Depuis 1993, Neovacs place une approche vaccinale innovante au cœur de son ADN. Objectif : améliorer sans cesse le traitement des maladies auto-immunes. Un secteur de pointe, sur lequel l’entreprise est leader, et un positionnement unique qui font la différence. Des performances au cœur de la mission de Miguel Sieler (Sciences Po 75), son directeur général.

Vous avez rejoint Neovacs alors que vous étiez en retraite. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
En effet, il y a deux ans, l’actionnaire de référence de Neovacs m’a proposé de prendre sa direction, après avoir rapidement étudié le dossier j’ai trouvé cela tellement passionnant que j’ai accepté. Je le fais avec beaucoup d’enthousiasme et n’envisage pas de m’arrêter avant mes 75 ans. Auparavant, chez Bayer, vue la taille du groupe, j’avais peu d’impact sur la marche de l’entreprise. Me replonger dans une petite entreprise cotée en Bourse mais sans chiffre d’affaires a été un vrai challenge. Diriger une équipe de 23 personnes m’oblige ainsi à m’impliquer fortement et à redevenir très opérationnel. De plus, je me suis retrouvé confronté à deux éléments que je ne maîtrisais pas : le côté scientifique et l’aspect du financement. J’ai dû apprendre ou réapprendre à un âge où d’autres ne se préoccupent que de leur handicap au golf. Mais c’est une vraie chance ! Dans une petite entité, on est au plus près du patient, on participe à la réflexion sur l’après-clinique. C’est un niveau de sollicitation intellectuelle passionnant.
Quelle est la valeur ajoutée de Neovacs ?
C’est une success story à la française depuis 20 ans. Nous travaillons dans un secteur très spécifique, celui des vaccins thérapeutiques. Notre activité repose donc sur une technologie propre brevetée qui vise à susciter auprès du système immunitaire d’un malade une réaction immune qui va lui permettre de lutter contre la maladie. Je n’y connaissais rien mais j’ai trouvé ici une équipe qui a su m’expliquer grâce à une certaine culture de l’essentiel, j’ai pu, petit à petit élargir mon niveau de connaissance et de compréhension. C’est là que l’expérience et la formation jouent un rôle important car il faut faire des choix. Nous travaillons aujourd’hui sur un vaccin thérapeutique qui vise à traiter une maladie auto-immune présente dans le monde entier : le lupus. Elle touche 5 millions de personnes dont 90 % de femmes.Les éléments éthiques et économiques inhérents à ce secteur font aussi qu’y travailler est très gratifiant.
« Apporter des technologies de rupture dans des domaines dans lesquels persistent des besoins médicaux non satisfaits. »
Quel impact sur votre développement à venir ?
Nous aurons le résultat de notre étude clinique en cours sur le lupus à l’été 2017. En cas de succès, nous pourrons alors nous développer fortement. Nous avons à cœur de développer nous-mêmes notre production en région parisienne. Notre souhait est alors de recruter environ 80 personnes, des emplois qualifiés (du BTS au PhD) pour fabriquer le produit. Par ailleurs, en dehors des métiers scientifiques, nous aurons besoin d’esprits critiques bien formés qui, à travers un solide bon sens et une capacité d’appréhender le marché, sauront challenger les scientifiques. Un jeune diplômé de Science Po a appris à placer l’activité d’une entreprise dans un contexte économique et politique global, ce qui est essentiel dans la santé. Apprendre à gérer les différents facteurs de succès comme c’est le cas à Sciences Po, offre d’excellentes opportunités. C’est pourquoi la compréhension de ces mécanismes immunitaires que je ne connaissais pas m’a été facilitée par cette gymnastique de l’esprit qui permet de discerner l’essentiel de l’accessoire. Il n’y a rien de plus passionnant que de travailler dans le domaine de la santé. Et il n’est pas nécessaire d’avoir une formation scientifique pour autant.
Conseils aux jeunes diplômés
« On ne choisit pas toujours sa voie surtout dans le monde actuel dans lequel la demande par rapport à l’offre d’emplois est déséquilibrée. Il est important d’utiliser son excellent bagage intellectuel pour aller au-delà de son propre profil de compétences et acquérir une capacité de bonne compréhension des éléments techniques et scientifiques du secteur dans lequel on travaille. À Sciences Po, on est outillé intellectuellement pour cela. Personnellement, j’y ai appris la synthèse et la vue de ce qui est essentiel. J’y avais aussi étudié, dans le cadre d’un séminaire spécifique, un certain nombre de secteurs industriels et nous finissions par une visite en entreprise : chimie, verre, aluminium, acier… Nous étions même descendus dans les mines de fer. C’était passionnant. Cela m’a énormément marqué. »
VC
Contact : msieler@neovacs.com