La plus vieille institution de France, et plus ancienne entreprise du monde, fait peau neuve : changement de statut et de business model, restauration de sa manufacture historique en plein Paris, ouverture au public… Le projet MétaLmorphoses est en train de faire d’elle une entreprise du luxe à part entière, explique Gilles de Gouyon de Coipel (HE C 89, Licence Droit & Histoire 90), son Directeur Général Adjoint, Directeur des finances et de la performance.
Au 11, quai de Conti, face au Pont Neuf, l’un des plus beaux monuments de la capitale n’est plus qu’un immense chantier. La Monnaie de Paris fait peau neuve. Une transformation qui n’est pas uniquement superficielle puisque la plus ancienne institution française (fondée en 864, elle fête ses 1150 ans !), longtemps noyée dans le giron de Bercy, a pris son envol en 2007 et acquis son autonomie. « Nous demeurons certes un établissement public, souligne Gilles de Gouyon, mais à caractère industriel et surtout « commercial », possédant désormais sa comptabilité et ses objectifs propres, une véritable entreprise, donc. C’est une mutation d’envergure, complexe, mais passionnante ! ». Si la mission de la Monnaie reste triple : monopolistique via la frappe des pièces d’euros français, culturelle avec les collections de monnaies et les expos (qui rouvriront fin 2014 renforcés d’un restaurant Guy Savoy !) et enfin commerciale : vente de produits de collection, cadeaux et d’objets d’art, c’est surtout sur ce dernier point que les choses évoluent.
Révolution culturelle
« Sur les 137 millions d’euros de CA réalisés en 2013, un tiers vient du monopolistique et le reste du commercial, le culturel ayant surtout vocation à attirer les gens jusqu’à nous. Mais la vraie inversion culturelle vient du fait qu’avant, nous vendions ce que nous produisions, et que désormais nous produisons ce que nous vendons, c’est-à-dire ce qui plait au public. A terme, le petit village que nous occupons et qui fut longtemps un blockhaus va s’ouvrir pour devenir une sorte de Murano du métal, où les visiteurs pourront même voir les artisans de notre petite manufacture à l’oeuvre » (l’usine pour les grandes séries étant installée à Pessac en Gironde). Une véritable mutation que cet ancien HEC, entré à la Monnaie de Paris en 1995, a eu la charge de conduire à partir de 2006 pour les volets fondamentaux du financier et du juridique. Ce « big bang » une fois effectué et la maison mise sur la voie d’une structure « plus dynamique, mais aussi plus responsable », Gilles de Gouyon sera nommé DGA en 2009 et son périmètre étendu à la performance (incluant achats, logistique et informatique), à toute la zone hors production, donc. Et hors RH ! Car passer de plus d’un millénaire de fonctionnariat à l’économie de marché a forcément impliqué le renouvellement d’une partie de l’encadrement et la recherche de nouveaux talents.
« La création d’entreprise m’a
permis de passer
du commercial à la Direction Générale »
Culture de la qualité
« C’est principalement du côté du marketing et du commercial (Quels produits dérivés ? Quelles expos ?) que nous prévoyons du renfort. Le projet MétaLmorphoses implique de la création de contenu, du travail sur les NTIC et le web et, dans un second temps, la recherche de profils plus techniques pour entrer en production. Ce qui est certain – industrie du luxe oblige – c’est qu’une certaine culture de la qualité est indispensable, une appétence également pour les produits manufacturés et le bel ouvrage ; l’attractivité de l’entreprise étant réelle : cadre magnifique, produits « sexy » liés au luxe mais aussi à la culture et l’histoire de France, vastes projets et ambitions, le tout dans une institution à taille humaine (500 collaborateurs) en plein essor. »
JB
Contact : recrutement@monnaiedeparis.fr, gilles.de-gouyon@monnaiedeparis.fr