Diplômée d’HEC Paris et de l’institut national du patrimoine, Sophie Lévy est Directrice-conservatrice du LaM et insuffle empathie et humanisme à ce lieu de culture trentenaire. Rencontre avec une passionnée pour qui la culture se partage.
Au regard de votre formation, vous n’étiez pas destinée à entrer au musée…
À 17 ans, je ne savais pas quelle profession je souhaitais exercer. Le cursus type du bon élève des années 1980 (Bac C, prépa, grande école) s’est alors imposé. Je suis entrée en prépa HEC Paris parce j’étais sensible au mélange équilibré de français, philosophie, histoire-géographie, langues et mathématiques qui s’y enseignait. Mais, une fois à HEC Paris, je me suis rendue compte que l’univers de l’entreprise ne m’intéressait pas et que je souhaitais consacrer ma vie à l’idée du beau. J’ai donc suivi le cursus, en élargissant le champ des possibles : chinois, théâtre, histoire de l’art, cinéma, culture et communication, mais aussi marketing. HEC Paris m’a apporté une intelligence des questions d’entreprise, une curiosité et le goût du travail en équipe. En deuxième année, j’ai entamé un cursus d’histoire de l’art en parallèle et j’ai passé le concours de l’Institut National du Patrimoine deux ans après avoir quitté l’école.
Qu ’est ce qui vous fascine dans les musées ?
Ce sont des lieux protégés où je me sens toujours chez moi. Il s’y passe des choses indicibles entre soi, les autres et les oeuvres. Le musée n’est pas une expérience solitaire, mais qui se partage. Il s’y exerce quelque chose de très régulier, de paisible et de désintéressé.
Quelles son t les valeurs du LaM que vous dirigez depu is trois ans ?
Le LaM est un musée à la limite de la Belgique, ce qui le porte naturellement à s’intéresser au reste de l’Europe. Mais il est aussi à la frontière entre l’art moderne, l’art contemporain, et l’accueil du public. Nous travaillons cet accueil dans l’architecture, la variété des documents, leur traduction en trois langues, la qualité des visites et des ateliers prodigués par les guides- animateurs…
Qu el est votre style de management ?
Je délègue et je responsabilise beaucoup les personnes qui m’entourent. Mon credo, c’est la confiance a priori, ce qui m’a d’ailleurs parfois joué des tours… Le coeur de mon métier c’est le management. J’aime voir les gens évoluer, grandir, progresser, se révéler à eux-mêmes et changer. J’ai appris de mes erreurs, mais aussi grâce à des formations. Je suis d’ailleurs membre de « l’Association Progrès du Management » qui rassemble des dirigeants d’entreprises. Nous nous réunissons une fois par mois pour évoquer des questions de management et de stratégie. Il est crucial d’avoir des lieux de dialogue, d’échange et d’apprentissage.
Qu elle est l’actualité du LaM ?
Jusqu’au 19 mai, nous accueillons la première rétrospective en France de l’artiste contemporain suédois Jockum Nordström. Ensuite, nous exposerons la collection d’art brut et d’art indien de Philippe Mons. Enfin à l’automne, pour célébrer le trentième anniversaire du musée, l’exposition « Picasso, Léger, Masson… : l’histoire d’une galerie » nous permettra d’accrocher les plus belles oeuvres de la donation que Louise et Michel Leiris firent au Musée national d’Art moderne-Centre Georges Pompidou à côté de celles qui ont fondé le musée de Villeneuve d’Ascq.
Le LaM c’est :
4.500 oeuvres d’art brut, 1.000 oeuvres d’art moderne et contemporain 4.000 m2 de surface d’exposition
Près de 430 000 visiteurs depuis sa réouverture en 2010 50 salariés
F.B
Contact
http://www.musee-lam.fr/