« BE GOOD DO GOOD ». C’est ainsi que se résume la philosophie du Groupe McCain, incarnée par Jean Bernou (ECPM Strasbourg 75) et ses équipes, en Europe Continentale. Leader dans l’âme ce « chimiste par accident » devenu CEO du Groupe pour une zone qui s’étend de l’Europe à la Russie, au Moyen-Orient et à l’Afrique, s’inscrit en effet comme un fervent défenseur des valeurs d’authenticité et d’engagement caractéristiques des métiers de la terre auxquels le Groupe est tant attaché. Rencontre.
McCain, multinationale ou PME mondiale ?
C’est une entreprise familiale canadienne, issue du monde agricole et du commerce de la pomme de terre. Inscrivant depuis toujours sa stratégie sur le long terme, elle a misé dès 1957 sur les produits surgelés pour se développer en Amérique du Nord puis au Royaume-Uni et en Europe Continentale. PME mondiale génératrice cette année de près de 8 milliards $ de CA, McCain est aujourd’hui une société dont le coeur de métier reste la pomme de terre surgelée mais qui s’étend aussi à d’autres activités comme le transport, les plats cuisinés et les desserts surgelés. En Europe Continentale, nous sommes avant tout présents sur le segment des produits surgelés dérivés de la pomme de terre mais investissons également dans les produits frais notamment.
De quels profils avez-vous besoin pour nourrir votre performance ?
Nous recherchons avant tout des jeunes diplômés dans les métiers de la production, des ingénieurs agronomes, des commerciaux de terrain et des marketteurs, au siège et pour nos différentes implantations pays. Pour accompagner la rapidité de notre croissance (le business européen de McCain a doublé en 5 ans), nous avons besoin d’entrepreneurs, capables de manager des projets de A à Z et mobiles, tant sur le plan géographique que fonctionnel. Cette mobilité est d’ailleurs une marque de fabrique du Groupe en Europe Continentale où nous souhaitons donner à nos collaborateurs un background le plus large possible.
Très développé en Europe, pourquoi McCain garde-t-il un attachement particulier avec le Nord Pas-de-Calais ?
Nous avons implanté deux usines dans le Nord en raison de ses capacités de production de pommes de terre, notre matière première, et de la qualité de ses infrastructures et supports (main d’oeuvre et tertiaire) dont nous avons besoin. C’est une région dynamique dans laquelle nous nous impliquons sur le plan de l’emploi bien sûr, mais aussi par notre présence dans différentes instances régionales. Lors du World Forum organisé en novembre dernier, nous avons par exemple fait venir le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus avec lequel nous collaborons dans le cadre d’un social business en Amérique du Sud..
« Plus qu’un diplôme
ou une expérience technique, quand
je recrute, je recherche avant tout des
valeurs. »
McCain s’investit aussi beaucoup en matière de RSE
Mettant la responsabilité sociale au coeur de ses activités, il s’engage en premier lieu pour une agriculture responsable, promotrice de la biodiversité, d’une utilisation minimale d’intrants et d’une meilleure gestion de l’eau. Cet engagement s’illustre également sur le plan industriel comme en témoigne notre usine anglaise qui couvre de façon autonome l’intégralité de ses besoins électriques grâce à des éoliennes et au biogaz généré par sa station d’épuration, ou notre usine en Inde qui recycle 100 % de son eau. Nous agissons aussi sur nos produits : promotion des qualités nutritionnelles de la pomme de terre, nouvelles formules (utilisation d’huile de tournesol, réduction du sel, travail sur les gras saturés,…) et élargissement de la gamme avec des produits non pré-frits.
Vous liez donc intimement business et social ?
Tout à fait. En tant que Responsable RSE pour le Groupe, je suis promoteur de nombreux social business à travers le monde. Nous avons par exemple récemment lancé un projet avec Muhammad Yunus en Colombie visant à faire revenir les paysans chassés par les narcotrafiquants à la terre. Nous leur réapprenons à cultiver, achetons leurs produits et les vendons via une marque de commerce équitable dans les magasins de la filiale colombienne de Casino. Nous avons également démarré un social business dans le Nord de la France en partenariat avec Leclerc et Randstad. Nous achetons aux agriculteurs les écarts de triage (les légumes non calibrés refusés par les hypermarchés et quasi systématiquement jetés), les transformons en soupes formulées par des grands chefs et revendues dans les magasins Leclerc. Avec les profits générés, nous allons former des chômeurs de longue durée durant 18 mois pour qu’ils puissent ensuite trouver un emploi durable.
1 frite surgelée sur 3 consommée en France est une frite McCain
« McCain, le plus gourmand des réseaux sociaux »
Quel regard portez-vous sur votre formation d’ingénieur chimiste ?
Je me définis comme un « chimiste par accident ». Tout juste diplômé et sans doute déjà poussé par un certain esprit entrepreneurial, j’ai démarré un travail de recherches pour un bureau oenologique sur l’extraction de colorants à partir de sous-produits de la vigne. J’ai ensuite rejoint Procter & Gamble où j’ai occupé de nombreuses fonctions (production, ventes, finances, informatique, R&D,…) pour enfin travailler sur un projet de production de lessive liquide pour lequel j’ai construit le process et l’usine que j’ai ensuite dirigée. Après 5 années passionnantes en tant que Directeur Industriel puis Directeur des Ventes chez Peaudouce, j’ai rejoint le Groupe McCain. Manager dans l’âme, je ne me suis jamais vraiment senti ingénieur chimiste. Car si cette formation a bien sûr été une très bonne assise pour ma carrière, je suis convaincu que c’est ma créativité, ma capacité à fédérer des équipes et à mener à bien des projets qui ont fait la différence. Très sportif, j’ai toujours été capitaine de mon équipe. C’est donc naturellement que je me suis tourné vers le management dès que je suis entré dans le monde de l’entreprise.
Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes diplômés ?
Vous êtes ceux qui doivent changer notre société. Vous avez votre avenir en mains alors prenez le et osez faire ce en quoi vous croyez, même si vous essuyez des critiques. Allez de l’avant car c’est de vous que viendra la lumière.
Le premier job idéal, MYTHE OU RÉALITÉ ?
Il n’y a pas de premier job idéal ! Quel qu’il soit, on a toujours la possibilité de s’y réaliser et de montrer ce qu’on sait faire. Qu’on démarre dans une PME ou dans un grand Groupe, l’essentiel est de saisir les opportunités qui se présentent, de toujours voir son job sous un prisme positif et surtout d’y prendre du plaisir.
Qu’est-ce qui fait d’un bon candidat un excellent collaborateur de McCain Europe Continentale ?
Parce que les crises que nous traversons aujourd’hui sont le fruit d’un monde centré sur l’argent, je veux que mon entreprise soit faite de gens ouverts qui pensent hommes avant de penser profits. Pour moi, la dimension humaine d’un candidat est essentielle : plus qu’un diplôme ou une expérience technique, quand je recrute, je recherche avant tout des valeurs.
CW.
Contact
jean.bernou@mccain.com