Comme toute expatriation, l’installation à Londres demande un temps d’adaptation aux codes de l’entreprise. Une société plus ouverte, des relations moins formelles dans le travail sont des attraits unanimement reconnus. A l’inverse, il règne une vraie pression dans le travail.
Samy Hamdan anime le réseau des diplômés RMS à Londres, il fait du financement de projets immobiliers dans une banque française
« Londres est un pôle d’excellence pour la finance. Cela se traduit par une forte exigence et intensité dans le travail. Je trouve que les visages Français sont plus détendus lorsque je reviens ! Il faut donc savoir prendre du recul et voir l’aspect dynamique et considérer cette énergie comme un moteur. L’ambiance est en revanche décontractée, conviviale, les chefs sont accessibles, les collègues sortent ensemble. Les relations sont assez superficielles et il n’est pas si aisé de se faire des amis. »
Sébastien Thébaud, conseiller carrières à RMS, il a travaillé 9 ans à Londres comme chasseur de têtes
« Le plus appréciable est l’ouverture d’esprit, notamment à la diversité ethnique et au fait que le diplôme importe beaucoup moins qu’en France. De fait, le marché du travail donne sa chance aux jeunes et à des profils très divers. Dans l’entreprise le rapport à la hiérarchie est souple : celui qui fait ses preuves progresse rapidement, il n’y a pas de grille d’avancement. Il est facile de faire preuve d’initiative, voire de se réinventer, de changer de métier. La seule chose qui compte c’est votre performance. Mais attention à ne pas se reposer sur ses lauriers, sinon le couperet tombe ! »
Tanneguy Cazin d’Honincthun (EMLYON BS) directeur juridique d’une banque et avocat, il vit à Londres depuis 7 ans
« Sans tomber dans la caricature, le Français est plus direct que le Britannique. Il peut être difficile de savoir ce que votre manager pense. Les formules pour vous dire que vous ne donnez pas satisfaction ou vous complimenter peuvent être subtiles… Je crois qu’il faut susciter la conversation pour être fixé au lieu de s’enferrer et d’être congédié sans l’avoir vu venir ! Progressivement, on change : notre accent s’estompe, on prend des habitudes britanniques comme aller au pub avec les collègues, on commence à comprendre les blagues et à avoir les mêmes références culturelles. Au départ, je pensais partir pour 2 ans et la France me manquait. Aujourd’hui, Londres est ma ville ! »
Pauline Lamboley étudiante à ESCP Europe fait son année de césure dans la finance d’entreprise chez un leader des soft drinks
« J’avais des à-priori sur les Anglais, je les pensais secs et un peu sombres dans le travail. J’ai découvert un univers professionnel exceptionnel, que je pense répandu à Londres même si je travaille dans un groupe américain. Les gens sont à la fois très performants et décontractés. La seule exigence est de faire son travail, de respecter les délais et d’être flexible. On me laisse beaucoup d’autonomie en tant que stagiaire, on me fait confiance. Je n’ai rien trouvé difficile ou pénible pour trouver un logement en colocation, ouvrir un compte, m’installer et m’intégrer. Il ne faut pas hésiter, c’est une expérience très riche et dépaysante ! »
Charles-Edouard de La mbilly (ESCP Europe) travaille dans la finance depuis 3 ans
« Je pense que comme partout le style managérial dépend de l’équipe. C’est pourquoi le «fit» lors de l’entretien avec son futur manager est essentiel. Surtout dans la finance où le rythme de travail et l’exigence de performance sont très soutenus. Travailler sur la place qui fait référence dans le monde peut être astreignant. Il y a un stress inhérent aux métiers de la finance, d’où l’importance d’avoir fait des stages pour tester sa résistance. »
A. D-F