Sandrine Lilienfeld (ESSEC 89) est Présidente de NAF NAF
Sandrine Lilienfeld (ESSEC 89) est Présidente de NAF NAF

Naf Naf, une histoire de complicité

LES ENJEUX DE LA REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES EN ENTREPRISE

 

De la combinaison à la robe de princesse, en passant par la fameuse doudoune : depuis plus de 30 ans, Naf Naf fait de ses pièces iconiques des moments de modes inoubliables pour des clientes toujours plus féminines et pointues. Portrait de cette marque résolument dans l’air du temps avec Sandrine Lilienfeld (ESSEC 89), Présidente et inspiratrice du dernier relooking de ce pionnier de la fast-fashion.

Sandrine Lilienfeld (ESSEC 89) est Présidente de NAF NAF
Sandrine Lilienfeld (ESSEC 89) est Présidente de NAF NAF

Du grand méchant look au romantisme contemporain
Après plusieurs décennies de succès, Naf Naf a eu la pertinence de rejoindre le groupe Vivarte en 2007 pour prendre un nouveau souffle et surfer avec aisance sur les nouvelles tendances. Désormais emblématique de ce géant du prêt-à-porter, l’enseigne y a rapidement fait valoir ses atouts et imposé son style. « Vivarte a su déceler le potentiel de Naf Naf, ancré dans le génie commerçant de ses créateurs. Si son positionnement et ses investissements n’étaient plus aussi clairs et importants qu’à sa création, Naf Naf restait en effet une marque attractive, attachante et ultra féminine. Pour revenir sur le devant de la scène du marché ultra-concurrentiel de la fast fashion, Naf Naf a alors pris le pari d’assumer à 100 % sa féminité et de la mettre en scène avec humour et fantaisie. La robe est ainsi devenue son nouvel emblème, un objet iconique dans le coeur de ses collections et dans le coeur de ses clientes. Porté par le succès incroyable de ce nouveau symbole décliné sous toutes les formes et sous toutes les couleurs, Naf Naf est peu à peu devenu le symbole d’un romantisme contemporain abordable pour toutes. La marque mêle désormais avec brio les codes de la féérie, de la modernité et du luxe, sans jamais oublier ses fondamentaux que sont la générosité, la complicité et l’audace.» Son audace, Naf Naf l’affiche d’ailleurs haut et fort dans ses magasins. « Pour nous démarquer, nous développons des concept stores inédits mêlant décors contemporains et meubles vintage. Chaque boutique devient une « maison de filles », un lieu unique où nos clientes se sentent bien et dont elles redécouvrent l’atmosphère à chaque passage. Régulièrement relookées, nos boutiques deviennent quasiment des cahiers de tendances. Nos meubles, nos papiers peints et même notre parfum d’intérieur ont ainsi vocation à devenir des must have.» Le rêve à la portée de toutes en somme.

 

La femme Naf Naf
Proche d’une femme moderne et assumée, dont elle comprend et anticipe les aspirations, l’enseigne doit évidemment son succès à son génie créatif et à ses valeurs, mais aussi à l’expérience et au culot de sa Présidente, une femme de coeur et de caractère. « Je ne sais pas si on peut dire que je suis l’emblème de la femme Naf Naf, mais une chose est sûre, j’ai eu un coup de coeur immédiat pour cette marque et je mets de moi dans tous ses développements » affirme Sandrine Lilienfeld. « Je suis fière d’avoir pris la suite de ses deux créateurs avec lesquels je partage la certitude que tout est possible. » Cette capacité à tout oser a d’ailleurs été un moteur essentiel dans son parcours de manager. « Lorsque j’étais à l’ESSEC, la mode était aux métiers de la finance et on m’a beaucoup encouragée vers cette voie qui devait être celle de l’excellence. J’ai ainsi fait le choix de suivre des cours très pointus en la matière, tout en me passionnant pour des stages dans des domaines que j’affectionnais particulièrement, la cosmétique et la mode. Et c’est en entrant dans la vie professionnelle que je me suis rendue compte que plus qu’une carrière stable et toute tracée dans un domaine qui m’ennuyait, c’était d’un parcours motivant et plein d’affect dont je rêvais. Au bout de 15 jours, j’ai donc décidé de quitter un des plus importants financiers de la place pour faire ce que j’aimais. A l’époque, peu de jeunes diplômés des grandes écoles se dirigeaient vers la distribution textile et j’y ai donc très vite été appréciée pour ma formation, mes compétences et ma passion du produit. J’ai rapidement pris des fonctions managériales car je crois y avoir une certaine légitimité. En effet, j’aime le travail d’équipe, la rapidité d’actions et de décisions et n’ai donc aucune difficulté à déléguer des tâches à responsabilités ou à trancher des questions épineuses. Je défends également le droit à l’erreur. Dans ce secteur où le rythme est effréné, il faut aller vite, ce qui implique parfois de se tromper. En tant que manager, je dois guider mes équipes pour qu’elles fonctionnent mais je dois aussi leur prouver qu’il vaut parfois mieux se tromper que de ne rien faire. »

 

Carrière au féminin, avant tout une question de légitimité
Femme de responsabilités, Sandrine Lilienfeld reconnait que le chemin d’une femme est long pour atteindre le top management, mais refuse fermement le concept de management au féminin. « Dans le business, il n’y a pas de différence entre homme et femme mais entre celui qui présente des bons résultats et celui qui stagne. Homme ou femme, la carrière doit être dictée par des aptitudes et non par un genre. Mais il est vrai que pour atteindre des postes de direction, une femme doit savoir se distinguer. Même si la mode est un secteur où les barrières à franchir sont moins hautes, si j’avais été un homme, il est certain que j’aurais gagné 5 ans dans ma progression professionnelle. Pour devenir Numéro 1, j’ai du changer d’entreprise et mettre au premier plan mes compétences pointues en gestion et en finance, des matières purement rationnelles. J’ai du prouver ma légitimité et gagner ma crédibilité en démontrant que mes décisions n’étaient pas guidées par l’émotion mais bien par un sens aiguë du business. Si je suis Présidente aujourd’hui c’est parce que j’ai assumé mes ambitions et ai fermement refusé de faire un choix entre ma carrière et mon rôle de mère. Très présente pour ma famille, j’ai toujours assumé cesdeux parties de ma vie avec mon mari et sommes tous deux très à l’aise avec cette idée de partage. Mais j’ai conscience d’avoir épousé un « ovni » ! Car malgré des avancées significatives, les femmes subissent encore aujourd’hui une pression sociale importante qui les pousse à devoir prouver plus vite et plus fort leurs capacités.» Pour être patron, il n’y a donc pas mille solutions, il faut être plus rapide.

 

Exceller dans ce qu’on aime
« Une carrière ne doit pas être dictée par des effets de mode. Atteindre des postes à responsabilités, nécessite de savoir qui on est et ce pour quoi on est fait. Il ne faut pas se tromper de voie car on ne peut exceller que si on est passionné par ce qu’on fait. Arrêtez de vous préoccuper des codes des grandes écoles et aventurez-vous vers l’inconnu. Il faut profiter des stages pour se frotter très vite à ce qu’on aspire et mettre ses certitudes à l’épreuve. Faire le choix d’une voie royale n’est pas toujours la meilleure chose à faire. Alors osez la différence,osez l’ouverture et osez l’international. Découvrez le monde de l’entreprise et sortez des sentiers battus. Le monde est plein d’opportunités, saisissez les. »

 

CW.

 

Contact
sandrine.lilienfeld@nafnaf.fr