Mieux connaître les profs des Grandes Ecoles : Alain Lempereur

Alain Lempereur est professeur de la chaire négociation et médiation de l’ESSEC. Il fut professeur visitant aux universités de Harvard et Mannheim. En 1995, il a créé IRÉNÉ (Institut sur la Négociation en Europe) et en 2003 Négociateurs du Monde, où il intervient comme facilitateur lors de missions de réconciliation, en Afrique notamment. Il a oeuvré dans une cinquantaine de pays, en soutien d’entreprises comme le Boston Consulting Group ou McKinsey, ou d’organisations internationales comme la Commission européenne, l’OCDE, l’OMS, le PNUD ou l’UNITAR. Marié à Michèle Pekar, il est père de trois enfants, Daria, Henri et Emery.

Alain Lempereur
Alain Lempereur

Publications
Son ouvrage vedette est le long-seller Méthode de négociation, tiré à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et traduit en une dizaine de langues. Sa seconde édition vient de paraître ; elle développe les gestes essentiels à ne pas oublier comme négociateur : préparer avant de négocier, se préoccuper des personnes avant de traiter du processus et des problèmes, écouter avant de parler, créer de la valeur avant de la répartir, etc. Cet ouvrage sert de référence pour les participants des séminaires de négociation d’Alain Lempereur depuis 15 ans. Méthode de négociation a un petit frère, Méthode de médiation.

Pédagogie, méthode de l’enseignant
Pourquoi les étudiants s’inscrivent-ils en surnombre à vos cours de négociation à l’ESSEC ?
Rien de tel que le bouche à oreille et une méthode pédagogique qui implique, dès le début d’un cours, les étudiants dans des jeux de rôle de négociation et ensuite dans des discussions facilitées par le professeur pour faire émerger des concepts pratiques. La négociation est une compétence essentielle pour les responsables aujourd’hui. Le leadership autoritaire ne fonctionne plus. Il faut engager l’ensemble des parties prenantes dans un processus participatif authentique qui construit un consensus de qualité. C’est tout aussi vrai en cours qu’en entreprise. Je fais tout pour que les étudiants de l’ESSEC ne l’oublient pas comme dirigeants.

Et dans d’autres Grandes Ecoles ?
Mon constat vaut tout autant pour les élèves de l’ENA, l’ENPC ou Centrale, qui suivent les ateliers de négociation que j’ai créés. Je suis également fier de mes anciens élèves, aujourd’hui collègues, qui mobilisent une pédagogie semblable à Négocia, Sciences Po, l’ENST, l’ESC Reims et aux Universités de Paris ou Nantes.

Peut-on parler d’une Ecole de Paris en négociation?
C’est trop tôt pour y prétendre, car si mes équipes de formation ont réussi à convaincre par leur pédagogie les étudiants par l’utilisation de cas pratiques importés d’Harvard, il faudra aussi que leur pédagogie intègre davantage l’école de pensée européenne, à laquelle j’essaie de redonner vie. Les leçons d’un Richelieu ou d’un Callières, diplomate de Louis XIV, sont aussi utiles à nos pratiques contemporaines de négociation que les théories contemporaines de gestion. Mon cours de Philosophie et Histoire de la négociation retrace ce riche héritage qui remonte aux Grecs ; je regrette qu’il n’ait pas toujours le même écho chez les jeunes chercheurs que mes ateliers pratiques.

Ne reproche-t-on pas aux enseignements en France leur approche trop théorique ?
Un de mes mentors à Harvard, Roger Fisher, m’a incité à préserver l’alliance de la théorie et de la pratique. Rien de tel que de développer des enseignements qui permettent aux participants de s’interroger sur leurs pratiques et de leur faire découvrir des concepts et outils théoriques qui serviront leur réflexion et leur action dans le monde du travail. Mais si aux Etats-Unis, la pratique prévaut, en France, la théorie prédomine. C’est à chaque fois une question d’équilibre, comme pour toute négociation responsable.

QUIZZ…

Cuisine

Nem ou œuf coque ? Nems, avec ma femme et mes enfants. Mais œuf coque, parce que mon père me les faisait tous les mercredis avec des mouillettes.
Cassoulet ou caviar ? Caviar, mais c’est vous qui payez.
Salade ou hachis parmentier ? Salade, parce que je veux garder la ligne.
Fromage ou dessert ? Mettez un « et », et tant pis pour la ligne.
Carotte ou salsifi ? Pas les salsifis, car comme enfant on m’obligeait à les manger.
Orange ou ananas ? Le matin l’un, le soir l’autre.

Sport

Foot ou rugby ? Foot, car je n’aime pas les hommes qui s’empoignent.
Cyclisme ou boxe ? Sans EPO, le cyclisme sans hésitation. Eddy Merckx était un de mes héros.
Golf ou tennis ? Tennis, car il faut savoir défendre et attaquer, rester au fond du court et monter au filet.
Tir à l’arc ou volley ? Volley, car chaque joueur de l’équipe doit devenir meilleur en tout.
Athlétisme ou haltérophilie ? Athlétisme, cela me rappelle les Jeux Olympiques, de la Grèce à aujourd’hui.
Judo ou karaté ? Judo, mais je n’ai jamais dépassé la ceinture jaune.

Musique

Offenbach ou Schubert ? Schubert, sans l’ombre d’un doute. Réécoutez la Fantasie en Fa mineur D 940.
Gounod ou Chopin ? Impossible de choisir entre le novateur de la Symphonie fantastique et celui des Nocturnes.
Tchaïkowski ou Wagner ? Les âmes russe et allemande méritent d’être au panthéon européen autant que les âmes française et polonaise.
Haydn ou Malher ? Si vous insistez, prenons Malher, car je l’entendrai toujours dans Mort à Venise de Visconti.
Mozart ou Pierre Henry ? Je suis très classique, mais si Pierre Henry s’associe à Béjart, je ne dirai pas non.
Vivaldi ou Brahms ? Ah, le prêtre roux m’a fait passé de si bons moments, y compris le premier jour de l’an 2000. Mais vous avez oublié Bach, Beethoven, Haendel, Pergolese, Zipoli, etc.

Peinture

Van Gogh ou Basquiat ? Van Gogh, parce qu’il a tout questionné.
Picasso ou Breughel l’ancien ? Impossible de choisir entre ces deux phénomènes.
Pissaro ou Dali ? Même si Pontoise célèbre Pissaro, je préfère l’Espagnol. D’ailleurs, un de mes chiens s’appelle Dali.
Modigliani ou Manet ? J’adore les visages allongés, qu’on retrouve dans les masques africains.
Léonard de Vinci ou Magritte ? Là, vous me proposez le Belge que j’adore et l’Italien que je révère. Je vous laisse choisir.
Monet ou Soulages ? Monet, pour ses captures inoubliables du Parlement de Westminster.

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