C’est près du métro Château de Vincennes, au « Bureau », un café du coin, que je rencontre Mathilde, une jeune brune pétillante et plein d’entrain. D’emblée, elle accepte de se prêter au jeu de l’interview. Ayant grandi à Nevers, jusqu’à 20 ans elle a vécu chez ses parents, dans une famille modeste où elle est loin d’être la seule à pratiquer l’escrime : son père est maître d’armes et son frère a été champion du monde. Pour une sportive de haut niveau, Mathilde a un parcours atypique : elle n’a pas fait de sport études ni au collège ni au lycée et n’a donc pas connu le système des horaires aménagés dont bénéficient beaucoup de jeunes sportifs. Après deux ans de droit, elle entre à l’EFAP (l’école des métiers de la communication) à Bordeaux et rejoint en même temps le Pôle France de Bordeaux (la seule réelle formation de haut niveau pour les escrimeurs en France). Après sa première année à l’EFAP, le Pôle France est transféré à Paris pour devenir l’INSEP (Institut National du Sport, de l‘Expertise et de la Performance). Pas de problème pour Mathilde : l’EFAP possède une antenne à Paris, ce qui lui permet de continuer son double parcours sport/communication. Mais, désireuse de découvrir de nouveau horizons, en mars 2011 elle rejoint l’ESPEME, après avoir abandonné l’EFAP. Aujourd’hui, c’est dans cette école de commerce qu’elle étudie en e-learning tout en vivant à l’INSEP où elle fait entre 12 et 18 heures d’entraînement par semaine.
Ce système lui convient très bien et si, en ce moment, la sportive a l’impression d’être un peu « dans le creux de la vague » au regard de ses performances, elle s’épanouit parfaitement dans ses études et fait tout pour garder un équilibre entre sport et scolarité. Quant à l’avenir, elle l’aborde avec sérénité. « Si je vois que je ne progresse pas, il y a un moment où je tirerai ma révérence parce que je ne supporte pas de vivre dans l’échec » déclaret- elle avec conviction. Avant d’ajouter, après un court silence et avec un petit sourire malicieux « Mais au fond, je sais que je vais réussir… »
J’aime :
manger japonais, les séries américaines, le footing
J’aime pas :
les profiteurs, la guimauve, les mecs qui draguent comme des éléphants
1 Objet dont tu ne peux pas te séparer
« Mon téléphone ! Je ne peux pas vivre sans mon téléphone ! Je suis à distance de tout le monde. Du coup, mon téléphone, c’est toute ma vie ! »
2 Anecdotes marquantes
– Quand Mathilde avait 12 ans, elle avait dit à sa meilleure amie Marianne « Quand je serai grande, nj’irai au pôle France à Bordeaux ! » Puis le temps a npassé, et il était devenu hors de question pour elle nde se rendre un jour là-bas. Elle savait que le Pôle nFrance était amené à déménager à Paris (pour devenir l’INSEP) et s’était juré qu’elle ne le rejoindrait pas ntant qu’il resterait à Bordeaux. Pourtant, quand non l’a contactée, elle a cédé. Pour ses 20 ans, nelle a recontacté son ancienne meilleure amie et lui a nannoncé « Je pars à Bordeaux l’année prochaine ». nSa prophétie de petite fille s’était réalisée !
– Quand Mathilde étudiait à l’EFAP et s’entraînait nen parallèle à l’INSEP, elle organisait parfaitement nses temps de sommeil : elle avait la capacité de ns’endormir dès qu’elle entrait dans le métro, net de se réveiller naturellement à l’endroit où elle ndevait descendre, sans jamais louper son arrêt !
3 Personnalités que tu admires
– « Mon frère, parce qu’il a le calme que je n’ai pas, net la réussite que je désire. Même si on a du mal à communiquer, nje suis sa première fan. Au delà du fait que nc’est mon frère, je trouve que c’est un vrai champion. »
– Gad Elmaleh, « parce qu’il est capable de tirer de la réalité des choses qui sont vraies »
– Epictète « J’avais lu l’une de ses oeuvres au lycée net ça me parlait beaucoup. Moi qui suis très impulsive, nc’était l’admiration du stoïcisme »
4 Valeurs en lesquelles tu crois
La vérité, la famille, le rire et la tolérance
5 Traits de caractère qui te définissent
Impulsive, déterminée, marrante, susceptible net perfectionniste
Claire Bouleau