© Groupe Léonard de Vinci - Patrick Delance
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Attirer les étudiants étrangers, relais de croissance pour les grandes écoles ?

SI LA FRANCE EXPORTE BIEN SES DIPLÔMÉS QUI SONT APPRÉCIÉS DANS LE MONDE ENTIER, ELLE N’EST PAS CHAMPIONNE EN TERMES D’ATTRACTIVITÉ D’ÉTUDIANTS ET DE PROFESSEURS ÉTRANGERS.

Et pourtant, pour continuer à tenir son rang dans une mondialisation rapide, la France comme les autres grand pays développés se doit d’attirer des talents du monde entier. L’un des points d’entrée doit bien sûr être son système d’enseignement supérieur qui a bonne réputation.
Par ailleurs, pas un mois ne se passe sans que les agences de presse relaient le plan stratégique de telle ou telle grande école dont l’un des axes forts repose le plus souvent sur un plan de croissance des effectifs sur le segment des étudiants étrangers.

Taille critique

Et il est clair que l’offre française en termes d’enseignement supérieur est aujourd’hui très éclatée et que les nombreuses structures qui opèrent ne peuvent trouver sur le seul marché français les viviers nécessaires à l’atteinte d’une taille critique qui peut être estimée aujourd’hui autour de 10 000 étudiants.
A titre de comparaison, les institutions fortement visibles à l’international comme l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), l’Imperial College, ou encore la London School of Economics, comptent en grandes masses environ 10 000 étudiants. C’est le cas également du MIT.
De ce point de vue, les regroupements et fusions répondent simultanément aux enjeux de taille et de visibilité pour toucher le marché des étudiants internationaux.

L’excellence, vecteur d’attractivité

L’autre levier repose bien évidemment sur l’excellence. Si les étudiants du monde entier se précipitent pour étudier au MIT, c’est notamment à la réputation de ses laboratoires de recherche et du MediaLab en particuliers qu’il le doit. Et de ce point de vue, la France est plutôt bien placée tant dans le domaine des sciences que du management.

Au Pôle Léonard de Vinci, l’excellence via la transversalité

Au Pôle Léonard de Vinci, nous nous attachons également à amplifier notre visibilité à l’international.  A titre indicatif, 45 % des professeurs recrutés depuis 2 ans au sein de l’Ecole de Management Léonard de Vinci (EMLV) sont étrangers. Cela favorise le déploiement des cursus en anglais qui est nécessaire pour attirer des étudiants non francophones. Et pour trouver écho au sein du vaste marché international, nous nous attachons à le faire en priorité dans des domaines liés à la mondialisation comme le digital management.
Par ailleurs, en rapprochant nos trois écoles de management, d’ingénierie et de design, nous nous attachons à développer une culture de pluridisciplinarité qui trouve son expression tant au niveau de l’enseignement que de la recherche et ouvre des opportunités assez uniques pour des étudiants et enseignants chercheurs étrangers. Cela s’exprime, par exemple, par l’ouverture d’une chaire d’enseignement et de recherche concernant le Big Data et le Marketing Prédictif rapprochant de ce fait les enseignants-chercheurs de mathématiques, d’informatique et de marketing du Pôle Léonard de Vinci.

Des processus administratifs bienveillants ?

Enfin, il faut reconnaitre qu’étudier et/ou travailler en France n’est pas toujours très simple au plan administratif. Il n’est pas rare de voir des étudiants étrangers ramer pendant un ou 2 mois avant d’être totalement en règle. De ce point de vue, saluons les initiatives destinées à faciliter les démarches et en particulier le projet de loi relatif à la création d’un passeport talents valant titre de séjour unique pour 4 ans pour les étrangers hautement qualifiés. Cela fait partie des mesures d’attractivité indispensables.
La France est souvent trop lente mais elle avance…

GEUM 71
© Jonathan Riquier

Par Pascal Brouaye,
Président du Pôle Léonard de Vinci