Connectés, nomades, nourris à la RSE et ne voulant plus sacrifier leur vie privée sur l’autel du travail : les jeunes talents ont changé, les défis qui attendent leurs recruteurs aussi. Comment l’entreprise peut-elle repenser les façons d’attirer, de former et de fidéliser ses collaborateurs actuels et en devenir ? Coup de projecteur sur les secrets de la Marque Employeur.
La Marque Employeur, quèsaco ?
Elle est souvent présentée » comme un ensemble de bénéfices associés à un emploi ou un employeur : des bénéfices économiques (salaire, intéressement,…), fonctionnels (promotion, formation, gestion de carrière) et psychologiques (sentiment d’appartenance, travail d’équipe,…). Tout l’enjeu de la Marque Employeur est donc de s’assurer de la cohérence entre son identité, construite par l’entreprise, et son image, perçue par les candidats » affirme Chloé Guillot-Soulez, Maître de Conférences en RH à l’IAE de Lyon. Instrument de recrutement et de management, c’est l’incarnation d’une identité collective. » C’est aussi un élément de différenciation qui permet d’attirer les candidats qui partagent ses valeurs et son ADN et qui amène ceux qui ne les partagent pas à ne pas candidater. » Au titre des valeurs mises en avant par les entreprises qui s’adressent à la Génération Y, on compte évidemment l’équilibre vie professionnelle / vie privée et la RSE, mais des tendances de fond continuent de transcender les générations. » La sécurité de l’emploi fait toujours partie du top des attentes des jeunes diplômés qui restent attentifs à des éléments très matériels. Le CDI est toujours le garant de leurs projections dans l’avenir. «
L’importance du parler – vrai
Avec le concept de Marque Employeur, l’ère du discours lisse et formaté de la communication institutionnelle des années 80 est bel et bien terminée. La capacité d’hyper-information générée par les outils connectés obligent les entreprises à modifier leurs modes de communication et surtout à adapter leurs discours. Le témoignage est ainsi considéré aujourd’hui comme le moyen d’expression de l’entreprise le plus crédible : ses collaborateurs sont bel et bien ses meilleurs ambassadeurs. Se pose alors la question de la place du marketing dans la construction des messages de Marque Employeur : les RH n’en seraient-elles pas dépossédées au profit d’un » parler-vrai » en réalité complètement marketté ? » La politique RH reste à la base de la Marque Employeur (c’est elle qui détermine les bénéfices recherchés par les candidats) mais elle s’approprie des outils marketing et / ou travaille avec les services communication interne et externe. «
La rencontre avant tout
Illustration de la puissance des phénomènes de projection et d’identification, le bouche à oreille reste donc le meilleur moyen de diffuser les messages de Marque Employeur. » Les jeunes qui sont assez méfiants face aux discours officiels ont besoin de rencontres pour recouper leurs informations. » Si on pense alors naturellement aux médias sociaux pour multiplier ces rencontres, il ne faut pas négliger la pertinence des canaux de recrutement traditionnels. Les forums métiers organisés au sein des écoles et universités restent très appréciés des jeunes, d’où l’importance pour les entreprises de bien identifier les établissements dont les étudiants sont les plus susceptibles de partager leurs valeurs et leur façon de concevoir le monde professionnel. Les rencontres informelles du type sponsoring sportif ou événementiel sont aussi appréciées mais » ne suffisent pas pour influencer positivement l’image de l’entreprise. «
La Marque Employeur 2.0
Résolument multi canal, la diffusion de la Marque Employeur ne peut plus être pensée sans le Web et les objets connectés. Les réseaux professionnels ont le vent en poupe. LinkedIn bien sûr, mais aussi des outsiders 100 % français comme Amplement qui a pour projet de lancer une plateforme consacrée à la Marque Employeur. Les réseaux sociaux privés s’en mêlent aussi : une version professionnelle de Facebook serait en préparation, les patrons sont de plus en plus présents sur Tweeter et les films institutionnels se multiplient sur YouTube. » Ce phénomène correspond bien à la vision consumériste du rapport qu’entretiennent les jeunes avec l’entreprise. Aujourd’hui dès qu’on a un nouveau job on en informe le marché via les réseaux sociaux. En rejoignant une entreprise, un jeune de la Génération Y vient chercher une expérience à valoriser pour la suite, sans idée préconçue de ce que sera la suite « , indique Catherine Yautier, Coach, Conseil RH et intervenante dans le programme » Marque Employeur, stratégie et politique de communication externe – réseaux sociaux et web 2.0 » de l’IGS. Le contenu des messages diffusés par l’entreprise sur le web est donc fondamental. » Il faut parler très directement de ce qui intéresse vraiment les jeunes : le salaire, l’expérience à acquérir, les politiques de formation, les accompagnements personnalisés (comme le mentorat) et les communautés de pratiques. » Mais si les entreprises sont parties à la conquête du web, elles sont loin d’être les seules et peuvent y être en danger. » Une partie de leur image se construit sans elles. Si la figure du salarié ambassadeur est très puissante, le web ne doit donc surtout pas être un terrain abandonné par la DRH. » Et quand une entreprise se présente comme ultra-connectée, elle ne doit pas le faire à la légère ! » Le web ne supporte pas l’inertie : une entreprise qui se dit innovante doit le prouver en étant active sur les réseaux sociaux, en ayant un site à jour et des blogs qui se renouvellent. «
La Marque Employeur inspire les jeunes entrepreneurs
Jeune entreprise incubée à Audencia, Décadré conseille les dirigeants dans la mise en place de leur stratégie de Marque Employeur. » Nous prenons le contre-pied des agences d’évènementiel ou de team building classiques. Utilisant notamment la culture comme levier, nous organisons des évènements sur-mesure où interviennent philosophes, sportifs, artistes,… afin de permettre à chaque salarié de voir les décisions organisationnelles de son entreprise sous des prismes différents, de comprendre quelle y est sa place et ainsi de donner du sens à son travail » précise Alexis Harmant, un des porteurs du projet.
Le Challenge du “Monde des Grandes Ecoles et Universités” fait rimer sport, handicap et recrutement
Plus important évènement sportif estudiantin d’Europe, le CDMGEU est une journée totalement inédite où se côtoient compétitions sportives (athlétisme, handisport, foot masculin et féminin), forum de recrutement et sensibilisation au handicap. Dans une ambiance unique où se mêlent fun et sérieux et où le short remplace le costume-cravate, les étudiants des grandes écoles et des universités partent à la rencontre des recruteurs et des collaborateurs des entreprises où ils progresseront demain. Un moyen rare de découvrir son futur employeur sous un jour différent et de partager très concrètement ses valeurs.
Rendez-vous à la 7ème Edition le 6 juin 2015 au Stade Charléty !
CW.