailler sur la qualité de notre enseignement en augmentant le niveau des étudiants et de l’équipe professorale. Nous avons d’ailleurs constaté que ce processus est en marche puisque nous avons de plus en plus de candidats avec des mentions très bien.
• Nous insistons sur l’internationalisation en proposant une année à UCLA et une autre année à Singapour.
• Nous allons développer l’interaction avec les entreprises, car c’est un axe très important pour nos étudiants », indique-t-elle.
Pendant la passation de pouvoir, Emmanuel Métais a fait deux promesses : les frais de scolarité n’augmenteront pas. Et, pour les nostalgiques d’Olivier Oger, l’EDHEC s’assurera de garder un lien avec lui au terme de son mandat.
En chiffres :
700 étudiants en 1988 / 7 000 en 2017 pour la formation initiale
10 professeurs / 150 en 2017
5 millions d’euros de budget / 125 millions d’euros aujourd’hui
L’école accueille 13 % d’étudiants boursiers tous programmes confondus, mais elle reverse 9,5 millions d’euros d’aides aux étudiants chaque année
15 millions d’euros, c’est le montant que rapporte les travaux de recherche à l’établissement chaque année